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Les décolonisations au XXe siècle

Decolonisation in the 20th century

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Publié le mercredi 02 juin 2010

Résumé

Le présent appel à communication s'inscrit dans une recherche sur les décolonisations qui se concrétisera par deux manifestations scientifiques. La première est une journée d’études qui se déroulera à Lille le 25 mars et sera consacrée aux « Décolonisations: les hommes de la transition ». Le second volet de la recherche fait l'objet d'un colloque qui se déroulera à Paris (2012) et portera sur « Décolonisations: les héritages coloniaux, les continuités et discontinuités, les ruptures ». La question centrale autour de laquelle s’organise le projet de recherche proposé est l’analyse des différentes formes du processus de décolonisation.

Annonce

Une première journée d’études se tiendra le 25 mars 2011 au Centre d’histoire judiciaire (université de Lille 2) sur le thème des « Décolonisations : les Hommes de la transition ».

Vous trouverez ci-joint la présentation et les objectifs du projet. Si le sujet vous intéresse, nous vous prions de bien vouloir nous envoyer, avant le 30 octobre 2010, une proposition de communication sous la forme d’un titre et d’un bref résumé.
  • s.mechat@free.fr
  • florence.renucci@univ-lille2.fr

Présentation et objectifs du projet de recherche :

Quelques décennies après l’émancipation des peuples colonisés, alors que le cinquantenaire des indépendances africaines est célébré, on ne finit pas de s’interroger sur la signification et les conséquences de la décolonisation.

On ne voit trop souvent dans cet épisode majeur de l’histoire contemporaine qu’un aboutissement des luttes nationales ou la fin des violences. Beaucoup d’études consacrées à la décolonisation mettent l’accent sur les formes de la contestation nationale, ou sur les luttes pour les indépendances. L’histoire de la fin des empires coloniaux semble aujourd’hui bien connue, sous réserve de la découverte ou de l’ouverture de fonds d’archives encore inexploités.

La question centrale autour de laquelle s’organise le projet de recherche proposé est l’analyse des différentes formes du processus de décolonisation. L’ambition est de saisir les dynamiques à l’œuvre et d’élucider les interactions entre les anciennes puissances tutélaires et la formation des Etats « modernes » en Méditerranée, en Afrique et en Asie, au lendemain des indépendances.

Prises dans leur ensemble, les décolonisations offrent en effet un champ d’études privilégié. La décolonisation s’est accompagnée de choix institutionnels, politiques, idéologiques, juridiques, économiques et culturels. L’Etat indépendant ne s’est pas construit sur du néant. D’où l’intérêt de repérer les héritages, les transferts et les ruptures, pour mieux saisir la complexité du processus de décolonisation à travers diverses expériences historiques.

Il est généralement admis que la conquête de la souveraineté et de ses attributs par les nouveaux Etats marque une rupture, en même temps qu’elle annonce un nouvel ordre national. Mais les décolonisations ne peuvent être réduites à un processus de rupture. La fin de la colonisation n’a pas sonné le glas de l’influence des anciennes puissances coloniales. Avec la décolonisation, celle-ci aurait dû se réduire, or, il n’en a rien été.

À la veille des indépendances, deux projets aux objectifs bien différents se sont construits parallèlement, celui des anciennes puissances coloniales européennes, qui veulent maintenir leur influence et celui des nouveaux Etats. Aux anciennes politiques coloniales de domination, d’assimilation et d’assujettissement, les colonisateurs tentent de substituer un schéma combinant l’indépendance avec la constitution de zones d’influence politique, économique ou culturelle. Il s’agit de limiter les effets du changement liés à la transmission du pouvoir, et de conserver une « place particulière » qui est fondée sur des relations d’un nouveau type. La fin du lien de subordination ne signifie donc pas une rupture. Dans la discontinuité politique et historique que la décolonisation représente, il s’agit d’aménager une continuité relationnelle pouvant prendre la forme de vastes constructions institutionnelles. Poussée jusqu’à son terme, cette volonté trouve ses prolongements avec la création du Commonwealth (espace politique à dominante économique), de la Communauté voulue par le général De Gaulle à la fondation de la Ve République (espace politique et juridique) et de la Francophonie (espace linguistique et culturel).

