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Territorialités, migrations et rapports au polititique
Journée d'étude pluridisciplinaire organisée par le laboratoire Migrinter
Published on Tuesday, November 25, 2008
Abstract
Announcement
Journée d’étude pluridisciplinaire organisée par le laboratoire Migrinter - Migrations internationales, espaces et sociétés (UMR 6588)
Maison des Sciences de l’Homme et de la Société
99 Avenue du recteur Pineau 86000 Poitiers cedex - Tél : 05 49 45 46 00 - Fax : 05 49 45 46 47.
Organisateurs :
- Antoine Dumont,
- Julie Garnier,
- Isabelle Rigoni.
Contact : adumont@univ-poitiers.fr
Programme
9 h
Accueil et introduction
9 h 30 Jean-Michel LAFLEUR (CR FNRS - CEDEM, Liège)
Le rôle de l’Etat dans l’espace transnational et la participation électorale des migrants dans le pays d’origine.
10 h 30 Sophie BAVA (CR IRD - LPED, Marseille)
Crise universitaire au Sud et nouvelles politiques migratoires : que deviennent les étudiants africains à Alger et au Caire ?
12 h pause-déjeuner
13 h 30 Fariba ADELKHAH (DR CERI/Science Po - Paris)
Les Afghans Iraniens.
14 h 30 Lionel ARNAUD (MCF Rennes I, CRAPE- Rennes)
« People’s War Carnival ». Activisme culturel et prise d’espace dans le carnaval de Notting Hill.
15 h 30 Fabrice RIPOLL (MCF Paris XII)
Réflexions sur la dimension spatiale de l’action collective.
Objectifs de la journée
Cette journée poursuit la réflexion engagée, de 2006 à 2008, au sein du séminaire "Identité et territorialité", sur les mobilisations des minorités ethniques, en la recentrant sur les rapports des migrants au politique.
Elle répond à une double interrogation, qui déborde l’étude des migrations et surgit d’une lecture croisée des travaux sur l’action collective, la circulation migratoire et les réseaux transnationaux.
La première interrogation est celle-ci : comment s’articulent les territorialités formées par les circulations migratoires et les territoires politiques traversés par ces mêmes circulations ? Si la réflexion se centre sur les migrants en tant qu’acteurs, la question devient celle de l’articulation des rapports des migrants au politique d’une part, et aux espaces d’origine, de transit ou d’installation d’autre part. Cette question est au coeur du paradigme de la mobilité, selon lequel tout déplacement dans l’espace s’accompagne de la traversée de hiérarchies sociales et politiques et, par conséquent, de nouveaux rapports au politique. L’objectif de cette journée est donc d’explorer ces rapports des migrants aux institutions, aux politiques publiques et aux acteurs du champ politique de l’Etat d’origine, de transit ou d’installation. Il s’agit également d’observer différentes formes de la présence migrante dans ces champs politiques et de savoir si cette présence contribue ou non, et à quelle(s) condition(s), à la redéfinition de ce qui est « politique ». L’attention se porte donc autant sur les pratiques électorales, les politiques publiques et les mobilisations associatives que sur les pratiques festives, universitaires ou religieuses, qui ne sont pas d’emblée perçues comme « politiques ».
La seconde interrogation porte sur la méthodologie : comment rendre compte de ces articulations entre l’espace, le politique et la migration ? Comment repérer, dans les pratiques des groupes migrants, ce qui relève à la fois des rapports à l’espace et au politique ? Quels concepts, quels outils sont aujourd’hui mobilisés par les chercheurs sur leur terrain ? A cette interrogation, seule une approche pluridisciplinaire peut répondre.
