Tenter d'appréhender et de comprendre les divers modes de vie trouvés par les individus, les familles, les groupes sociaux, les sociétés, dans l'expérience de la différence. Ce qui suppose la prise de conscience de cette différence.

Lieu et date : Nîmes, auditorium de l'hôtel Atria. 24 et 25 novembre 2006.

Aire concernée : Europe, avec des exceptions qui pourraient être utiles pour comparaison. Période concernée : de l'Antiquité à nos jours.

Disciplines : L'Institut Européen Séguier est, par nature, pluridisciplinaire. Les représentants de toutes les disciplines littéraires et de sciences humaines au sens large pourraient participer à cette réflexion et confronter leur approche respective : histoire, histoire de l'art, musées, musique, théâtre, danse, droit, sociologie, ethnologie, géographie, lettres, linguistique, anthropologie, psychologie, psychanalyse...

Problématique

Tenter d'appréhender et de comprendre les divers modes de vie trouvés par les individus, les familles, les groupes sociaux, les sociétés, dans l'expérience de la différence. Ce qui suppose la prise de conscience de cette différence. Nous excluons la situation dans laquelle des populations vivraient ensemble ou à côté les unes des autres sans avoir repéré les différences pourtant existantes ; le cas de la clandestinité totale et réussie n'intéresse pas notre approche.

Une première piste pourrait être explorée : la nature de cette différence ou d'un caractère ressenti comme une « différence ». Ce caractère pouvant être perçu comme positif ou non, partiel ou global, particulier ou général. La prise de conscience de ce trait différentiel, qui peut être brutale ou progressive, la conscience elle-même du fait pouvant être plus ou moins claire, c'est-à-dire variable dans l'espace, le temps, en fonction des individus et des circonstances.

Le niveau : depuis l'individu jusqu'à une société entière. Des niveaux d'échelle d'observation différents peuvent être envisagés. Ainsi, par exemple, au niveau de la personne : rapport avec son environnement immédiat, voire avec elle-même (y compris éventuellement les troubles : paranoïa, schizophrénie, etc.)

L'espace peut également fournir un cadre de réflexion : le thème de l'occupation, comme d'autres, peut ici se révéler pertinent.

Le temps constitue un élément majeur : ce qui est perçu à tel moment comme une différence notoire peut, par la suite, se révéler sinon « normal » du moins « banal ».

La nature de la solution ou, si l'on préfère, le degré d'acceptation ou de refus, trouvée pour « vivre dans la différence » pourrait constituer l'axe majeur de la rencontre en étant la ligne problématique générale, la colonne vertébrale sur laquelle s'articuleraient les divers autres paramètres (espace, temps, nature et niveau du groupe social...) : la « vie dans la différence » peut se décliner sur divers modes qui ne s'excluent pas forcément :

a) L 'ignorance feinte ; situation plus courante que l'on ne croit ; il s'agit alors de montrer que la différence est perçue et en même temps qu'elle est occultée, ce que permet de révéler un événement ou un contexte particulier ;

b) La méfiance ou la suspicion : c'est la tension existant alors qui pourrait être l'objet d'une analyse propre ;

c) La cohabitation pacifique qui, tout en ayant pris la mesure de la ou des différences,

s'établit et peut connaître des variations dans cette acceptation de la différence ;

d) Le culte de la différence, qui n'exclut pas forcément la souffrance ou l'aliénation,

pouvant aller jusqu'à la provocation ;

e) L 'adaptation ou l'intégration.