AccueilOù en est la rue face à la globalisation ? Standardisation, singularisation et régulation

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

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Publié le vendredi 17 octobre 2008

Résumé

L’UMR ADES 5185 du CNRS organise un colloque international dont l’objectif est de réfléchir à la notion de rue à la lumière des mutations générées par la globalisation. Le colloque souhaite interroger les effets de la globalisation sur la rue. Qu’en est-il de cette petite unité du quotidien ? A-t-elle pris le tournant global ? Dans une logique de déconstruction des échelles, les participants sont invités à sortir la rue du cadre national, cadre auquel elle est très souvent cantonnée dans la littérature savante, et à l’envisager comme non seulement le reflet d’une société mais aussi d’un monde en mouvement. Il s’agit, dans une perspective interdisciplinaire, géographique, urbanistique, économique, sociologique, socio-linguistique, de faire le point, à travers le prisme de la globalisation, sur les dynamiques qui touchent les rues et ceux qui les habitent, les parcourent, les construisent. Trois notions sont proposées comme fil conducteur de cette exploration de la rue : standardisation, singularisation, régulation.

Annonce

Argumentaire

L’objectif de ce colloque est de réfléchir à la notion de rue à la lumière des mutations générées par la globalisation. On entend par celle-ci l’extension du système capitaliste à l’ensemble de la terre, notamment par la diffusion d’activités humaines, mais aussi des signes culturels qui y sont associés. Dans ce nouveau contexte, les économies se caractérisent par une internationalisation, une tertiarisation (voire une « quaternarisation »), une privatisation, et leur interdépendance des unes envers les autres. Ce ne sont pas seulement les économies qui sont concernées par ce phénomène, mais aussi les politiques publiques, les cultures, les identités de classe et de genre, et les subjectivités. Ce processus multidimensionnel produit, pour ceux qui le défendent, de la pacification et peut favoriser la circulation des valeurs démocratiques, pour d’autres plus circonspects, des inégalités, des fragmentations socio-économiques, un accroissement des risques, et des vulnérabilités (sociales, environnementales, etc.)

Au-delà des clivages idéologiques, une idée est bien partagée, celle selon laquelle la globalisation s’impose comme un récit et un contexte communs aux villes. C’est en effet dans le monde urbain que ce phénomène est le plus spectaculaire. Aujourd’hui, les villes sont globales ou ne sont pas.

Le colloque souhaite interroger les effets de la globalisation sur la rue. Qu’en est-il de cette petite unité du quotidien ? A-t-elle pris le tournant global ? Dans une logique de déconstruction des échelles, les participants sont invités à sortir la rue du cadre national, cadre auquel elle est très souvent cantonnée dans la littérature savante, et à l’envisager comme non seulement le reflet d’une société mais aussi d’un monde en mouvement.

Il s’agit, dans une perspective interdisciplinaire, géographique, urbanistique, économique, sociologique, socio-linguistique, de faire le point, à travers le prisme de la globalisation, sur les dynamiques qui touchent les rues et ceux qui les habitent, les parcourent, les construisent.

Trois notions sont proposées comme fil conducteur de cette exploration de la rue : standardisation, singularisation, régulation.
La standardisation fait écho à la « dysnéification » ou « macdonaldisation » crainte par certains. Elle permet de sonder la véracité des formes d’homogénéisation qui formateraient et réifieraient les espaces urbains mais aussi les corporéités, et les identités.
En contrepoint de cette standardisation, se profile la singularisation qui interroge cette nouvelle culture globale, partagée entre hybridations culturelles et cristallisation de tensions identitaires.
Entre ces deux approches, la notion de régulation permet quant à elle de saisir la circulation et la distribution du pouvoir dans ces nouvelles configurations spatiales. Il s’agit de voir comment les différentes autorités (les Etats, les régions, les villes) négocient leur marge de manoeuvre. Toutes ces transactions mettent en scène un nouvel ordre urbain mondialisé, inscrit matériellement et symboliquement dans la rue.

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Programme

27 novembre 2008

Matinée

 8h30 : Accueil des Participants

 9h00 : Ouverture du colloque

Singaravelou, Président de l’Université Michel de Montaigne Bordeaux
Guy Di Méo, Directeur de l’UMR ADES
Philippe Schar, Directeur d’ADES/TEMPOS

 9h15 : Présentation des organisateur(e)s : Objectifs du colloque, logistique du colloque.

