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La fabrique de la décision

The Practice of Decision-Making

Revue Française de Gestion

Revue Française de Gestion journal

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Veröffentlicht am Mittwoch, 08. Dezember 2010

Zusammenfassung

Ce dossier spécial entend faire le point sur la fabrique de la décision (decision-as-practice) en se focalisant sur les pratiques et activités des individus. L’étude de la fabrique de la décision constitue en effet une voie stimulante qui permet un recentrage sur les individus et leurs interactions dans des lieux et des moments particuliers qu’ils relèvent du quotidien ou de situations d’urgence.

Inserat

Certains concepts en management semblent avoir force d’évidence tant leur usage est fréquent. La décision est de ceux-là. Dans le langage courant, le terme renvoie à un choix : il est utilisé pour désigner en substance le terme d’un processus de délibération. La décision est alors source d’irréversibilité et marque l’engagement à venir dans un cours d’action.

Depuis leur essor dans les années 1950, les travaux en sciences des organisations ont traité de la décision en se focalisant sur le contenu (le choix), tantôt sur le contexte (interne ou externe) ou bien sur le processus (voir Papadakis, Thanos, & Barwise, 2010 pour une revue de la littérature depuis 1998). Traditionnellement, lorsque l’objet d’analyse relève de « la » décision ou de son processus, le chercheur mobilise certains corpus théoriques afin d’étudier le phénomène observé (voir par exemple Eisenhardt & Zbaracki, 1992).

A quelques exceptions près, peu de recherches se focalisent toutefois sur la pratique ou la fabrique même de décisions (Llewellyn & Hindmarsh, 2010). En effet, certains chercheurs mobilisent un jeu de théories afin de comprendre ou d’interpréter une décision ; c’est le cas par exemple d’Allison (1969). Ici, les cadres théoriques outillent la stratégie d’analyse alternative selon l’expression de Langley (1999). Dans d’autres travaux, les chercheurs tendent à calquer leurs schèmes théoriques sur le comportement effectif des acteurs. C’est le cas de Dean et Sharfman (1996) pour qui les processus décisionnels sont soit rationnels soit politiques. Dans le premier cas, le chercheur met de côté la signification de la décision et analyse un phénomène à travers un cadre. Dans le second, le chercheur façonne les représentations des acteurs de sa propre vision scolastique selon les termes de Bourdieu en attribuant « à son objet ce qui appartient à la manière de l’appréhender » (Bourdieu, 1996: 221).  

La « décision » existe au sein des systèmes organisés non en tant que phénomène statique défini a priori par ses auteurs ou par le chercheur mais comme représentation collective d’actions (Laroche, 1995), de choix locaux ou de micro décisions passées (Boden, 1994). Le recours à ce terme permet ainsi de donner du sens à des pratiques passées (Weick, 1995).

Ainsi, le thème de la décision ne semble pas près de l’épuisement en raison d’actualisations conceptuelles, d’innovations méthodologiques ou du renouvellement des éclairages épistémologiques et ontologiques.

Ce dossier spécial entend faire le point sur la fabrique de la décision (decision-as-practice) en se focalisant sur les pratiques et activités des individus. L’étude de la fabrique de la décision constitue en effet une voie stimulante qui permet un recentrage sur les individus et leurs interactions dans des lieux et des moments particuliers qu’ils relèvent du quotidien ou de situations d’urgence.

Sans être exhaustif, les projets de contribution répondront par exemple aux questions suivantes :

  • Comment se « pratiquent » ou se fabriquent les décisions ?
  • Quelles sont les pratiques de décision lors de situations spécifiques telle que l’urgence ?
  • Quelle place occupe l’erreur dans la pratique de la décision ?
  • Comment les artefacts (contemporains) influencent-ils les pratiques de décision ?
  • Quels outils permettent d’analyser la fabrique de la décision ? 
  • Comment des concepts tels que le pouvoir ou la rationalité s’incarnent-ils lors des pratiques de décision ?
  • Comment s’interprète le fossé entre les représentations théoriques et les pratiques décisionnelles ?

