Sous le titre La Fabrique de l’événement, l’on se propose d’expliciter quelques-uns des processus et des critères par lesquels un fait ou une situation posée comme réelle se voit reconnue l’importance d’un événement. Cela se concrétise à travers les chronologies, les longues listes de dates censées nommer et situer dans le temps des événements que des générations d’écoliers ont longtemps apprises par cœur. Dans la tradition occidentale jusqu’à notre époque, la hiérarchisation est aussi un des aspects du travail de l’historien qui minore certains faits et met l’accent sur d’autres. Cette élaboration est également conduite par des acteurs sociaux qui sont aujourd’hui de plus en plus nombreux : chroniqueurs, éditeurs, artistes, mais encore journalistes, politiciens et terroristes.... Un tel travail répond à une double logique : en retenant certains événements, l’on n’attire pas l’attention sur d’autres qui sont alors oubliés.

PROGRAMME

Salle des Commissions (face à l’entrée de la B.U.)
entrée libre

jeudi 18 septembre

Introduction

1. L’événement et ses différents modes de représentation

- 14h : Pierre Sauzeau, Tout événement est un mythe
- 14h30 : Jean-François Thomas, L’expression lexicale de l’idée d’événement en latin
- 15h : Anik Deschamps, Europe centrale : fabrique d’un concept sémantique, cartographique et géopolitique 1803-1876
- 15h30 : Discussion et pause
- 16h : Pierre Pinchon, Le portrait de Verlaine : événement de la peinture symboliste
- 16h30 : Michèle-Caroline Heck, Les enjeux de la représentation d’un événement au XVIIe siècle
- 17h : Jean-François Pinchon, 100 artistes dans la ville
- 17h30 : Discussion

vendredi 19 septembre

2. La construction de l’événement : enjeux politiques et sociaux

- 9h30 : Pierre-Louis Malosse, Comment transformer, sans inventer ni mentir, une hécatombe en victoire : La bataille de Singara (344 ap. J.-C.)
- 10h : Pierre Journoud, 1954-2004, La mémoire de Dien Bien Phu en France et au Vietnam : la construction d’un mythe héroïque et ses limites
- 10h30 : Discussion et pause
- 10h45 : Paul-Marius Martin, Le consulat de Cicéron vu par Cicéron
- 11h15 : Marie-Pierre Noël, Le procès de Socrate : du fait divers à l’événement
- 11h45 : Discussion
- 14h : Thierry Van Compernolle, Faire d’une banale escarmouche une victoire panhellénique : Grecs et non-Grecs en Sicile et en Grande-Grèce au temps des guerres médiques
- 14h30 : Sylvie Blétry, Le ’De aedificiis’ de Procope : la propagande à l’aune de la réalité : l’exemple de Zénobia-Halabiyé
- 15h : Discussion et pause
- 15h20 : Jean de Préneuf, La demi brigade de fusiliers marins à Dixmude
- 15h50 : Jean-François Muracciole, Bir Hakeim
- 15h50 : Discussion et pause
- 16h15 : Jean-Louis Clément, La lettre du 23 août 1942 de Mgr Saliège : un événement historique (1942-2007) ?
- 16h45 : Brigitte Morand, Le Blocus de Berlin
- 17h15 : Discussion

samedi 20 septembre

3. La Fabrique de l’événement : enjeux historiographiques

- 9h15 : Yannis Thanassekos, L’événement Auschwitz
- 9h45 : Christian Amalvi, La collection Les Trente journées qui ont fait la France
- 10h15 : Discussion et pause
- 10h30 : Frédéric Rousseau, La Grande Guerre, comme matrice du Vingtième siècle
- 11h : André Loez, Qui aura le dernier mot sur les mutineries de 1917 ? Les historiens et le sens de l’événement
- 11h30 : Discussion et conclusions