AccueilL’écriture des juristes, un « modèle » d’action de l’écriture ? (XVIe-XVIIIe siècle)

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Publié le lundi 26 janvier 2009

Résumé

Ce colloque s’adresse à des historiens du droit, des historiens de l’Ancien Régime et des littéraires. Comme le montrent les ouvrages que nous mettrons en regard en guise de sollicitation pour une recherche commune, il nécessite en effet la rencontre des travaux de différentes disciplines.

Annonce

Attention, le colloque est reporté au 9 et 10 avril, il change de lieu : il se déroulera à Dijon (21) (Université de bourgogne, Campus Montmuzard, amphithéâtre Paris, Faculté des sciences Mirande).


Ce colloque s’adresse à des historiens du droit, des historiens de l’Ancien Régime et des littéraires. Comme le montrent les ouvrages que nous mettrons en regard en guise de sollicitation pour une recherche commune, il nécessite en effet la rencontre des travaux de différentes disciplines.
Dans un livre récent, Écrire les coutumes. Les droits seigneuriaux en France (PUF, « Le nœud gordien », 2006), Martine Grinberg montre les conséquences de la mise en écrit des coutumes, en France, à partir du milieu du XVe siècle, sur le contenu du droit, la production de la norme juridique, l’autorité des droits seigneuriaux. Elle attire ainsi l’attention, en amont de ce que l’histoire du livre a pu dire de l’histoire du droit, sur le pouvoir propre de la « mise en écrit » et l’action même de l’écriture dans la constitution du droit.
Une autre perspective sur les rapports de l’écriture et du droit est celle qui inscrit l’écriture dans la continuité des pratiques sociales d’un seul individu. Les rapports entre Montaigne magistrat et l’auteur des Essais ont été mis en évidence par les travaux d’André Tournon dans un sens qui intéresse notre réflexion. Ils montrent en effet comment la forme même de l’essai est issue des formes de la glose juridique, discours et citations notamment, et donc d’un type spécifique de production – ou de mise à distance– de l’autorité (La Glose et l’essai, 2000). Ils inscrivent ainsi la pratique de l’essai et son mode d’accroissement perpétuel dans une certaine conception du magistrat, qui en fait « un simple adjuvant des régulations spontanées du corps civique, non le représentant d'une autorité supérieure ».
Ces deux ouvrages posent ainsi plusieurs questions : quel est le rapport existant entre une formation professionnelle (culturelle, intellectuelle) et l’écriture ? Quel est celui que l’on peut établir entre la mise en écrit d’une règle, d’un jugement, et la production d’une forme ? C’est donc cet objet, l’écriture, que nous voudrions proposer à la réflexion à partir de ce cas particulier qu’est l’écriture des juristes et des magistrats, pour tenter de réfléchir aux rapports possibles entre cette expérience singulière (et l’éventuel sens de l’écriture qu’elle met en évidence) et la question plus large de l’action d’écriture, ou de l’écriture comme action. Dans quelle mesure l’écriture du droit peut-elle constituer un « modèle » (pour l’historien de la littérature) des pouvoirs de la mise en écrit, ou de l’écriture, en particulier dans le cas des lettres ou des belles-lettres ? Qu’en est-il du rapport effectif, factuel, que l’on peut établir entre différentes pratiques sociales de l’écrit chez des juristes ou des magistrats dans la période concernée, autour de ce premier XVIIe siècle où sont mis en place les moyens d’institutionnalisation de l’activité lettrée ?

Jeudi 9 avril 2009

  • 9h30 : Accueil des participants
  • 10h00 : Ouverture du colloque par Pierre Bodineau (directeur du Centre Georges Chevrier)
  • 10h30 : Introduction (Laurence Giavarini, MCF, université de Bourgogne)

L’écriture de la coutume, un modèle ?

