AccueilMobilités, migrations internationales et diasporas d'Asie du Sud (2010-2011)

AccueilMobilités, migrations internationales et diasporas d'Asie du Sud (2010-2011)

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Publié le mardi 01 février 2011

Résumé

MIDAS est un séminaire de recherche pluridisciplinaire dont l’objet est l’étude des formes de mobilités à différentes échelles des populations d’Asie du Sud. Il est validant pour les étudiants de l'école doctorale « Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent » de l'Université de Paris Ouest Nanterre. Les séances ont lieu depuis 2008 en alternance à Nanterre, Villejuif et à l'EHESS.

Annonce

Calendrier des séances

22 novembre 2010

(EHESS, salle 241, 10h)

Les Telanganais de l’extérieur et le régionalisme à distance. Ingrid Therwath (Centre des Sciences Humaines, Delhi) 

A l’automne 2009, la presse nationale indienne et les médias internationaux se sont émus des troubles sessionistes qui agitaient l’Etat méridional d’Andhra Pradesh et avaient conduit à des violences à Hyderabad, la capitale et un grand centre économique. Depuis une dizaine d’années, ce mouvement, qui date en réalité des années 1950 et réclame l’autonomie du Telangana au sein de la fédération indienne, connait un nouveau souffle et s’appuie en grande partie sur les expatriés originaire de la région. Ces derniers, à travers de très actives organisations aux Etats-Unis, en Angleterre et dans le Golfe, financent les activistes en Inde, fournissent du matériel électoral, se déplacent pour faire campagne et dans certains cas, se présentent même en personne à la mandature. Cette présentation se penchera donc sur les différentes logiques de cet engagement politique transnational en explorant la différence entre le régionalisme à distance et le « nationalisme à distance » et le rapport à l’Etat. 

Présentation de la séance : http://midas.hypotheses.org/742 

Jeudi 20 Janvier 2011

(10 h, Villejuif, Salle de conférences) 

Procédures judiciaires francaises et populations originaires d’Asie du Sud : exemples du tribunal de Bobigny. Véronique Bouillier (Centre d’Etudes de l’Inde et de l’Asie du Sud, EHESS, Paris) 

La communication de Véronique Bouillier portera sur les problèmes qui peuvent se poser au cours des interactions entre les personnes originaires d’Asie du Sud et les différentes instances judiciaires. Il ne s’agira pas ici de questions liées aux demandes d’asile mais de situations de justice « ordinaire » dans lesquelles peuvent naîtres des malentendus liés aux différences de perception culturelle et à l’absence de médiateurs institutionnels. A partir de récits d’avocats, de mentions sur les sites internet juridiques et d’observations faites auprès de différents tribunaux (Paris, Pontoise et surtout Bobigny, au niveau des affaires familiales comme des Assises), je présenterai différents cas qui s’articuleront autour de problématiques liées aux dénominations, aux situations familiales (autorité parentale, procédures de mariage et de divorce, partage des biens) et à la violence intra-communautaire (allant jusqu’au meurtre). 

Présentation de la séance : http://midas.hypotheses.org/813 

Lundi 7 Février 2011

(EHESS, 13 h 30) 

Les réfugiés tibétains en Inde. Nationalisme et exil. Anne-Sophie Bentz (ATER  à l’Université Toulouse 1 Capitole) 

Cette communication porte sur les réfugiés tibétains qui se sont installés en Inde à la suite de l’exil du Dalaï-Lama en avril 1959 et qui en sont venus à constituer la plus importante communauté tibétaine en dehors du Tibet – 94 203 sur 127 935 réfugiés tibétains de par le monde, si l’on s’en tient aux résultats de l’enquête démographique menée par le gouvernement tibétain en exil en 2009. J’envisage la diaspora tibétaine en Inde dans une perspective historique, en remontant à l’installation des premiers réfugiés tibétains en Inde, mais je m intéresse aussi, et surtout, aux questions que se posent aujourd’hui les réfugiés tibétains et qui ont trait aux perspectives d’avenir de la communauté tibétaine en Inde.

Je pars de l’hypothèse, défendue par le gouvernement tibétain en exil, selon laquelle la structure particulière des camps de réfugiés tibétains en Inde, mais aussi au Népal, aurait permis aux réfugiés, qui se sont ainsi retrouvés non seulement réunis entre eux, mais encore relativement séparés de la société d’accueil, de recréer un sentiment d’appartenance proprement tibétain qu’ils avaient pu momentanément oublier dans la solitude de l’exil et qu’ils auraient pu perdre pour de bon s’ils avaient été éparpillés dans la société d’accueil. Les camps de réfugiés tibétains sont assimilés à des microcosmes du Tibet. Cette hypothèse, pour contestable qu’elle soit, a été reprise et validée par les réfugiés tibétains eux-mêmes, dont beaucoup estiment encore aujourd’hui que le système particulier de camps de réfugiés mis en place en Inde est indispensable à la survie de la communauté tibétaine. Ce qui ne les empêche pas d’avoir une attitude pour le moins paradoxale : la défense théorique des camps de réfugiés va en effet de pair avec des interactions à la fois nécessaires et voulues avec la société indienne, qui se traduisent parfois par une sortie, temporaire ou définitive, des camps de réfugiés. Je retiendrai ici deux exemples d’intégration, l’armée et le commerce – le « sweater business ». J’analyserai également les réponses apportées par les réfugiés tibétains aux problèmes d’emploi et d’éducation, réponses que j’opposerai à l’idéal des camps de réfugiés tibétains en Inde prôné par le gouvernement tibétain en exil. 