Les intervenants de cette journée sont donc issus de quatre disciplines : l’anthropologie, la géographie, la sociologie et la science politique. Les terrains sollicités par leurs travaux, réalisés ou en cours, sont situés en Afrique, en Asie centrale et en Europe. Les échelles d’analyse sont également diverses, puisqu’elles s’étendent du contexte géopolitique régional à l’espace urbain. Inscrits dans des programmes de recherche reprenant pour partie la question à l’origine de cette journée, ces travaux ont donné lieu à de récentes publications (2007-2008). Leur restitution partielle lors de cette journée permettra de comprendre pourquoi les rapports au politique sont aussi (surtout ?) des rapports à l’espace, d’observer comment les migrants les vivent au quotidien et de rechercher les méthodes les plus pertinentes, pour le chercheur, d’en rendre compte.
Résumés des interventions
Jean-Michel Lafleur
Cette intervention est basée sur une revue de la littérature sur le concept de transnationalisme politique appliqué aux migrations. Elle met en lumière les lacunes de la recherche actuelle sur les liens entre émigrés et pays d’origine. L’une de ces lacunes est que le rôle de l’Etat semble négligé en raison de la prégnance d’une vision post-nationale de la citoyenneté. La participation électorale des migrants dans le pays d’origine est abordée à partir d’une comparaison des données collectées dans trois pays (Belgique, Italie, Mexique).
Jean-Michel Lafleur est est docteur en sciences politiques de l’Université de Liège (Belgique), membre du Centre d’études de l’ethnicité et des migrations (CEDEM) et Aspirant au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS). Ses travaux portent sur le transnationalisme politique et, plus particulièrement, sur le rôle de l’Etat dans l’espace transnational.
Sophie Bava
Alors que la migration de main d’oeuvre, légale et circulante, est de plus en plus valorisée et même reconnue comme favorable au développement des pays du Sud par les Etats membres des Nations Unies, nous nous interrogerons sur la place des étudiants africains dans ce nouveau système migratoire à partir d’entretiens menés à Alger et au Caire.
Sophie Bava est anthropologue et Chargée de recherche à l’IRD. Membre du laboratoire Population environnement et développement (LPED, UMR 151) de l’Université de Provence, elle est actuellement en poste au Caire (Egypte), où elle dirige le programme "Instances religieuses et d’origine confessionnelles sur les routes de la migration africaine".
Fariba Adelkhah
Si l’émigration afghane est le fruit de la conjoncture sociopolitique (sécheresses, changements de régime, guerres) et de la structure économique (pastoralisme, cycles saisonniers des activités productives), elle s’inscrit dans un continuum historique de mouvements récurrents de populations à l’échelle de la région. De nombreux Afghans, notamment mais non exclusivement hazara, ont fait souche en Iran depuis la fin du XIXe siècle. Leur présence dans ce pays s’est intensifiée dans les années 1970, à la suite du boom pétrolier iranien et de la sècheresse en Afghanistan, puis des bouleversements politiques que ce pays a connus depuis 1978. La politique de la République islamique à l’égard des Afghans a été à la fois changeante et incohérente; elle s’est désormais donnée pour but leur rapatriement, dans un climat de xénophobie à la fois officielle et populaire. Pourtant, la présence afghane sur le sol iranien semble irréversible: elle satisfait des besoins économiques, exprime l’intensité des échanges commerciaux entre les deux pays, constitue une réalité sociale transfrontalière complexe. Enfin, elle nourrit un débat public et juridique sur la définition de la citoyenneté et paraît inhérente à l’idée nationale iranienne elle-même.
Fariba Adelkhah est anthropologue et Directrice de recherche au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) à Sciences Po. Ses recherches actuelles portent sur les relations transnationales de la société iranienne avec les pays voisins et la diaspora et sur les pratiques du voyage. Elle a récemment dirigé avec Jean-François Bayart : Voyages du développement. Emigration, commerce, exil, paru chez Karthala (2007).
