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Fins et confins du tourisme

Colloque international, les 26 et 27 mai 2009

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Published on Monday, June 02, 2008

Abstract

Dans un contexte de mutations et de recompositions, le colloque pluridisciplinaire « Fins et confins du tourisme » se donne pour objectif de stimuler et de valoriser le questionnement réflexif et critique des catégories, des mythes et des schémas structurels dominants du tourisme, à la fois sur le plan empirique, conceptuel et épistémologique : l’économisme comme évidence, l’industrialisation comme horizon, la notion de station comme unité de temps, de lieu et d’action indépassable, l’immobilier comme moteur, l’exotisme comme référence ultime, la mobilité généralisée comme idéal, etc. Cette perspective paradoxale (au sens de proposition allant à l’encontre de la doxa dominante) propose aussi d’accentuer la lecture des contradictions, tensions et conflits d’ordre éthique, axiologique et idéologique entre les pratiques et les modèles qui animent le champ du tourisme.

Announcement

Colloque international

retransmission simultanée dans un site en région PACA et un site en région Aquitaine -

« Fins et confins du tourisme »

du 26 au 27 mai 2009
à la Maison des Sciences de l'Homme Alpes, Grenoble

Six laboratoires sont associés à cette manifestation :

CREPPEM (Université Pierre Mendès France de Grenoble), EDYTEM (UMR 5204 CNRS/université de Savoie), PACTE (UMR 5194 CNRS/IEP/UJF/UPMF de Grenoble), SENS (EA 3742), Cemagref (EPST, Ministères de l’agriculture et de la recherche) et SET (UMR 5603 CNRS/Université de Pau et des Pays de l'Adour)

Le comité d'organisation regroupe 12 chercheurs de ces laboratoires :

Philippe BACHIMON, Liliane BENSAHEL, Philippe BOURDEAU, Sylvie CLARIMONT, Steven COISSARD, Hugues FRANCOIS, Christophe GAUCHON, Emmanuelle MARCELPOIL, Jean-Pierre MOUNET, Véronique PEYRACHE-GADEAU, Yohann RECH et Vincent VLES.

Les sociétés et territoires contemporains sont profondément marqués par une recomposition de l’ordre moderne basé sur la division entre les espaces, les temps et les pratiques de l’ « ici » (ville, quotidien, travail) et de l’« ailleurs » (campagne-mer-montagne, hors-quotidien, loisir). Cette mutation produit de multiples entre-deux en installant des continuités et des hybridations où prévalaient jusque là des ruptures et des fragmentations symboliques et fonctionnelles : urbain-rural, proche-lointain, intérieur-extérieur, naturel-artificiel, aménagement-environnement, touristique-non touristique, travail-loisirs, quotidien-vacances…

Tout en devenant centrales dans les modes de vie, les territoires et les économies, les pratiques récréatives (loisirs, tourisme, sport) semblent ainsi se dissoudre et se dérober de plus en plus en tant qu’objets à part entière. Ce phénomène, dans lequel l’intrication croissante entre fonctions résidentielles, économiques et récréatives, joue un rôle-clé, rend compte d’un changement de formes, de statuts et d’identités des pratiques et lieux touristiques dans le contexte de la globalisation et de la postmodernité : métropolisation, migrations/mobilités d’agrément, métissage des temps, des espaces et des activités (professionnelles, culturelles, sociales…), mise en tourisme des lieux ordinaires....

Ces processus s'articulent autour de trois phases :

- émergence/innovation : le renouvellement des pratiques et des pratiquants contribue à l'innovation générale dans les modalités d’usage du temps libre, le rapport à la mobilité et plus globalement au tourisme.

- diffusion/massification : l’interprétation et la diffusion de ces tendances et pratiques innovantes, impliquent des médias et des médiateurs. Au-delà de phénomènes et d’observations particulières, ces médias, de nature et d'échelles différentes, donnent un caractère général et reproductible par un processus de sélection et/ou reconnaissance, àcertaines pratiques parmi celles qui émergent. Ils alimentent par ailleurs des processus de feedback qui participent au renouvellement de la demande touristique.

- endogénéisation / globalisation : ces évolutions des cadres de l’action influencent directement les prestataires touristiques. Alors que le loisir et le tourisme étaient classiquement perçus comme des systèmes extérieurs à la « réalité » locale, ils sont de plus en plus à l'origine de nouvelles formes de territorialisation et d'enjeux de gouvernance.

