HomePsychologie, idéologie et philosophie : la psychothérapie (ou les psys) en question
Published on Saturday, June 10, 2006
Summary
Announcement
VIe COLLOQUE DE BRUXELLES (France Culture / Université Libre de Bruxelles)
« Psychologie, idéologie et philosophie : la psychothérapie - ou les Psys - en question »
13, 14, 15 et 16 juin 2006
À la suite de la constitution de l’histoire des sciences humaines comme discipline à part entière et comme domaine de recherches, on a pris conscience que ce que nos appelons, au sens large, psychologie, n’est que de création récente : c’est à la suite de la Réforme, dans les universités des Pays-Bas et d’Allemagne que se créent les ébauches de la psychologie, avant que celle-ci ne prenne son autonomie et ne prétende devenir au XIXe siècle une science établie.
On sait aujourd’hui que, dans l’Antiquité et jusqu’à la fin du Moyen Âge, la « psychologie » relevait de la philosophie générale ou du domaine du spirituel. Dans d’autres contrées, comme là où ont fleuri le chamanisme ou les cultes à possession, la « psychologie » n’était que l’une des composantes d’un ensemble anthropologique extrêmement complexe marqué par la richesse et la créativité de ce que l’on pourrait dénommer des dynamiques mythopoïétiques.
Il nous semble donc que la « psychologie » en général, et son surgeon, la « psychanalyse », doivent être réinterrogées sous de multiples points de vue. Est-ce une création redevable à l’évolution de l’Occident, et de ce fait « ethnocentrée » - ou sa prétention à l’universalité peut-elle réellement se soutenir ? Quel est son éventuel « niveau » de vérité, et qu’est-ce qui n’y relève que de conditions historiques et culturelles particulières ?
D’autre part, dans la société occidentale, on a vu déboucher la psychologie dans le domaine de la politique et de la régulation sociale. Les psychologues et les psychanalystes se sont souvent vus hausser au rang d’experts sans l’avis de qui on ne prend plus de décisions importantes, ou à l’aide de qui on fait normalement appel dans des situations dramatiques que l’on règle tout autrement dans les sociétés « exotiques ». De la même façon, certains « psys » se font donneurs de leçons (venant peu à peu à occuper subrepticement la position du maître que dénonçait Lacan) - particulièrement quant à l’évolution actuelle de notre société que l’on voit régulièrement dénoncée comme « grosse de perversion », si ce n’est comme franchement « pervertie » - les auteurs qui se livrent à ce jeu en aboutissant de la sorte, volontairement ou non, à défendre des positions de conservatrices, si ce n’est même « réactionnaires » contre les évolutions collectives spontanées.
Quelle est la légitimité de ce discours - et où est passé le sentiment de « subversion » qui animait en son temps ceux que l’on avait rangés sous le nom de « horde sauvage » ?
Bien entendu, le propos n’est pas ici de remettre en question tout ce qui est de l’ordre de la subjectivité humaine - de quelque façon qu’elle s’exprime. On peut se demander par exemple si l’offensive actuelle des thérapies comportementales et cognitivistes ne relève pas tout simplement du rêve illusoire de « vouloir faire science » selon le modèle des science dures - autrement dit, si elle n’est pas le signe de ce que nous aurons le front d’appeler une pensée plate.
En d’autres termes, n’est-ce pas une nouvelle épistémologie qui doit être réfléchie, une réévalutation qui doit être menée du rôle social de toute psychologie possible ; une confrontation culturelle des différentes pratiques thérapeutiques dans le monde ; une démythisation de la « psychologie comme science » ; et l’élaboration de nouvelles manières de penser et de pratiquer où la psychologie se mettrait sans cesse en risque dans le même mouvement qu’elle apprendrait la modestie en s’inscrivant dans le cadre plus général d’une anthropologie renouvelée ?
Mardi 13
matin
Introduction par Michel CAZENAVE, producteur-coordonnateur à France Culture ; suivie de l’exposé d’icelui :
Comment la psychologie a perdu son âme
Isabelle STENGERS, professeur de philosophie à l’Université Libre de Bruxelles
L’évaluation dans le domaine psychique : une question politique ?
après-midi
Mikkel BORCH-JACOBSEN, professeur de littérature comparée, Université de Washington, (Seattle, É-U)
L'idée de psychothérapie
Mony ELKAÏM, neuropsychiatre et psychothérapeute
La psychothérapie comme engagement esthético-éthique
Mercredi 14
matin
Miguel BENASAYAG, psychanalyste
Psychanalyse et dimensions politiques
Jacques GAILLARD, écrivain, maître de Conférences honoraire à l'université Marc-Bloch de Strasbourg.
Anxiété : livraison à domicile
après-midi
Évelyne PEWZNER, psychiatre-psychothérapeute, ancien chef de Service à l'Institut Paul Sivadon, Professeur émérite de psychopathologie (Université de Picardie-Jules Verne)
La Psychologie : un produit culturel ?
Vinciane DESPRET, philosophe et psychologue, maître de conférences au département de philosophie de l'université de Liège
L’effet sans nom : l’anonymat dans les pratiques psychologiques
Jeudi 15
matin
Olivier SCHMITZ, sociologue et anthropologue, chercheur à l'Observatoire du Sida et chargé de cours aux Facultés Universitaires Saint-Louis de Bruxelles et à l'Université Charles-de-Gaulle/Lille 3
Le désenvoûtement : quelle efficacité ?
Sherril MULHERN, anthropologue - membre du comité de rédaction de la revue Anthropology and Medicine
La possession et les psys : entre le diagnostic et la pratique clinique
après-midi
Isabelle MEURET, chargée de cours (en anglais) à la faculté de philosophie et lettres., de l’Université Libre de Bruxelles
L’Anorexie créatrice, ou l’écriture d’une pathologie en question
Sonu SHAMDASANI, Reader in Jung History, Wellcome Trust Centre for the History of Medicine at University College London
The Age of Psycho-Therapeutics
Vendredi 16
matin
Thierry MELCHIOR, philosophe et psychologue, consultant au Service de Santé Mentale de l'Université Libre de Bruxelles.
Quel genre de statues les pierres contiennent-elles ?
Magali MOLINIÉ, psychologue clinicienne, Université Paris 8-Saint-Denis
Comment traiter les morts à l'ère du prozac
après-midi
Philippe PIGNARRE, éditeur, chargé de cours sur les psychotropes à Paris VIII
Histoire de mythes, histoires de psys
Discussion et conclusions générales
Subjects
- Psyche (Main subject)
Places
- Brussels, Belgium
Date(s)
- Tuesday, June 13, 2006
Contact(s)
- Edith Allaert Bertin
courriel : larbresoleil [at] hotmail [dot] com
Information source
- Benoît Beyer de Ryke
courriel : benoit [dot] beyer [at] ulb [dot] ac [dot] be
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To cite this announcement
« Psychologie, idéologie et philosophie : la psychothérapie (ou les psys) en question », Conference, symposium, Calenda, Published on Saturday, June 10, 2006, https://calenda.org/191687