AccueilLa dynamique des droits. Exemplarités autochtone et bretonne

AccueilLa dynamique des droits. Exemplarités autochtone et bretonne

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Publié le lundi 23 novembre 2009

Résumé

Les universités bretonnes ont toutes intégré l’institut des Amériques et se sont constituées dans un « pôle Ouest » dont une des priorités est le développement des échanges avec le Canada. Ce pôle a organisé en octobre 2008 à Brest une journée d’études avec le réseau canadien DIALOG qui regroupe chercheurs, militants et autochtones, laquelle a mis en relation des chercheurs québécois et français, notamment de l’UBO et de Rennes II. De plus, des chercheurs du RUOA et du pôle Ouest ont organisé à des journées d’études « Droits de l’homme et recherche universitaires dans les Amériques ». Ce cours de trois jours sur la dynamique des droits au Canada, en Amérique latine et en Bretagne vise à permettre aux doctorants de bénéficier de cette dynamique. Il sera suivi d’une journée de forum des doctorants sur la même thématique.

Annonce

Objectifs  :

  • Donner aux doctorants une formation internationale par des chercheurs québécois, latino-américains et français reconnus
  • Développer une connaissance située sur les Autochtones qui prenne en compte leurs perceptions et ne reproduise pas le regard ethnocentriste.
  • Faire apparaître les compétences de l’UEB sur les questions autochtone et bretonne
  • Décloisonner les recherches sur les autochtones et les études bretonnes et celtiques en les situant les unes et les autres dans le cadre de la globalisation entendue comme dénationalisation (Sassken 2009);
  • Permettre aux doctorants de développer des réseaux avec le Québec et l’Amérique latine.

 Résumé du contenu  :

Le programme sera organisé selon les axes suivants en prenant à la fois des cas au Canada et en Amérique latine:

  • Perspective historique de différents domaines de revendications autochtones et des droits obtenus
  • Survol des recherches qui se sont effectuées sur ces différents domaines et résultats de ces recherches
  • Bilan des savoirs autochtones mobilisés pour ces revendications
  • Un contrepoint sur ces problématiques en Bretagne permettra de ne pas essentialiser la question autochtone et de donner une ouverture théorique supplémentaire aux doctorants travaillant sur des thèmes bretons, celtiques ou autochtones

Contexte :

Les universités bretonnes ont toutes intégré l’Institut des Amériques et se sont constituées dans un « pôle Ouest » dont une des priorités est le développement des échanges avec le Canada. Ce pôle a organisé en octobre 2008 à Brest une journée d’études avec le réseau canadien DIALOG qui regroupe chercheurs, militants et Autochtones, laquelle a mis en relation des chercheurs québécois et français, notamment de l’UBO et de Rennes II. De plus, des chercheurs du RUOA et du pôle Ouest ont organisé à des journées d’études «Droits de l’Homme et recherche universitaires dans les Amériques ». Ce cours de 3 jours sur la dynamique des droits au Canada, en Amérique latine et en Bretagne vise à permettre aux doctorants de bénéficier de cette dynamique. Il sera suivi d’une journée de forum des doctorants sur la même thématique.

Description complète du projet :

La question de la dynamique des droits des Autochtones est importante alors que l’on assiste au renouveau de la lutte indienne (Le Bot 2009) depuis une vingtaine d’années et surtout à son succès, qu’il s’agira d’évaluer. Cette lutte a permis l’obtention non seulement de nouveaux droits mais aussi, dans certains pays, de la négociation d’une nouvelle place des Autochtones dans la Nation avec la reconnaissance souvent explicite du multiculturalisme. Les Autochtones ont réussi à porter leurs préoccupations et leurs revendications pour la préservation de leurs territoires devant les instances internationales À quelques exceptions près, les États nations du monde ont ratifié quelques instruments internationaux les concernant, que ce soit la Convention relative aux peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants (Convention 169 de l’OIT, 1989) et, plus récemment, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (2007). Une des raisons de leur réussite a été la transnationalisation de leurs mouvements, c’est-à-dire leur intégration dans l’espace des Amériques.

Pourtant, dans la majorité des cas, les peuples autochtones sont marginalisés par les États-nations. Quelquefois même, ils sont considérés comme des entraves à l’entreprise de développement néolibéral dont les promoteurs sont désireux de s’approprier les ressources naturelles qui se trouvent sur les territoires revendiqués. En ce sens, plusieurs peuples autochtones sont maintenant surreprésentés parmi les populations déplacées par la violence et l’injustice. Indépendamment de ce phénomène, les données démographiques, économiques, sociales et autres sur les Autochtones témoignent de conditions de vie difficiles et ce, même lorsqu’ils se retrouvent au sein de pays développés comme c’est le cas au Canada.