Plusieurs types de contributions sont attendus. Une attention particulière sera portée aux papiers qui proposent un regard réflexif sur les pratiques décisionnelles des individus au sein des systèmes d’action organisée. Il en va ainsi des recherches articulées autour d’études de cas relevant de dispositifs méthodologiques variés (attitude ethnographique, examen de rapports d’expert, entretiens, approche historique, réutilisation de données, etc.). De même, les pratiques de décision étudiées pourront se « situer » dans des cadres variés : organisations hautement fiables, organisations temporaires, équipes dirigeantes, etc. Les travaux s’interrogeant sur l’usage du terme de « décision » dans les recherches académiques seront également appréciés dès lors qu’ils s’interrogent sur la peformativité du discours de la décision. Des papiers méthodologiques et épistémologiques pourront être soumis dès lors qu’ils permettent une avancée réelle dans l’approche des pratiques décisionnelles et qu’ils auront fait l’objet d’une expérimentation.

Les articles doivent être envoyés avant le 30 avril 2011 aux adresses suivantes : o.germain@em-normandie.fr et jl.lacolley@em-normandie.fr en mentionnant le titre du dossier « La Fabrique de la Décision ».

Ils feront l’objet d’une évaluation en « double aveugle ».

Les articles doivent respecter les consignes de la revue disponibles sur le serveur : http://rfg.revueonline.com. Ils ne devront pas excéder 25 pages (bibliographie comprise) et peuvent être soumis au formant .doc ou .pdf

Agenda :

1ère soumission                        30 avril 2011

Réponse                      5 juillet 2011

2ème version                 30 septembre 2011

Dernière version         30 décembre 2011

Parution                      Avril 2011

Bibliographie principale

Allison, G. T. 1969. Conceptual Models and the Cuban Missile Crisis. The American Political Science Review, 63(3): 689-718.

Boden, D. 1994. The Business of Talk. Organizations in Action. Cambridge: Polity Press.

Bourdieu, P. 1996. Raisons pratiques : Sur la théorie de l'action. Paris: Seuil.

Dean, J. W., & Sharfman, M. P. 1996. Does Decision Process Matter? A Study of Strategic Decision-Making Effectiveness. Academy of Management Journal, 39(2): 368-396.

Eisenhardt, K. M., & Zbaracki, M. J. 1992. Strategic Decision Making. Strategic Management Journal, 13(S2): 17–37.

Langley, A. 1999. Strategies for Theorizing from Process Data. The Academy of Management Review, 24(4): 691-710.

Laroche, H. 1995. From Decision to Action in Organizations: Decision-Making As a Social Representation. Organization Science, 6(1): 62-75.

Llewellyn, N., & Hindmarsh, J. 2010. Work and Organisation in real time: an introduction. Dans N. Llewellyn & J. Hindmarsh (Éd.), Organisation, Interaction and Practice. Studies in ethnomethodology and conversation analysis: 3-23. Cambridge: Cambridge University Press.

Papadakis, V., Thanos, I., & Barwise, P. 2010. Research on Strategic Decisions: Taking Stock and Looking Ahead. Dans P. C. Nutt & D. C. Wilson (Éd.), Handbook of Decision Making: 31-69. Chichester: John Wiley.

Weick, K. E. 1995. Sensemaking in Organizations. Thousand Oaks: Sage Publications.


Daten

  • Montag, 30. April 2012

Schlüsselwörter

  • décision, pratiques

Kontakt

  • Olivier Germain
    courriel : germain [dot] olivier [at] uqam [dot] ca
  • Jean-Louis Lacolley
    courriel : jl [dot] lacolley [at] em-normandie [dot] fr

Informationsquelle

  • Olivier Germain
    courriel : germain [dot] olivier [at] uqam [dot] ca

Lizenz

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Zitierhinweise

« La fabrique de la décision », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Mittwoch, 08. Dezember 2010, https://doi.org/10.58079/hgr

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