 9h30 : Conférence introductive
Thierry Paquot, philosophe-urbaniste, professeur, Université Paris 12
Discutant : Olivier Ratouis, urbaniste, professeur, Université de Bordeaux

 10h20 : Pause café

 10h30 : Conférence de Cynthia Ghorra-Gobin, géographe, directrice de Recherche CNRS, IEP, Université Paris 4)
« La rue ou comment penser cette figure symbolique à l’heure globale ».
Discutante : Emmanuèle Sabot-Cunningham, urbaniste, MCF, Université Rennes 2

 11h20 : Conférence de Michel Parazelli,géographe, professeur, Université du Québec à Montréal – Canada
« Existe-t-il une morale globalisée de la régulation de la rue ? Réflexions autour de l’hypothèse d’un imaginaire écosanitaire »
Discutante : Marie Morelle, géographe, MCF, Université Paris 1

 12h30 : Repas (Campus)

Après-Midi

  •  14h00 : Atelier 1 - Présidé par Véronique André-Lamat
    Entre formel et informel, quand la rue fait commerce avec le monde

Le fer de lance de la globalisation est sans conteste le commerce. Les dynamiques qui sont au coeur de cette nouvelle économie sont fondées sur les flux financiers générés par des sociétés multinationales. Mais cette nouvelle économie conditionnée par la libéralisation irrigue aussi d’autres échelles territoriales plus modestes notamment la rue. Plusieurs interrogations structurent cet atelier. Comment les activités commerciales et leurs acteurs construisent-ils des paysages de rue qui sont le produit de processus multi scalaires ? Quels sont les marqueurs de ces activités marchandes liées à la globalisation. Que disent-ils de l’intégration des rues concernées dans les réseaux internationaux ? Que révèlent-ils de la circulation des hommes, des femmes et des biens ? Comment se redéfinissent et s’ajustent les usages et les rôles sociaux liés au commerce dans ce nouvel ordre urbain visible dans la rue.

Bergel Pierre & Kerdoud Nadia
La rue commerçante en Algérie. Nouvel espace public et transformation des usages.

Bertoncello Brigitte & Bredeloup Sylvie
Les allées du Centenaire à Dakar, Huanshi Middle Road à Canton. Des rues globales marchandes ?

Endelstein Lucine
La rue commerçante cacher, effet de la globalisation du religieux.

Nassa Dabié Désiré Axel
La rue des jardins et de commerce d’Abidjan à l’épreuve de la mondialisation

Pliez Olivier
Des rues comme support au commerce transnational « par le bas » Afrique-Asie

  •  14h00 : Atelier 2 - Présidé par Djemila Zeneidi.
    Consommation, invisibilité, et résistances dans la rue : les avatars de la globalisation

L’objectif est ici de discuter des effets de la globalisation et de comprendre en quoi les expériences des individus sont affectées par ce phénomène. Les normes et les valeurs sociales circulent très rapidement d’une société à l’autre. Ainsi, l’individualisme, les désirs de réalisation de soi sont largement diffusées dans les grandes villes. On peut se demander si les pratiques de l’espace et de la rue ne sont pas indexées à ces mutations des modes d’être, des modes de constructions de soi. Les expériences individuelles et collectives seraient en partie déterminées par les processus de la globalisation. A ce titre, la pratique du shopping est la plus remarquable dans sa conquête de toutes les aires culturelles. La figure universelle du citoyen global n’est elle pas celle du consommateur, celle de l’insider en opposition avec celle de l’invisibilisé, de l’outsider (Massey D., 1994, Space, Place and Gender, Cambridge, Polity Press), indésirable, victime de la politique de la tolérance zéro dans les villes candidates à la modernité. En contre réaction à cette globalisation, à cette invisibilisation sous-jacente, émergent aussi des expressions culturelles contestataires qui tentent au contraire de les remettre en lumière. Mais la globalisation parce qu’elle permet la mise en lumière à très grande échelle sur des problèmes locaux, autorise l’émergence des formes de résistances de la part de minorités niées. L’organisation de Gay Pride dans certaines villes est une tentative pour alerter l’opinion publique mondiale au sujet de dénis de droits dont les homosexuels sont l’objet.

Comelli Cécilia
Pratiques et représentations nocturnes des quais à Bordeaux.

Dione Maurice Soudieck
Rap et globalisation : Analyse d’un discours dakarois de la rue.

Germes Mélina
Comment faire l’expérience de la globalisation ? Parcours critique au fil des voies piétonnes du shopping.

Raibaud Yves
Masculin, féminin et hétéronormativité sur les espaces de rue.

