Séminaire du groupe de travail sur l’histoire culturelle, créé en 2001 et animé en 2006-2007 par Emmanuelle Loyer et Laurent Martin. L’histoire culturelle à la française a connu récemment un moment historiographique et éditorial fort, avec la publication de bilans collectifs et de synthèses individuelles. À cette occasion se sont rencontrées les deux approches qui se partageaient traditionnellement ce champ historiographique, l’approche par les objets culturels et l’approche culturelle des objets.

Créé en 2001, le groupe de travail sur l’histoire culturelle sera cette année animé par Emmanuelle Loyer et Laurent Martin.

L’histoire culturelle à la française a connu récemment un moment historiographique et éditorial fort, avec la publication de bilans collectifs et de synthèses individuelles. À cette occasion se sont rencontrées les deux approches qui se partageaient traditionnellement ce champ historiographique, l’approche par les objets culturels et l’approche culturelle des objets. Les « historiens de la culture » (du livre, du spectacle, des politiques culturelles…) ont admis que cette histoire ne pouvait se contenter d’une simple description des conditions et déterminations matérielles ou sociologiques de leurs objets d’étude mais qu’elle devait nécessairement passer par l’analyse du contenu et des représentations que ces objets engagent, dans une perspective très vaste d’histoire sociale ; les « culturalistes » (du crime, du voyage, de la violence guerrière…) ont, quant à eux, reconnu l’intérêt de ces objets culturels comme des nœuds particulièrement serrés de représentations, comme des matrices à partir desquelles pouvait se reconstruire et s’interpréter l’ensemble d’une société donnée. En somme, un centre de gravité a été trouvé autour de la notion de représentation. Plutôt que de prolonger artificiellement ce moment de réflexion épistémologique en revenant encore et toujours sur les avancées et les impasses de l’histoire culturelle, il nous paraît aujourd’hui nécessaire de retourner à l’établi de l’historien en présentant des travaux achevés ou en cours qui s’inscrivent, parfois explicitement, dans ce courant. Si la plupart de ceux que nous convierons à parler de leur recherche la situent dans le cadre de l’histoire de l’Occident contemporain, tous ne se réclament pas de la discipline historique stricto sensu : politistes, sociologues, anthropologues arpentent les mêmes terres que les historiens et nous avons beaucoup à nous apprendre mutuellement. Il n’y aura pas de thème servant de fil directeur à l’année, sinon, peut-être, celui des « deux cultures » (littéraire et scientifique, artistique et anthropologique, savante et populaire, haute et basse, etc.) qui travaille l’imaginaire des sciences sociales en général et de l’histoire en particulier. Le groupe se veut un espace amical de discussion, il est ouvert à tous ceux, étudiants et chercheurs confirmés, français et étrangers, qui sont intéressés par les problématiques de l’histoire culturelle.

Le séminaire a lieu au Centre d'histoire de  Sciences Po, 56 rue Jacob, 1er étage, une séance par mois, de 17 à 19  heures.

23 octobre 2006
Judith Lyon-Caen : « Les usages du roman sous la Monarchie de Juillet. Les usages culturels du social »

27 novembre 2006
Sébastien Thiery : "Culture publique : une histoire immédiate de la politique culturelle française"

18 décembre 2006
Serge Proust : « La demande d’État dans les champs artistiques : le théâtre public ».

29 janvier 2007
André Burguière : "Histoire de l'École des Annales"

19 mars 2007
Nicole Edelman : "L'envers de la raison, ou le paranormal saisi par l'histoire"

23 avril 2007
Anne-Claude Ambroise-Rendu : "Crimes et délits : une histoire culturelle de la violence"

21 mai 2007
Philippe Artières et Nicole Zancarini : « Une histoire de Mai 68 est-elle possible ? »