HomeL'image pense. Image et langage chez Aby Warburg, Ernst Cassirer et Erwin Panofsky
Published on Wednesday, January 26, 2011
Abstract
Announcement
L’image pense. Image et langage chez Aby Warburg, Ernst Cassirer et Erwin Panofsky
Les deux volets sont organisés à l’initiative de Maud Hagelstein (F.R.S-FNRS, ULG, Belgique), Audrey Rieber (eikones, Bâle, Suisse), Muriel van Vliet (Deutsches Forum für Kunstgeschichte, Paris et Université de Rennes 1).
Présentation
L’amateur ou le chercheur curieux de la puissance significative de l’image se voit aujourd’hui confronté à une profusion de discours sur l’image et sur l’art puisqu’à ces disciplines traditionnelles que sont la philosophie de l’art, l’esthétique et l’histoire de l’art se sont ajoutées les visual studies, la Bildkritik, la Bildwissenschaft ou encore l’anthropologie du visuel.
Interroger les fondements philosophiques des discours consacrés à l’image (d’art) et tout particulièrement la possibilité d’une pensée de l’image, au double sens du génitif subjectif et objectif, nous semble donc de la première importance. Selon quelles modalités en effet faut-il aborder l’image (notamment d’art) et son mode spécifique de signification ? Comment dégager ses éléments les plus signifiants et est-il possible de les « traduire » en un discours ?
Nous souhaitons examiner ces questions d’une portée philosophique générale sous le filtre des théories et des pratiques d’Aby Warburg, d’Ernst Cassirer et d’Erwin Panofsky qui se sont attachés à la question de la signification de l’image en l’ancrant dans son contexte culturel, historique et anthropologique. Le fait qu’ils contribuent tous trois à théoriser l’histoire de l’art sous la forme qu’elle prend à la fin du 19ème et au début du 20ème nous invitera à nous demander si l’histoire de l’art constitue un lieu privilégié pour penser l’articulation de l’image et du langage, de l’image et de l’histoire.
Parce qu’il est devenu de coutume d’opposer Warburg à Panofsky, et d’ancrer la pratique iconologique de ce dernier dans le sillage néo-kantien de Cassirer, nous avons pris le parti d’étudier plutôt la constellation qu’ils forment et qui les rassemble autour du problème de la signification de l’image et de la spécificité de la pensée qui y est à l’œuvre. Iconologie critique, méthode iconologique, philosophie des formes symboliques constituent en effet des variations sur la façon d’envisager la pensée, le langage et l’image ainsi que leurs rapports. Si ces trois penseurs retiennent ici notre attention, c’est qu’ils ont contribué à comprendre l’ « intelligence » du monde visuel et à la mettre en valeur. Au moment où Warburg développait le concept d’espace de pensée (Denkraum) relatif à l’iconosphère renaissante, Cassirer et Panofsky, guidés par les principes du néokantisme, tentaient de dégager les réseaux de sens de l’image pour déterminer les clés de la rationalité picturale. Parler de « sens de l’image », avancer même que l’image « pense », implique non seulement que l’on reconnaît l’existence d’une logique propre à l’image dont l’organisation interne est productrice de signification, mais que l’on voit en elle le travail d’un certain logos. C’est ce positionnement autrement plus polémique que nous avons à cœur d’explorer.
Mais comment rendre raison de cette « pensée » au travail dans les images (d’art) ? Par quels moyens rendre compte de cette pensée immanente à l’œuvre d’art et de quelle nature est-elle ? Dans quelle mesure a-t-elle un impact sur la méthode de l’historien et du philosophe soucieux d’inscrire l’image dans la culture et l’histoire ? Le cœur du problème nous semble résider dans le statut de la pensée et dans son rapport au langage. Si le langage et l’art appartiennent chez Cassirer à une même fonction symbolique générale, ils constituent néanmoins des modalités différentes de cette fonction. Est-ce à dire que l’image produit un type de pensée et de signification indépendamment du langage ? Que la signification de l’image ne se réduise pas à sa traduction en mots signifie-t-il que l’on peut se passer du paradigme du langage ? L’ambiguïté, la plurivocité, les contradictions des images rendent d’autant plus urgente une clarification des modalités et de la portée du discours qui lui est consacré.
Modalités
Les propositions (résumé de 5.000 signes environ accompagné d’une courte notice biographique) sont à envoyer à l'adresse suivante : vanvliet.muriel@gmail.com
avant le 20 février 2011.
Les propositions, qui doivent porter sur au moins deux des trois auteurs, seront évaluées et sélectionnées par Maud Hagelstein, Audrey Rieber et Muriel van Vliet.
Subjects
- Thought (Main category)
- Mind and language > Thought > Philosophy
- Society > Ethnology, anthropology > Cultural anthropology
- Mind and language > Representation > History of art
Places
- 10, place des Victoires
Paris, France
Date(s)
- Sunday, February 20, 2011
Keywords
- image, pensée, langage, Warburg, Cassirer, Panofsky
Contact(s)
- Maud Hagelstein
courriel : Maud [dot] Hagelstein [at] ulg [dot] ac [dot] be - Audrey Rieber
courriel : audrey [dot] rieber [at] ens-lyon [dot] fr - Muriel Van Vliet
courriel : vanvliet [dot] muriel [at] gmail [dot] com
Information source
- Audrey Rieber
courriel : audrey [dot] rieber [at] ens-lyon [dot] fr
License
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To cite this announcement
« L'image pense. Image et langage chez Aby Warburg, Ernst Cassirer et Erwin Panofsky », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, January 26, 2011, https://calenda.org/203146