 17h00 : Pause café

 17h30 : Synthèse des travaux des deux ateliers par les présidents

 20h00 : Repas (Bordeaux)

28 novembre 2008

Matinée

 9h00 : Conférence de Michel Lussault, géographe, professeur, Université de Tours
« La rue à l’épreuve du rond point. Contribution à une géographie giratoire »
Discutante : Rachel Thomas, sociologue, chargée de recherche CNRS, CRESSON, ENSA Grenoble)

 10h00 : Conférence de Guy Di Méo, géographe, professeur, Université de Bordeaux
« L’individu, le corps et la rue : quelles constructions des citadin(e)s, des urbain(e)s ».
Discutante : Claire Hancock, géographe, MCF, Université Paris 12

 11h00 : Pause café

 11h15 : Conférence de Jean-Paul Thibaud, sociologue, urbaniste, directeur de recherche, CRESSON, ENSA Grenoble)
« Affection et désaffection de la rue ».
Discutant : Benoît Raoulx, géographe, MCF, Université de Caen

 12h30 : Repas (Campus)

Après-Midi

  •  14h00 : Atelier 3 - Présidé par Bénédicte Michalon.
    Altérité et cosmopolitisme dans les rues : Dysnéification ou renouveau des singularités culturelles ?

Le mouvement est un des piliers de la globalisation. Touristes, migrants, commerçants, des hommes et des femmes circulent, traversent les frontières nationales et mettent en connexion de multiples univers culturels. Ces rencontres avec l’ailleurs et l’autre favorisées par les processus de globalisation, donnent lieu à l’identification d’un cosmopolitisme spécifique qui remplit les rues des grandes villes du monde. Cet atelier a pour objet de rendre compte de l’expression des diversités culturelles rendue possible par les circulations et les mises en relations inédites de différents lieux. L’objectif est aussi de questionner la production d’une certaine altérité, sa mise en spectacle dans la requalification des espaces urbains, et son instrumentalisation au niveau local par le marketing urbain.

Hily Marie-Antoinette
Mouvements des migrants : la rue d’Arménie à Bourj-Hammoud (Est de Beyrouth).

Chabrol Marie
La rue exotique : un paysage urbain valorisé ?

Radice Martha
Globalisation par le bas ou par le haut ? Les enjeux de la rue commerçante en quartier multiethnique.

Rieucau Jean
La rue touristique des stations méditerranéennes espagnoles dans la globalisation.

De Cauna Alexandra
Parcours dans les rues touristiques de Port-Louis (Ile Maurice) et approche de la ville globale.

  •  14h00 : Atelier 4 - Présidé par André-Frédéric Hoyaux
    La fabrique des rues globales par les acteurs publics :Quel accès au monde pour les villes.

Il s’agit dans cet atelier de s’interroger sur les modes de gestion des rues par les villes qui prétendent entrer dans le concert des villes globales. L’objet est de saisir comment l’espace rue est concerné par les processus de globalisation, notamment à travers l’action publique. Observe-t-on un modèle avec des formes génériques qui standardiseraient le paysage urbain ? Ne voit-on pas aussi à l’œuvre la construction d’une singularité à l’échelle des villes et de la rue qui serait paradoxalement partie prenante des processus de globalisation ? Dans cet atelier, nous souhaitons explorer les discours et l’imaginaire qui sous-tendent la fabrique et la gestion des rues globales.

Berthomière William & Rozenholc Caroline
« Qui n’a pas rêvé, en flânant sur le boulevard des villes, d’un monde qui (…) débuterait avec les intentions ? » : La rue comme figuration des formes « d’être-au-monde » (Sud Tel-Aviv, 2005-2008).

Chaze Milhan
La rue commerçante de la petite ville face à l’internationalisation des groupes de distribution. Standardisation des enseignes ou maintien de l’originalité commerciale.

Chenal Jérôme
Des trottoirs de Dakar aux boulevards d’Abidjan.

Fleury Antoine
La rue au service des métropoles en devenir : Regards croisés sur Berlin et Istanbul.

 16h15 : Pause café

 16h30 : Synthèse des travaux des deux ateliers par les président(e)s.

 16h50 : Conclusion générale de Thierry Paquot

 17h20 : Fin du Colloque

Lieux

  • ADES, Maison des Suds, 12 Esplanade des Antilles
    Pessac, France

Dates

  • jeudi 27 novembre 2008
  • vendredi 28 novembre 2008

Mots-clés

  • rue globale, régulation de la rue, espace de rue, pratique urbaine, singularisation de la rue

Contacts

  • Zenzidi Djemila
    courriel : djemila [dot] zeneidi [at] ades [dot] cnrs [dot] fr

Source de l'information

  • Marie-José Claverie
    courriel : mj [dot] claverie [at] ades [dot] cnrs [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Où en est la rue face à la globalisation ? Standardisation, singularisation et régulation », Colloque, Calenda, Publié le vendredi 17 octobre 2008, https://doi.org/10.58079/d67

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