Présentation de la séance : http://midas.hypotheses.org/819 

Mardi 15 Mars 2011 

L’intégration socio-spatiale des Tamouls dans la société « multiraciale » singapourienne. Delon Madavan (Laboratoire Espaces Nature et Culture, Paris 4) 

Le peuplement de Singapour est lié à l’afflux d’immigrants chinois, malais et indiens. Durant la période coloniale, le pays a été marqué par la ségrégation ethnique et des émeutes intercommunautaires. A l’indépendance, en 1965, les dirigeants du nouvel Etat sont amenés à créer une identité qui rassemble l’ensemble des ethnies du pays. Le People’s Action Party, au pouvoir, décide de développer une politique « multiraciale » en reconnaissant officiellement quatre « races » séparées mais d’égale importance : les Chinois, les Malais, les Indiens et les autres. Chaque citoyen doit, dès lors, se reconnaître et se définir comme appartenant à l’une d’entre elles. Ce système « multiracial » CMIO (Chinese, Malay, Indian and Others) a permis aux citoyens de développer une double identité. Une première communautaire qui doit favoriser la préservation des différences culturelles des populations de la cité du Lion et une seconde nationale qui doit sceller l’unité de tous les citoyens autour de l’Etat.

En même temps, l’Etat singapourien rasa les anciens quartiers ethniques insalubres de l’époque coloniale et relogea les populations expropriées dans des immeubles sociaux (HDB) en périphérie de l’ancien centre ou dans des villes nouvelles. Cette révolution du territoire a également été l’occasion de créer une mixité « raciale » pour consolider l’harmonie intercommunautaire. En effet, l’Etat impose un quota « racial » par immeuble et par quartier qui correspond à la part de chaque catégorie CMIO dans la population du pays.

Parmi les différentes communautés du pays, les Tamouls, bien qu’ils ne représentent à peine que 4% de la population nationale, jouissent traditionnellement d’une place privilégiée dans la société « multiraciale » singapourienne. Leur supériorité démographique sur les autres groupes linguistiques sud-asiatiques a favorisé le choix de leur langue pour représenter la « race » indienne à Singapour. Ainsi, le tamoul est l’une des quatre langues officielles du pays au côté du mandarin, du malais et de l’anglais. L’élite de cette communauté a, par ailleurs, activement participé à la construction de cette société multiculturelle, plusieurs Tamouls ayant occupés la fonction honorifique de Président de la république de Singapour.

Cette communication aura pour objet d’analyser la place des Tamouls dans la société « multiraciale » singapourienne et leur perception du système CMIO. On s’interrogera également les conséquences  de l’arrivée massive d’une main d’œuvre étrangère sud-asiatique, qualifiée ou non, sur le modèle de société CMIO défendu par les dirigeants de la Cité Etat. Nous verrons également quelles sont les relations entre les citoyens indo-singapouriens et les populations de travailleurs venues d’Asie du Sud. On analysera notamment pour cela l’intégration socio spatiale des Tamouls dans trois espaces symboliques : le quartier de Little India, le quartier de logements sociaux d’Yshun et le quartier résidentiel principalement pavillonnaire d’Adam Road-Coronation Plaza à Bukit Timah. 

Présentation de la séance : http://midas.hypotheses.org/790 

Juin 2011 

Les Indiens français de l’Indochine, un réseau impérial français dans l’arène de l’Océan indien. Natasha Pairaudeau (SOAS, Londres)

Lieux

  • EHESS, 190 avenue de France (Centre d'étude de l'Inde et de l'Asie du Sud, salle 662, ascenseurs B)
    Paris, France

Dates

  • mardi 15 mars 2011
  • lundi 07 février 2011
  • lundi 22 novembre 2010
  • jeudi 20 janvier 2011

Mots-clés

  • diaspora, Inde, Tibétains, réfugiés

Contacts

  • Aurélie Varrel
    courriel : avarrel [at] ehess [dot] fr

Source de l'information

  • Aurélie Varrel
    courriel : avarrel [at] ehess [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Mobilités, migrations internationales et diasporas d'Asie du Sud (2010-2011) », Séminaire, Calenda, Publié le mardi 01 février 2011, https://doi.org/10.58079/hq9

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