Pour comprendre comment s’est jouée la dynamique des revendications et des droits il faut arriver à se défaire du regard ethnocentriste et favoriser les échanges entre chercheurs et Autochtones autour de la question des savoirs et de leur circulation dans le monde d’aujourd’hui. Avec la mondialisation, si l’on tient compte du rétrécissement de l’espace et de la compression du temps, les savoirs hégémoniques semblent avoir consolidé leur emprise sur le monde d’aujourd’hui. Pourtant, les peuples autochtones ont pu profiter des différents canaux mis en place par ces savoirs hégémoniques pour porter leurs revendications pour la préservation de leur culture et le respect de leurs droits sur la scène internationale. Il y a là un paradoxe extraordinaire – c’est ce que nous désignons par le terme « exemplarité » - qu’il sera intéressant d’examiner. Ce que cette école propose, c’est de l’examiner en tant que chercheurs mais dans le cadre d’un dialogue avec des Autochtones, qu’ils soient chercheurs ou non.

Plus précisément, il s’agira d’examiner la spécificité de la mobilisation des savoirs et des pratiques autochtones en matière de revendications culturelles et de justice sociale. Ces revendications touchent des domaines aussi variés que le territoire et les questions environnementales, les politiques publiques en matière de développement social et économique, la justice sociale, la condition des femmes, les migrations, et enfin l’autonomie gouvernementale et la revalorisation culturelle. Il importe de se questionner sur les façons spécifiques, inédites et originales dont les savoirs autochtones ont été mobilisés dans ces revendications et de débattre des façons dont ces démarches peuvent être valorisées dans d’autres domaines et par d’autres populations.

Le questionnement est loin d’être banal car malgré des acquis remarquables de la part des peuples autochtones avec la Convention 169 de même qu’avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, il est clair que leurs savoirs ont souvent été instrumentalisés et le sont encore. Ils sont toujours considérés comme des « subalternes » (Spivak 2008) dont le discours est rendu inaudible par les préjugés.

D’une certaine façon, les chercheurs en sciences humaines et sociales sont aguerris aux remises en question mais ils doivent encore et toujours consolider cette démarche déstructurante. La tenue de cette École constituera une occasion de le faire. Il s’agira d’abord et avant tout de préciser quels droits autochtones seront traités. Dans un laps de temps aussi court, il ne s’agit pas d’embrasser tous les droits autochtones. Nous proposons la démarche suivante :

  • dans un premier temps, on s’intéressera aux circonstances dans lesquelles ils ont développé ces droits, comment ces derniers se sont consolidés et comment ils se sont appliqués. Les exemples sont nombreux et diversifiés, aussi ce sera l’occasion pour les participantes et les participants d’échanger sur ce qu’ils considèrent comme « exemplaires » dans leurs expériences respectives, soit en tant que chercheurs ou en tant qu’Autochtones, ou tant que les deux simultanément.
  • dans un deuxième temps, il s’agira de réfléchir aux aspects théoriques, méthodologiques, et épistémologiques relatifs au paradoxe signalé plus haut quant au fait que la lutte des autochtones quant à la préservation de leurs droits dans ces différents domaines s’est souvent faite avec les outils des « dominants »; qu’est-ce que cela implique pour la recherche? Quelles sont également les dimensions éthiques de ce paradoxe?
  •  dans un troisième temps, on pourra dégager les leçons de ce paradoxe pour d’autres domaines de la connaissance; est-ce que la confrontation des droits pourrait être « exemplaire » pour d’autres revendications comme celles relatives aux classes sociales, aux rapports de genre, à la pensée raciale (Harendt 2002).?

En somme, le cheminement proposé part d’un rappel historique de l’état des questions dans chacun des domaines, donc de faits connus et avérés, pour stimuler la réflexion de façon plus large.

Méthodologie : 6 séances composées de 2 à 3 heures de cours et débats. En fin d’après-midi, auront lieu des travaux dirigés d’une heure et demie sur les textes internationaux et nationaux. Le quatrième jour sera consacré à un forum des doctorants sur ces questions.

