La façon de rendre public le savoir et de le partager a profondément changé depuis la naissance et le développement des nouvelles technologies de l’information et en particulier de l’Internet, qui induisent des formes de mise en commun des connaissances encore insuffisamment exploitées.

Ces pratiques engendrent un besoin de « créer en commun », autour d’un intérêt collectif, d’une demande partagée à laquelle une réponse, à son tour collective, est recherchée. Le lecteur devient souvent le membre actif d’une « communauté virtuelle ».

Ces deux termes s’imposent à l’attention. Car les nouvelles formes d’appropriation des contenus impliquent de nouvelles identifications pour les usagers et, au moins en apparence, une interactivité avec les moyens de communication qui transforment le rapport de l’individu à la communauté et donc la communauté elle-même. Qu’en est-il alors de la notion de «communauté», traditionnellement liée à des unités de lieu, de temps, de langue, etc., face à cette déterritorialisation et internationalisation ? Quelle forme particulière d’identification ces communautés appellent-elles ? Quel patrimoine partagent-elles ? L’hypothèse de fond étant que le rapport aux médias numériques génère une certaine sensibilité et manière d’être collectives, il s’agira donc d’explorer les nouvelles communautés (ou mieux : les nouvelles manières de « faire communauté ») engendrées par l’interface numérique.

La redéfinition philosophique du concept de « virtuel » devra se mesurer à ses implications dans le domaine des nouveaux médias, de l’industrie culturelle et de l’apprentissage d’outils communicationnels différents de ceux qui existaient auparavant.

C’est le cas de tous les espaces associatifs virtuels (MySpace, Facebook, newsgroups, forum, etc.), mais aussi des entreprises d’éditorialisation et numérisation des savoirs (ADONIS, CLEO) ou de « mise en partage » des opinions sur un espace public (blogs).

C’est pourquoi, parallèlement aux enjeux de philosophie politique, le séminaire s’interrogera de façon plus spécifique sur le rapport entre les nouvelles formes de publication qui prennent en charge ce partage du savoir et de la connaissance, et le nouveau type de communauté qui en résulte, essayant de clarifier les enjeux théoriques, politiques ainsi que les nouvelles possibilités communicatives qui en découlent.

L’accent sera mis entre autres sur les mutations/inventions/recherches/expérimentations présentes dans le domaine des sciences humaines en rapport avec l’histoire de l’art : l’édition en ligne permet de traiter de façon complètement novatrice les contenus et formes traditionnels tels que dossiers et notices d’oeuvre, présentation de collections ou d’archives d’artistes etc., repensant et réinventant le rapport entre image et texte, et instaurant une relation différente entre producteur de contenu et lecteur/usager.

Chaque séance a lieu à 18h à l'INHA (2 rue Vivienne, Paris 2e).

Calendrier des séances publiques

Jeudi 24 septembre 2009 18h

• La richesse des réseaux (Gérard Wormser)

Jeudi 5 Novembre 2009 18h

• Le site « André Breton » (Constance Krebs)

Jeudi 19 novembre 2009 18h

• L’Europe des universités : les communautés des chercheurs face au numérique (Gilles Rouet)

Jeudi 17 décembre 2009 18h

• Pour un humanisme numérique (Milad Doueihi)

Jeudi 21 janvier 2010 18h

• Pour une analyse philosophique du concept de «virtuel » (Paola Marrati)

Jeudi 4 février 2010 18h

• Catalogues des collections de musées en ligne - Texte-image, des relations mouvementées (Corinne Welger-Barboza)

Jeudi 11 mars 2010 18h

• [titre à venir] (Parham Shahrjerdi)

Jeudi 15 avril 2010 18h

• Qu’est-ce qu’une « communauté virtuelle » ? (François Sebbah)

Jeudi 20 mai 2010 18h

• Table ronde 

Contacts :

• Anne-Laure Brisac : anne-laure.brisac@inha.fr
  www.invisu.inha.fr
• Marcello Vitali Rosati : marcello.vitali-rosati@sens-public.org
  www.passerelle.sens-public.org