L’ensemble de ces transformations ne doit pas occulter la pérennité des pratiques et des offres touristiques plus traditionnelles. Elles nous invitent toutefois à renouveler les concepts et les outils des sciences sociales et à mobiliser de nouvelles thématiques. Elles incitent également à prêter davantage d'attention à des pratiques périphériques marginales ou de niche, buissonnières ou dissidentes, qui tout en posant parfois d’épineuses questions d’ordre organisationnel, sécuritaire et environnemental, n’en constituent pas moins des vecteurs majeurs de relance ou de réinvention du sens des pratiques touristiques et ludiques. Elles témoignent également de la flexibilité et de la résistance des formes de production et de l’offre préexistantes.

Dans ce contexte de mutations et de recompositions, le colloque pluridisciplinaire « Fins et confins du tourisme » se donne pour objectif de stimuler et de valoriser le questionnement réflexif et critique des catégories, des mythes et des schémas structurels dominants du tourisme, à la fois sur le plan empirique, conceptuel et épistémologique : l’économisme comme évidence, l’industrialisation comme horizon, la notion de station comme unité de temps, de lieu et d’action indépassable, l’immobilier comme moteur, l’exotisme comme référence ultime, la mobilité généralisée comme idéal, etc. Cette perspective paradoxale (au sens de proposition allant à l’encontre de la doxa dominante) propose aussi d’accentuer la lecture des contradictions, tensions et conflits d’ordre éthique, axiologique et idéologique entre les pratiques et les modèles qui animent le champ du tourisme.

Les communications proposées pourront s'articuler autour des problématiques suivantes :

1. Quels sont les apports et les limites de la notion de « post-tourisme » ?

A quelles définitions, conceptualisations et discussions se prête cette référence ? Quels sont les attendus théoriques explicites ou implicites sur lesquels elle s’appuie ? Quelles grilles de lecture, méthodes, objets empiriques et indicateurs mobilise-t-elle ? Au-delà des transitions résidentielles auxquelles elle est le plus souvent associée, la notion de post-tourisme n’est-elle pas aussi apte à désigner des processus de mutation du statut du tourisme, sur fond d’incertitude ou de crises (climatique, énergétique, démographique, sécuritaire…), de critiques montantes et de quête d’alternatives ? Les nouvelles pratiques récréatives qui se font jour, mais aussi les modes de développement touristique issus d’autres cultures que celle des pays du Nord doivent-ils être considérés comme post-touristiques ou comme une autre forme de tourisme ? Que devient dans ce contexte l’objet d’étude « tourisme » pour les sciences sociales ?

2. Quelles sont les pratiques récréatives nouvelles ou renouvelées qui redéfinissent les contours du tourisme et explorent ses confins ?

Quels nouveaux loisirs et nouvelles cultures récréatives se font jour ? Quel changement introduisent-ils dans la production et la recomposition du rapport au temps, à la ville, aux espaces naturels et au travail ? Quelles innovations, médiations technologiques et informationnelles les accompagnent ? Quelles contre-cultures récréatives, quelles utopies et alternatives socio-géographiques se mettent en place (multi et néo-résidentialités, pratiques de proximité, nouveaux nomadismes) ? Qu'en est-il de l'idéal du « voyage immobile » dans la planète ubiquiste du Web ? De quelles crises, relances et reconversions ces phénomènes sont-ils porteurs ?

3. Dans quels termes peut-on reposer la question du sens du tourisme dans une expérience de l’altérité redéfinie ?

Quel(le)s fins ou confins du tourisme sont perceptibles dans la globalisation et la « Disneylandisation » récréative ? Si le contexte du fordisme a privilégié la mise en œuvre d’une rationalité technique, l’approche actuelle se fonde sur l’altérité et les spécificités territoriales : peut-on lutter contre un tourisme qui tue son propre objet par le pastiche, le stéréotype, le kitsch... ? Les pratiques qui s'annoncent comme écotouristiques ou solidaires sont-elles réellement des modèles a contrario de cette artificialisation culturelle nécessaire au réenchantement du tourisme, ou bien contribuent-elles à en configurer autrement les modalités? Quels enjeux d’autonomie de la sphère récréative vis-à-vis de la sphère marchande se font jour ?