  • 10h45 : Jean Bart (prof émérite, uB) - Réécrire ou réformer la coutume
  • 11h15 : Martine Grinberg (ingénieure de recherche CNRS, EHESS-CRH) - Sur la coutume
  • 11h45 : Boris Bernabé (MCF hist. du droit, uB) - La coutume de l’écriture ou les fonctions de la plume chez les juristes médiévaux
  • 12h15 : Discussion des communications de la matinée

Comment les juristes écrivent le droit : hétérogénéités

  • 14h15 : Patrick Arabeyre (directeur d’études - Ecole des Chartes) - Manière d’enseigneret oeuvres issues de l’enseignement chez les derniers bartolistes français (XVe - 1ère moitié du XVIe siècle) : la fin d’une écriture ?
  • 14h45 : André Tournon (prof. émérite de littérature XVIe, université d’Aix-Marseille) - Marques et poids de la « profération » dans l’écriture juridique au XVIe siècle
  • 15h15 : Stephan Geonget (MCF de littérature XVIe, CESR Tours) - Les arrêts notables. De Jean Papon à Montaigne, du cas au récit
  • 16h : Discussion
  • 16h45 : Robert Descimon (directeur d’études en histoire moderne - EHESS) - La fonction de l’écriture en nom personnel dans l’oeuvre de Charles Loyseau (1563-1627)
  • 17h15 : Gilles Trimaille (MCF hist. droit, uB) - Jeremy Bentham et la langue des juristes
  • 17h45 : Discussion - table ronde coordonnée par Nicolas Lyon-Caen (ATER en histoire moderne, Le Mans)

Vendredi 10 avril 2009

  • 8h30 : Accueil des participants

Faire oeuvre de juriste

  • 8h45 : Alain Wyffels (directeur de recherche CNRS - Centre Chevrier) - Notes manuscrites et oeuvre publiée d’Alberico Gentili
  • 9h15 : Olivier Guerrier (MCF HDR littérature française du XVIe s., université de Toulouse-le-Mirail / IUF) - La poésie des juristes
  • 9h45 : Christophe Blanquie (EHESS-CRH, histoire moderne) - L’écriture d’un juriste : Scipion Dupleix
  • 10h15 : Philippe Audegean (MCF en italien à l’université de Paris III) - Beccaria et l’écriture du droit moderne à l’âge de la séparation entre science et poésie
  • 11h : Table ronde à partir des communications de la matinée. Coordination : Christian Biet (professeur d’Histoire et Esthétique du Théâtre. Institut Universitaire de France. Université Paris X-Nanterre.)

Actions de l’écrit

  • 14h15 : Marion Lemaignan (IUE de Florence) - Les factums: une écriture sans modèle ? Avocats et actions d’écriture entre droit et discours social au XVIIe siècle
  • 14h45 : Dinah Ribard (MCF à l’EHESS-CRH) - L’écriture de la doctrine
  • 15h15 : Françoise Fortunet (prof. hist. du droit, uB) - Les ars notariae
  • 15h45 : Discussion
  • 16h15 : Alexandre Tarrête (MCF en littérature XVIe, université de Paris IV-Sorbonne) - Les œuvres de juriste de Guillaume du Vair
  • 16h45 : Fabrice Hoarau (MCF hist. du droit, uB) - La Bruyère et le droit
  • 17h30 : Discussion finale. Bilan du colloque.

Le colloque se déroulera à Dijon (21) (Université de bourgogne, Campus Montmuzard, amphithéâtre Paris, Faculté des sciences Mirande).

Lieux

  • Université de bourgogne, Campus Montmuzard, amphithéâtre Paris, Faculté des sciences Mirande
    Dijon, France

Dates

  • jeudi 09 avril 2009
  • vendredi 10 avril 2009

Mots-clés

  • Histoire, histoire du droit, écriture, Ancien Régime, coutumes, lettres

Contacts

  • Laurence Giavarini
    courriel : laurence-giavarini [at] orange [dot] fr

Source de l'information

  • Lilian Vincendeau
    courriel : lilian [dot] vincendeau [at] u-bourgogne [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’écriture des juristes, un « modèle » d’action de l’écriture ? (XVIe-XVIIIe siècle) », Colloque, Calenda, Publié le lundi 26 janvier 2009, https://doi.org/10.58079/dlf

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