Programme provisoire

mardi 16 février

Matin. 9 heures 30. Introduction par Arlette Gautier (UEB-UBO-ARS), Carole Lévesque (INRS, DIALOG), Marie France Labrecque (U Laval, DIALOG) et Gérard Borras (UEB-U Rennes II-RESO, IDA Pôle Ouest)

10-12 heures, Territoire, ressources et environnement

John Dickinson, Université de Montréal, Occupation des territoires et revendications autochtones dans l’Est du Canada

Conseil tribal Mamuitun, (une personne à confirmer)

Isabel Orellana, UQAM (à confirmer)

Thora Martina Herrmann, UQAM, (titre à venir)

Après-midi. 14-17 heures. Autonomie gouvernementale et politiques publiques

Philippe Jarnoux, UEB-UBO-CRBC, Pouvoir central/pratiques locales : le roi et ses sujets dans la France d'Ancien Régime (XVIe-XVIIIe siècles)

Françoise Lejeune, U de Nantes, Centre d'Etudes sur le Canada, Autonomie et intégration de la Colombie britannique, XIXe-XXe siècle

Carole Lévesque, INRS-UCS, Les politiques publiques en contexte autochtone québécois : revoir les logiques, repenser les actions

Frédéric Lesemann, INRS-UCS, Les représentations relatives au rôle de l’État et à la promotion/défense des droits : une comparaison Canada/Québec - Mexique.

Suzanne Dugré, UQAT, Politiques sociales, identité et relations entre Autochtones et Québécois : le cas de la ville de Val-d’Or (Québec)

17 heures 30-19 heures. Atelier études de textes.

mercredi 17 février

10 heures-12 heures L’intégration des mouvements autochtones dans les Amériques

Yvon Le Bot, EHESS,

Françoise Morin, Lyon II et U Laval, Les droits des Peuples Autochtones : de la reconnaissance internationale aux dénis nationaux.

Jacques Kurtness, APNQL, L’universel, le particulier et les paradoxes de l’internationalisation du mouvement autochtone : remarques du « dedans ».

Josée Goulet, RCAAQ,

14-16 heures, Revalorisation culturelle dans les Amériques

Denis Vollant, Institut Tsakapesh, (titre à venir)

Gilles Chamerois, UEB-UB-HCTI, La Maison de l'aube (1968) de N. Scott Momaday et la "renaissance amérindienne": mythe et témoignage dans la langue du dominant.

Nestor Ponce, UEB-Rennes II-LICRA, Autochtones et récit policier en Amérique latine

Jean-Marie Lassus, Centre de Recherches sur les conflits d’interprétations, Université de Nantes, Du roman à la chronique : la réinterprétation des mythes andins chez Poma de Ayala et Manuel Scorza

16 heures 30- 18 heures 30 Contrepoints bretons

Daniel Le Couëdic, UEB-UBO-CRBC, “La maison fait-elle le Breton?”. (sous réserve de compatibilité avec une session du CNU)

Ronan Calvez, UEB-UBO-CRBC, L’instrumentalisation de la langue bretonne

Jean-François Simon, UEB-UBO-CRBC, Le cochon, animal totémique des Bretons? Examen de la récurrence d'une connotation porcine pour dire la bretonnité

jeudi 18 février

10-12 heures. Le genre dans les Amériques

Arlette Gautier, UEB-UBO-ARS, De l’obtention de droits à la transformation des régimes de genre chez les Mayas

Association des femmes Autochtones (une personne à confirmer)

Bernard Saladin d'Anglure (U Laval), Les rapports de genre  ébranlés par le développement post-colonial, chez les Inuit du Nunavut

14-17 heures Migrations

Jimena Obregon, IEP de Rennes, Les migrations forcées au Chili pendant la période coloniale

Marie France Labrecque, U Laval, Les migrations transnationales vues du point de vue local

Cristina Oehmichen, UNAM- IIA, Les migrants autochtones et la formation de communautés transnationales

Nathalie Kermoal, Université de l’Alberta, Le Métis, le sang-mêlé et le mestizo : pour une analyse croisée/comparée d’une identité contestée 

17 heures 30 -19 heures. Atelier études de textes.

vendredi 19 février forum des doctorants

Séminaire organisé par l’ARS (EA 3149, Université de Brest) et financé par l’école doctorale SHS adjointe de l’Université Européenne de Bretagne à Brest, le collège doctoral international de l’Université Européenne de Bretagne, l’Institut des Amériques Pôle Ouest.

Lieux

  • AGROCAMPUS OUEST Centre de Rennes, Site de Beg-Meil, La cale de Beg-Meil
    Fouesnant, France (29)

Dates

  • mardi 16 février 2010
  • vendredi 19 février 2010
  • mercredi 17 février 2010
  • jeudi 18 février 2010

Mots-clés

  • droits, autochtones, bretons, autonomie, culture

Contacts

  • Arlette Gautier
    courriel : arlette [dot] gautier [at] univ-brest [dot] fr

Source de l'information

  • Arlette Gautier
    courriel : arlette [dot] gautier [at] univ-brest [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La dynamique des droits. Exemplarités autochtone et bretonne », Journée d'étude, Calenda, Publié le lundi 23 novembre 2009, https://doi.org/10.58079/fh0

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