4. Comment le dépassement ou la reconfiguration du tourisme recomposent-ils le territoire et ses jeux d’acteurs ?

A quelles formes spatiales et modèles de développement territorial correspondent les nouveaux horizons récréatifs basés sur la mixité tourisme-loisirs de proximité et sur la diversification d’activités ? Comment la redéfinition des frontières traditionnelles des destinations et stations touristiques contribue-t-elle à l’émergence de modes alternatifs ou dissidents d’ancrage spatial (itinérances, croisières, spots..) et de jeux d’acteurs ? Quel capital culturel localisé (patrimoine, ressources, savoir-faire…) mobilisent-ils ? Quid de l’évolution des formes d’organisation et de la gouvernance entre les acteurs du tourisme au sein des systèmes touristiques localisés ? Comment ces évolutions renouvellent-elles (ou pas) les politiques publiques de développement du territoire, aussi bien pour ce qui concerne leur objet que les moyens mis en œuvre ?

Ce colloque international se veut une manifestation scientifique, ouverte aux chercheurs et aux professionnels du tourisme et des loisirs, des secteurs public, privé et associatif. Il est destiné à favoriser la mobilisation des savoirs théoriques et empiriques pour construire et reconstruire la production scientifique et induire des liens opératoires. Le colloque prétend déboucher sur un programme scientifique de repositionnement, de redéfinition de notre champ et de nos axes de recherche, ainsi que de nos partenariats scientifiques. L'émergence d'un groupement scientifique sur le champ du récréatif sous la « Bannière fédérative » d'échelle macro-régionale (euro région) pourrait déboucher dans un esprit « équipe thématique », à une structure fédérative, qui reste à inventer.

Éléments de calendrier pour les conférenciers

  • Date limite d’envoi de votre proposition de communication (résumé) : 1er novembre 2008
  • Acceptation des communications : 15 décembre 2008
  • Envoi du texte final de votre communication : 28 février 2009
  • Publication : printemps 2009 (version cédérom), courant 2010 (version publiée sous forme d’ouvrage collectif).

Instructions aux communicants

Les propositions de communication pourront être présentées en langue française, espagnole ou anglaise et seront soumises par l’interface de soumission en ligne, http://finsetconfinsdutourisme.msh-alpes.fr/myreview,

ou par email à
finsetconfinsdutourisme@msh-alpes.fr

Soumission des résumés de communication

Les fichiers porteront votre nom (exemple : Dupond.doc)

Les textes ne devront pas dépasser les 3 000 signes ou caractères (espaces compris) et pourront être illustrés par une carte ou une figure

Police : de préférence classique, du type Times, corps 12, interligne 1,5.

Merci d’éviter toute mise en forme particulière en dehors de la numérotation correspondant à la structure du texte.

Consignes pour la présentation des communications finales

Les notes de bas de page seront renvoyées en fin de texte ; elles seront les moins nombreuses possibles.

La présentation du texte se fera dans l’ordre suivant :

- Prénom en minuscules, nom de l’auteur en majuscules ;

- Organisme ou entreprise de rattachement, avec son adresse complète y compris adresse courriel ;

- Titre en majuscules.

- Dans le texte, les références bibliographiques seront appelées par le nom de l’auteur ou des auteurs en lettres capitales, suivies de la date de publication et, si nécessaire, de la page de la citation.

Bibliographie

CALLIZO SONEIRO, J.,1991, Aproximación a la Geografía del Turismo. Madrid : Ed. Síntesis.

DUHAMEL Ph., KNAFOU R. et SEGUÍ-LLINÀS M., 1998b, « Palma de Majorque, la ville, le tourisme et le territoire », in Petites et Grandes Villes de la Méditerranée. Mélanges offerts à Étienne Dalmasso, École de Rome, pp. 256-277.

Figures

Cartes et graphiques seront conçues en fonction d’une reproduction en noir et blanc.

Une iconographie peut être proposée (toujours en vue d’une reproduction en noir et blanc), à la condition d’être libre de droits et de qualité suffisante. Nom d’auteur et date obligatoires.

Places

  • Maison des Sciences de l'Homme, campus universitaire de Gières
    Grenoble, France

Date(s)

  • Saturday, November 01, 2008

Keywords

  • tourisme

Contact(s)

  • FRANCOIS Hugues, TerriScope ~
    courriel : finsetconfinsdutourisme [at] msh-alpes [dot] fr

Information source

  • Hugues FRANÇOIS
    courriel : finsetconfinsdutourisme [at] msh-alpes [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Fins et confins du tourisme », Call for papers, Calenda, Published on Monday, June 02, 2008, https://doi.org/10.58079/crw

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