Quant aux Etats nouveaux, ils adoptent une démarche volontariste visant à de profondes transformations sociales, économiques et culturelles. L’insistance est mise sur la construction, souvent à marche forcée, d’un Etat moderne ayant des traits identiques ou similaires à ceux des anciennes puissances tutélaires. Ce projet de recherche s’efforcera de comprendre la fascination que les anciennes puissances continuent d’exercer sur les nouveaux Etats, s’accompagnant parfois d’un troublant mimétisme institutionnel. Il examinera également les formes empruntées pour le rejet des « séquelles du colonialisme » à travers des symboles représentatifs de la « présence coloniale », qu’il s’agisse de l’usage de la langue de l’ancien colonisateur, de l’urbanisme et de l’architecture ou des moyens de transport dans les grandes villes, comme le tramway.

Sous ces deux aspects, cette approche de la décolonisation se nourrit de multiples interrogations :
  • Les Etats indépendants ont-ils intégré ou non les normes exportées et les transferts opérés par le colonisateur ?
  • Comment ont-ils intégré les transformations héritées de la période coloniale ?
  • Comment des idées, des concepts, des structures, des institutions ont-ils survécu à la décolonisation ? Comment et dans quelle mesure ont-ils été conservés ou adaptés ? Le nouvel Etat est-il ainsi devenu l’Autre ?
  • Quels ont été les principaux choix ? Ont-ils été porteurs d’identité ? Comment ces choix ont-ils été traduits dans les politiques, les institutions et le droit ?
  • Comment la période de transition a-t-elle été organisée ?
  • Dans quelle mesure les anciens colonisateurs y ont-ils participé matériellement ?
  • Jusqu’à quand et suivant quelles étapes, l’action des acteurs institutionnels hérités de la colonisation a-t-elle été jugée indispensable ?
Le projet s’inscrit aussi dans une démarche comparatiste afin de comprendre les différentes évolutions dans leur complexité et leurs contradictions éventuelles. L’analyse comparative, incluant tous les empires coloniaux (britannique, français, belge, italien, portugais, espagnol, hollandais…), permettra de dégager les constantes et les variations dans différentes situations post-coloniales, d’un « empire » à l’autre. Elle permettra d’examiner les choix effectués et la manière dont les héritages coloniaux ont été assumés et gérés selon les pays et les empires. Il sera ainsi possible de prendre la mesure du degré de mimétisme ou de rupture des anciens territoires coloniaux.

Deux axes principaux de recherche et de réflexion ont été retenus :

Les hommes ou les acteurs de la transition.

La première journée d’études sera consacrée à ce thème. L’attention sera d’abord portée aux itinéraires des acteurs institutionnels hérités de la période coloniale, qu’il s’agisse de diplomates, de « conseillers », de fonctionnaires, de juristes, de techniciens, d’enseignants ou de médecins, avant de s’intéresser à leurs rôles, à la signification et aux objectifs de leur présence. L’étude de l’action de ces hommes est importante car c’est à eux qu’est revenue la charge d’assurer la transition et de préserver l’influence de l’ancienne puissance coloniale.

Les héritages coloniaux, les continuités et discontinuités, les ruptures.

Un colloque sera organisé en 2012 sur ce thème. Le colloque proposera une réflexion sur les transferts des savoirs, des pratiques institutionnelles, des legs idéologiques, économiques, culturels, politiques et juridiques notamment à travers l’élaboration des constitutions et la construction des systèmes politiques. Cette mise en perspective incite également à l’étude des grandes constructions institutionnelles comme le Commonwealth, la Communauté et la Francophonie, de leurs limites et de leurs échecs.

Lieux

  • Faculté de Droit, 1, place Déliot
    Lille, France

Dates

  • samedi 30 octobre 2010

Mots-clés

  • décolonisation, institutions, hommes

Contacts

  • Florence Renucci
    courriel : florence [dot] renucci [at] univ-amu [dot] fr

Source de l'information

  • Florence Renucci
    courriel : florence [dot] renucci [at] univ-amu [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les décolonisations au XXe siècle », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 02 juin 2010, https://doi.org/10.58079/gk7

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