AccueilPublics de cinéma. Pour une histoire des pratiques sociales

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Publics de cinéma. Pour une histoire des pratiques sociales

Cinemagoers: for a history of social practices

Appel à contributions pour la revue Conserveries mémorielles

Call for contributions for the Conserveries Mémorielles journal

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Publié le mercredi 21 avril 2010

Résumé

Conserveries mémorielles, revue transdisciplinaire de jeunes chercheurs, lance un nouvel appel à contributions pour un numéro dirigé par Myriam Juan et Christophe Trebueil qui en s’intéressant aux publics de cinéma souhaitent interroger la manière dont les pratiques spectatorielles s’inscrivent de façon concrète dans les faits et gestes de la vie en commun.

Annonce

Numéro dirigé par :

  • Myriam Juan, doctorante en histoire, allocataire-monitrice, Université Paris I
  • Christophe Trebuil, docteur en études cinématographiques, chargé de cours en histoire du cinéma, Universités Paris I et Paris III

Il existe de nombreuses manières d’appréhender les relations que les spectateurs entretiennent avec le cinéma. Si l’intérêt pour la réception a jusqu’à présent dominé les études universitaires, suivant une perspective culturelle et souvent genrée, les pratiques sociales générées par le cinéma offrent un autre champ d’investigation, encore largement inexploré. Comme l’ensemble des questions relatives au public, ce thème a de surcroît été particulièrement délaissé par les historiens. De fait, acteur essentiel de l’histoire du cinéma, le public est paradoxalement celui qui nous a, sans doute, laissé le moins de traces. Aussi la mémoire de ses pratiques, largement cantonnée au temps du vécu, apparaît-elle problématique. Sortie de la période du temps présent, une telle étude pose donc un défi en termes de sources. L’histoire culturelle de cinéma a pourtant considérablement renouvelé l’approche de ces dernières, depuis une vingtaine d’années, ouvrant des pistes nouvelles pour une approche des publics. A la faveur d’une réflexion sur les sources, l’objet de ce numéro de Conserveries Mémorielles est donc d’interroger la manière dont les pratiques spectatorielles s’inscrivent de façon concrète dans les faits et gestes de la vie en commun.

Cette proposition procède d’une hypothèse : voir un film est un fait social, un fait constitutif d’un réseau d’actions de la vie en communauté. Mais comment évaluer cela ? Marcel Mauss fournit une réponse en 1934, avec la notion de techniques du corps, en observant que, dans la rue, les Françaises adaptent leur démarche à celle des actrices hollywoodiennes. En ce sens, le lieu de projection est le centre d’un rayon d’actions. Partons donc de celui-ci afin de discerner une circulation des pratiques et de proposer des pistes de recherches :

  • Les différents lieux de projections sont autant d’espaces de sociabilité : des palaces de centres villes passant des films en exclusivité aux modestes cinémas de quartier, des réseaux établis en milieu rural aux espaces privés utilisant des films en formats réduits (Pathé-Baby, Pathé-Rural), les lieux et conditions de projection suscitent des pratiques extrêmement variées. Les sources produites tant par les exploitants de salle que par les organismes promouvant des modes de diffusion alternatifs sont susceptibles d’en témoigner.
  • D’autres documents autour des films contribuent aux pratiques spectatorielles : magazines et novélisations, courriers de lecteurs et concours, albums et photographies de vedettes s’organisent le plus souvent en dehors de tout lieu de projection. Il s’agit dès lors de questionner le rôle de ces publications dans le rapport de connivence entretenu avec le cinéma.
  • Présentes dans la vie privée, les pratiques spectatorielles ne se limitent pas, enfin, à un ordre individuel de réception. Elles se déploient au sein d’actions menées localement (de la salle au logement personnel en passant par le lieu de travail) et en communauté (famille, amis, relations de travail, clubs divers d’amateurs et de fans). Au travers de la presse, de la littérature ou encore de témoignages privés, on peut s’interroger sur la manière dont le cinéma s’associe aux activités de la vie quotidienne, voire suscite des activités spécifiques.

Que la salle soit le noyau d’un mouvement centrifuge n’empêche pas relations et circulations avec d’autres formes de spectacle. La mise en regard des pratiques spectatorielles du cinéma avec celles du théâtre ou de la télévision offre ainsi, entre autres, un terrain de recherche particulièrement stimulant. Sur un autre plan, l’ouverture à l’ensemble des aires géographiques espère également favoriser l’émergence d’une réflexion comparative. Enfin, si la perspective de ce numéro est historique, celle-ci n’interdit pas – bien au contraire – des contributions inspirées par d’autres sciences humaines, au premier rang desquelles la sociologie et l’anthropologie. A rebours d’une histoire cinéphile essentiellement préoccupée d’art et d’esthétique, l’étude du public et de ses pratiques entend ainsi œuvrer à la compréhension du phénomène social et culturel qu’est – par ailleurs – le cinéma.

Les propositions de contributions (environ 250 mots) sont à envoyer avant le 30 juin 2010.

Les articles des propositions retenues (maximum 10 000 mots) seront attendus pour le 30 septembre 2010. Les articles seront évalués et sélectionnés par un comité de lecture.  Propositions et articles sont à envoyer aux adresses suivantes :

publics[tiret bas]cinema[at]yahoo[point]fr

et

c[point]memorielles[at]celat[point]ulaval[point]ca


Dates

  • mercredi 30 juin 2010

Contacts

  • Vincent Auzas
    courriel : vincent [dot] auzas [at] ihtp [dot] cnrs [dot] fr
  • Myriam Juan et Christophe Trebuil ~
    courriel : publics_cinema [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Vincent Auzas
    courriel : vincent [dot] auzas [at] ihtp [dot] cnrs [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Publics de cinéma. Pour une histoire des pratiques sociales », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 21 avril 2010, https://doi.org/10.58079/gaf

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