À l’occasion de l’anniversaire du centenaire de la naissance de M. Merleau-Ponty, il nous a semblé intéressant de scruter les usages contemporains qui sont faits des concepts à l’œuvre dans ses textes. L’œuvre de M. Merleau-Ponty, peut-être plus qu’une autre, se prête à cette lecture active, à cette pratique de l’écart. Loin de chercher une unité synthétique a priori, cette rencontre se propose de dresser, d’explorer les champs possibles d’investigation et d’investissement.

Mercredi 14 janvier 2009 (9h-18h)

Grande salle, Maison Heinrich Heine, Fondation de l'Allemagne, 27 C bd Jourdan, 75014 Paris

À l’occasion de l’anniversaire du centenaire de la naissance de M. Merleau-Ponty, il nous a semblé intéressant de scruter les usages contemporains qui sont faits des concepts à l’œuvre dans ses textes.
Notre propos ne consistera donc pas à étudier les textes de manière interne ; nous ne chercherons pas non plus à dégager des généalogies dont M. Merleau-Ponty serait le terme, à faire la carte des influences et des écoles au sein desquelles émergerait progressivement la spécificité de son œuvre. Nous ne chercherons pas non plus à scruter ses textes pour répondre aux questions que la tradition interprétative a progressivement ordonnées. Ces lectures ont toutes leur intérêt ; nul doute qu’elles trouveront, en cette période anniversaire, des lieux où se déployer.
Nous avons fait le choix alternatif de partir de la notion d’usage. Les textes qui laissent une trace, ceux que l’on a envie de lire ne sont-ils pas ceux qui supportent, suscitent même, un écart, l’écart consistant à user des concepts dans un champ nouveau ? Dans cette perspective, le lecteur n’est plus seulement celui qui est autorisé à faire une lecture orthodoxe, il est celui qui s’autorise un usage requis par l’urgence de penser. Les textes philosophiques ne sont pas seulement les chaînes d’une tradition, se répondant les uns aux autres, modifiant ou infléchissant des questionnements pérennes. Ils représentent également (surtout ?) ce grâce à quoi nous pouvons essayer de comprendre et déchiffrer le monde. Ils constituent des réservoirs de schèmes de pensée dont on espère qu’ils permettront de donner du sens à des pratiques ou à des institutions dont nous serions, sinon, condamnées à décrire le fonctionnement.
L’œuvre de M. Merleau-Ponty, peut-être plus qu’une autre, se prête à cette lecture active, à cette pratique de l’écart. Les raisons en tiennent sans doute à son style, au caractère inachevé de son dernier texte, au caractère fondamental de son ontologie.
Loin de chercher une unité synthétique a priori, cette rencontre se propose de dresser, d’explorer les champs possibles d’investigation et d’investissement.

Programme :

Matin

9h : Accueil et ouverture

9h30-10h30 : François-David Sebbah (Université de Compiègne) : De la littérature aux sciences : usages de M. Merleau-Ponty

10h30-11h30 : Vincent Peillon (Député européen) : Ontologie et politique, pensée interrogative et nouveau libéralisme : pourquoi ce silence ?

11h30-12h30 : Victor Rosenthal (Inserm-Modyco ), Yves-Marie Visetti (CNRS-Crea) : Expression et sémiose.

Après-midi

14h30-15h30 : Jacob Rogozinski (Université de Strasbourg) : Le chiasme, l'écart, le restant : de l'ontologie de la chair à l'ego-analyse

15h30-16h30 : Étienne Bimbenet (Université de Lyon) : L'autocritique des sciences humaines. La philosophie merleau-pontienne peut-elle intéresser les scientifiques ?

16h30-17h30 : Nicolas Piqué (Université de Grenoble, CIPh) : Merleau-Ponty et l’histoire sauvage