AccueilPenser la controverse : situations, usages, concepts

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Penser la controverse : situations, usages, concepts

Thinking Controversy: Situations, Use and Concepts

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Publié le jeudi 08 juillet 2010

Résumé

Les controverses font l’objet d’un intérêt croissant de la part des chercheurs en sciences sociales qui les considèrent d’abord comme de simples situations objectives. Ainsi, à titre d’exemple, un dictionnaire de science politique, consacré à l’analyse des Politiques publiques, pouvait consacrer l’une de ses entrées à la controverse en la définissant comme un simple débat (Boussaguet et al, 2007) susceptible de donner lieu à un échange d’informations. Or, cet usage politologique prête à la controverse une signification univoque et, ce faisant, il méconnaît la complexité, à la fois conceptuelle et sociopolitique, de cette situation intellectuelle et morale.

Annonce

Colloque organisé par le laboratoire Espaces éthiques et politiques de l’Université Paris-est Marne-la-Vallée
le vendredi 10 décembre et le samedi 11 décembre 2010
à la Fondation Simone et Cino del Duca,
10 rue Alfred de Vigny 75008 PARIS (métro Courcelles)

Les controverses font l’objet d’un intérêt croissant de la part des chercheurs en sciences sociales qui les considèrent d’abord comme de simples situations objectives. Ainsi, à titre d’exemple, un dictionnaire de science politique, consacré à l’analyse des Politiques publiques, pouvait consacrer l’une de ses entrées à la controverse en la définissant comme un simple débat (Boussaguet et al, 2007) susceptible de donner lieu à un échange d’informations. Or, cet usage politologique prête à la controverse une signification univoque et, ce faisant, il méconnaît la complexité, à la fois conceptuelle et sociopolitique, de cette situation intellectuelle et morale. En effet, à quoi reconnaît-on qu’une question est controversée et quels critères permettent de procéder à son repérage ? L’usage ou le sens commun identifient souvent le controversé et le désapprouvé, par exemple au sujet du clonage reproductif. Cependant, vue sous un autre angle, la désapprobation diffère de la participation à une controverse, qui est plus riche en cela qu’elle suppose aussi une forme de doute quant au bien-fondé de la position que l’on défend (Perelman, 1956).
Un premier travail de clarification du sens de la controverse a été réalisé à partir du champ de recherches de la sociologie pragmatique issue des travaux de Boltanski et de Thévenot (Boltanski, Thévenot 1991 ; Chateauraynaud, 2007), et à partir des science studies (Latour, 1999, 2006). Il a permis de complexifier cette situation en la dépouillant de son statut de simple objet à observer et en l’élevant au rang de catégorie d’analyse.
Cependant, aussi fécondes soient-elles, ces contributions n’ont pas encore épuisé toutes les nuances de cette notion. En particulier elles éludent la question de savoir dans quelle mesure la controverse se distingue de la querelle et du conflit, de la dispute ou de la polémique (Oury, 2006), ou bien s’apparente, au contraire, à la discussion (Manin, 1985 et 1996, Habermas, 1992), à la délibération (Gutmann, 1996) ou à la conversation (Urfalino, 2005). En outre, elles ne permettent pas de savoir si la controverse représente un état instable, imparfait et inachevé, et donc destiné à être dépassé dans la production d’un consensus, ou bien s’il faut, au contraire, l’appréhender en tant que telle, et donc lui reconnaître une forme d’autonomie épistémologique (Perelman, 1992).
Dès lors, en vue d’éclaircir les fins qui orientent les décisions collectives, le but de ce colloque consistera à revenir sur les implications pratiques et théoriques de cette notion en privilégiant une perspective de recherche pluridisciplinaire, conciliant approches conceptuelles (philosophie, théorie politique), recherches empiriques (sociologie politique, histoire) et témoignages d’acteurs de controverse (experts, associations, parlementaires etc.).

Organisation

Les propositions (maximum deux pages Times New Roman 12 interligne 1,5) accompagnées d’une notice biographique doivent être envoyées à David SMADJA à l’adresse David.Smadja@univ-mlv.fr (ou smadja_david@hotmail.com) avant le 15 septembre 2010.
Lieu :
Fondation Simone et Cino del Duca, 10 rue Alfred de Vigny 75008 PARIS.

Date limite d’envoi des propositions de communication : 30 septembre 2010.

Une publication des communications est prévue dans un numéro de la revue Raisons politiques.

Bibliographie :

  • BOLTANSKI, Luc, THEVENOT, Laurent. De la justification : les économies de la grandeur. Paris : Gallimard, 1991. 485 p. (NRF essais).
  • BOUSSAGUET, Laurie, JACQUOT, Sophie, RAVINET, Pauline dir. Dictionnaire de politiques publiques, (2e éd.) Paris : Presses de Sciences Po, 2007.
  • CALLON, Michel. Pour une sociologie des controverses technologiques. Fundamenta scientiae, 1981, 2 (3-4), p. 381-399.
  • CALLON, Michel, LASCOUMES, Pierre, BARTHE, Yannick. Agir dans un monde incertain : essai sur la démocratie technique. Paris : Seuil, 2001. 357 p. (La couleur des idées).
  • CHATEAURAYNAUD, Francis. La contrainte argumentative. Les formes de l'argumentation entre cadres délibératifs et puissances d'expression politiques. Revue Européenne des Sciences Sociales, n°136, 2007.
  • GUTMANN, Amy, THOMPSON, Dennis. Democracy and Disagreement. Cambridge (Mass.) : The Belknap Press of Harvard University Press, 1996. VIII-422 p.
  • HABERMAS, Jürgen. L’éthique de la discussion. Paris : Le Cerf, 1992. 202 p.
  • LASCOUMES, Pierre. L’éco-pouvoir : environnement et politiques. Paris : La Découverte, 1994. 317 p. (Textes à l’appui).
  • LATOUR, Bruno. Changer de société, refaire de la sociologie. Paris : La Découverte, 2006. 400 p. (Armillaire).
  • LATOUR, Bruno. Politiques de la nature : comment faire entrer les sciences en démocratie. Paris : La Découverte, 1999. 382 p. (Armillaire).
  • MANIN, Bernard. Principes du gouvernement représentatif. Paris : Flammarion, 1996. 319 p. (Champs).
  • _. Volonté générale ou délibération ? Le Débat, janvier 1985, n° 33, p. 72-93.
  • OURY, Jean-Paul. La querelle des OGM. Paris : PUF, 2006. 303 p.
  • PERELMAN, Chaïm, OLBRECHT-TYTECA, Lucie. Traité de l'argumentation : la nouvelle rhétorique. 5e éd. Bruxelles : Éd. de l'Université de Bruxelles, cop. 1992. 734 p.
  • URFALINO, Philippe. La délibération n’est pas une conversation. Négociations, n° 4, 2005, de Boeck, Louvain.

Catégories

Lieux

  • Fondation Simone et Cino del Duca, 10 rue Alfred de Vigny, (métro Courcelles)
    Paris, France

Dates

  • jeudi 30 septembre 2010

Mots-clés

  • controverse, argumentation, délibération, discussion

Contacts

  • David Smadja
    courriel : smadja_david [at] hotmail [dot] com

Source de l'information

  • David Smadja
    courriel : smadja_david [at] hotmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Penser la controverse : situations, usages, concepts », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 08 juillet 2010, https://doi.org/10.58079/gp1

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