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Exposition sans artiste(s)
Appel à contribution pour la revue Marges
Published on Monday, October 12, 2009
Abstract
Announcement
Les thématiques liées à l’exposition de l’art contemporain ont récemment connu une forte actualité éditoriale (voir, par exemple, la récente traduction de Inside the White Cube de Brian O’Doherty), curatoriale (« Vides : une rétrospective » au Centre Pompidou) et professionnelle (multiplication des formations spécialisées, organisation des professionnels de l’exposition, etc.). Si nous partons du principe qu’une exposition ne peut se réduire à un amoncellement d’objets, doit-on pour autant considérer cette pratique comme la mise en œuvre d’évènements discursifs ? Auquel cas, l’attention ne se porte plus uniquement sur les œuvres, mais sur la manière dont elles s’adressent à un public : l’exposition comme mise
en circulation sociale de l’œuvre. Il convient alors de s’interroger sur le discours de l’exposition non seulement la manière dont ce discours est transmis et véhiculé (scénographie, discours institutionnel, etc.) mais aussi du fait de ses articulations avec les discours « périphériques » à l’exposition (catalogue d’exposition, discours critique, parole de l’artiste, etc.). Ce questionnement autour des modalités selon lesquelles une œuvre d’art est exposée relègue au second plan l’œuvre et l’artiste.
Une autonomisation de l’exposition par rapport aux œuvres et à ceux qui les font est-elle envisageable ?
Il n’est pas rare que l’exposition offre une approche tronquée du contexte original des œuvres qu’elle présente. Si généralement, cette décontextualisation se produit de manière spontanée, il arrive également qu’elle fasse partie d’un programme (l’exposition Coollustre d’Eric Troncy peut être vue comme un paradigme possible de ce positionnement curatorial). Au-delà des prises de positions simplistes, ce type de démarche pose à nouveau la question de la toute puissance (ou de l’impuissance) du commissaire d’exposition face aux contraintes (sociales, économiques, etc.) du monde de l’art.
Les raisons d’être d’une exposition sont parfois éloignées des préoccupations proprement artistiques ou esthétiques. Il arrive que l’exposition d’art soit considérée comme un « supplément d’âme » culturel pouvant servir à améliorer l’image d’un pays, d’une entreprise ou d’un individu. De ce point de vue, l’exposition apparaît clairement comme un support de communication, un évènement destiné à un public. De cette manière, l’exposition comme « rhétorique » peut servir à distiller une idéologie qui, si elle était véhiculée par
d’autres moyens, paraîtrait trop péremptoire. Dès lors, quels sont les (nouveaux) mécanismes de ce qu’on appelait jadis la « récupération » ou l’instrumentalisation de l’art ? Jusqu’à quel point les artistes ou les commissaires d’exposition se rendent-ils complices — voire initiateurs — de cette pratique ?
D’aucuns ont pu avancer qu’une des options offertes par la situation actuelle se cristallisait autour de la question du « commissaire-artiste » (« auteur » d’exposition ou commissaire-auteur dans la lignée d’Harald Szeemann) et de « l’artiste-commissaire » (par exemple les cartes blanches du Palais de Tokyo à Ugo Rondinone ou John Armleder). Cette option conduit à un certain nombre d’interrogations, notamment au sujet des rôles traditionnellement alloués au commissaire et à l’artiste, et à leur indépendance relative. Dès lors, est-il encore possible d’opposer le commissaire d’exposition à l’artiste ?
Parmi les thèmes possibles :
- Rôles respectifs du commissaire d’exposition, de l’artiste, de l’institution ;
- Exposition comme événement, comme discours, comme média ;
- Uniformisation des expositions ;
- Exposition comme outil de communication (politique, diplomatique,
commerciale) ;
- Pédagogie de l’exposition ;
- Motivations des commissaires d’exposition ;
- L’exposition comme lieu de production ;
- L’exposition comme médiation (art, œuvre, artiste).
Afin de traiter de cette question, la revue Marges fait appel aux jeunes chercheurs
des disciplines susceptibles d’être concernées (esthétique, arts plastiques, sociologie, histoire de l’art, économie…).
Cet appel à contribution a pour finalité une journée d’étude et une publication au
sein d’un numéro thématique de Marges.
Les propositions devront nous parvenir sous forme d’une problématique résumée (5.000 signes maximum espaces compris) avant le 31 octobre 2009 par courriel à jerome.glicenstein@club-internet.fr
Pour ceux qui auront été retenus, le texte définitif sera à faire parvenir avant le
1er février 2010 (40 000 signes maximum espaces compris) pour la journée d’étude
qui aura lieu courant février 2010 à Paris, à l’INHA.
Les textes retenus seront publiés dans le numéro 12 de la revue Marges à paraître
en avril 2011.
Pour de plus amples informations sur Marges ou pour consulter nos anciens
numéros : www.revue-marges.fr
Subjects
- Modern (Main category)
- Mind and language > Representation > History of art
- Mind and language > Representation > Visual studies
- Mind and language > Representation
Places
- Institut National d'Histoire de l'Art
Paris, France
Date(s)
- Saturday, October 31, 2009
Attached files
Keywords
- commissaire d’exposition, artiste, institution, art contemporain, événement, discours, média, pédagogie de l’exposition, médiation
Contact(s)
- Jérôme Glicenstein
courriel : jerome [dot] glicenstein [at] univ-paris8 [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Revue Marges
courriel : jerome [dot] glicenstein [at] club-internet [dot] fr
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Exposition sans artiste(s) », Call for papers, Calenda, Published on Monday, October 12, 2009, https://doi.org/10.58079/f6i