Lionel Arnaud
Présenté comme le deuxième du monde (après celui de Rio) en raison de son affluence, le carnaval de Notting Hill a longtemps défrayé la chronique des faits-divers avant d’être présenté comme un atout pour le développement du «
Great London ». Dans cet exposé, nous rappellerons brièvement l’ambivalence originelle du carnaval avant de montrer la façon dont les Antillais de Londres en ont progressivement fait une arme politique de lutte contre le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher. Nous nous attarderons tout particulièrement sur les répertoires d’action originaux des Carnavaliers, au travers notamment de l’action militante d’un Mass Band, le People’s War Carnival, qui s’emploi depuis le début des années 80 à défendre une conception « radicale » de la « masquerade ».Lionel Arnaud est Maître de conférences en sociologie au département Carrières sociales de l’IUT de Rennes et membre du Centre de recherches sur l’action politique en Europe (CRAPE, UMR 6051) de l’Université de Rennes I et de l’IEP de Rennes. Il vient de publier : Réinventer la ville. Artistes, minorités ethniques et militants au service des politiques de développement urbain. Une comparaison franco-britannique, paru aux Presses universitaires de Rennes (2008).Fabrice Ripoll
L’intervention de Fabrice Ripoll est basée sur sa thèse intitulée : La dimension spatiale des mouvements sociaux. Essais sur la géographie et l’action collective dans la France contemporaine à partir des mouvements de « chômeurs » et « altermondialistes. Ce résumé est celui de cette thèse.est Maître de conférences en géographie à l’Université de Paris XII. Il a soutenu sa thèse en 2005 à l’Université de Caen, au sein du laboratoire Espaces géographiques et sociétés (ESO, UMR 6590).
Cette recherche part d'un étonnement : il n'existe pas à l'heure actuelle de géographie des mouvements sociaux, de l'action collective ou du militantisme. Quant aux sciences sociales qui travaillent sur ces objets (science politique, sociologie, etc.), à quelques exceptions près, elles n'explorent pas leur dimension spatiale de façon systématique et approfondie. La première section ("La géographie à l'épreuve des mouvements sociaux") interroge cette lacune d'un point de vue historique et épistémologique. Elle débouche sur une critique de la séparation entre espace et société et argumente sur la nécessité d'une "approche dimensionnelle". Elle montre ensuite l'intérêt mais aussi les limites de la question " où ? ", qui doit être articulée avec les théories de l'action collective. Elle explicite enfin les choix théoriques et méthodologiques de la recherche : un constructivisme réaliste, une pluralité de méthodes (statistiques, enquête de terrain...), pour adopter le point de vue des militants et contextualiser leurs actions. La deuxième section ("Les mouvements sociaux à l'épreuve de l'espace") présente les résultats des enquêtes sur les mouvements de chômeurs et altermondialistes en France (AC !, ATTAC...), et pose les premières pierres d'une problématique en commençant par mettre les acteurs dans leur corps et leur corps par terre. Sont successivement interrogés l'importance de la (co)présence ; la contrainte de la distance, les moyens de "faire avec" et les inégalités sociales qu'ils révèlent ; l'usage et l'appropriation des espaces matériels et ymboliques. Enfin, quelques pistes sont proposées sur les modalités de construction locale d'un mouvement social mondial.
Subjects
- Geography (Main category)
- Society > Sociology
- Society > Geography > Migration, immigration, minorities
- Society > Ethnology, anthropology
- Society > Political studies > Political and social movements
- Society > Political studies > Political sociology
- Society > Geography > Geography: society and territory
- Society > Geography > Geography: politics, culture and representation
Places
- Salle Guillaume le Troubadour, Maison des Sciences de l'Homme et de la Société, 99 avenue du recteur Pineau (campus universitaire)
Poitiers, France
Date(s)
- Thursday, December 18, 2008
Attached files
Keywords
- territorialité, migration, rapport au politique, mouvements sociaux, circulation migratoire
Contact(s)
- Antoine Dumont
courriel : adumont [at] univ-poitiers [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Antoine Dumont
courriel : adumont [at] univ-poitiers [dot] fr
License
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To cite this announcement
« Territorialités, migrations et rapports au polititique », Study days, Calenda, Published on Tuesday, November 25, 2008, https://calenda.org/196050