Table ronde

Créole, créolité, créolisation

Langue créole, créolité, créolisation : trois concepts parfois confondus et renvoyant à des réalités diverses. A l’occasion du festival Influences Caraïbes, nous aimerions revenir sur les spécificités et caractéristiques de chacun de ces concepts et pouvoir ainsi analyser les liens entre la socio-linguistique des langues créoles, la créolité comme mouvement intellectuel, politique et littéraire et la créolisation comme grille de lecture des transformation des sociétés métisses contemporaines. Début septembre 2007, s’est tenue au Royaume-Uni une conférence intitulée « Creolizing Europe ? » posant la question d’une véritable transformation et créolisation de l’espace politique et social européen. Parallèlement, alors que des progrès sont faits dans la prise en compte de la diversité culturelle en France, des groupes, durablement installés en métropole, se mobilisent autour notamment de l’enseignement du créole. Ces mobilisations semblent d’ailleurs se construire autour de la réappropriation d’éléments du patrimoine antillais (la langue créole) auxquels sont ajoutés des influences tirées de l’expérience de vie en France. La créolité est quant à elle un mouvement intellectuel qui est resté longtemps circonscrit à l’espace caribéen, en dépit de prétention à l’universalisme. Comment envisager aujourd’hui, l’implication de chantres de la créolité dans certains débats de société importants en France métropolitaine ? Créole, créolité et créolisation ont en commun d’être l’objet de fortes transformations du fait de la migration des populations caribéennes, de leur installation durable et de la proximité quotidienne d’influences venues du reste du monde.

Intervenants :

• Jean-Luc Bonniol : Professeur d’anthropologie à l’université Paul Cézanne (Aix-Marseille III)
• Marie-Christine Hazaël-Massieux : Professeur de linguistique à l’université de Provence et responsable du Groupe Européen de recherches en langues créoles
• Michel Giraud : Sociologue, Directeur de recherche au CNRS rattaché au Centre de Recherche sur les Pouvoirs Locaux dans la Caraïbe.