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L'État dans les enjeux identitaires
Journées Nantes-Tunis 2
Published on Wednesday, February 16, 2011
Abstract
Announcement
Journées Nantes-Tunis 2
L’État dans les enjeux identitaires
Un colloque consacré au thème “Identités en mutation : L’Europe et le Bassin méditerranéen” a eu lieu à Tunis, organisé par le Centre d'Etudes et de Recherches Economiques et Sociales (CERES, Tunis), la Maison des Sciences de l’Homme Ange-Guépin (MSH, Nantes) et le projet de recherche « Dynamiques Citoyennes et Identitaires » (DCIE, région Pays de la Loire). Un deuxième colloque, sur le thème « L’état dans les enjeux identitaires » aura lieu à Nantes les 6-7 juin 2011, dans le cadre des Journées Scientifiques de l’Université de Nantes. Il aura lieu à la Cité des Congrès de Nantes (le 6 juin) et à la MSH Ange Guépin (le 7).
Des études menées au sein du CERES et du projet DCIE s’interrogent sur le rôle de l’état dans la définition et les manipulations des catégories identitaires. Quel est le rôle de l’état dans la construction (ou le démantèlement) de ces catégories, qu’elles soient religieuses, ethniques, nationales, linguistiques, etc. Sur ces questions, le débat pourrait s’organiser autour de trois axes qui donneraient lieu à trois ateliers thématiques :
Atelier 1: Laïcité, Etat et religion
Si la notion de laïcité - du mot grec Laos (le peuple, distinct des clercs) - tire ses origines étymologiques loin dans l’histoire, elle ne devient objet d’étude qu’à partir de la fin du XIXe siècle avec les travaux de Ferdinand Buisson, notamment. Chose étrange, l'adjectif « laïc »/ »laïque » - pour déterminer d'abord l'opposition aux clercs et après celle aux cléricaux – est courant depuis le Moyen Age. Le concept de laïcité est conçu dès ses débuts comme alternative à un autre concept, à savoir la tolérance. La différence entre les deux consiste en une interprétation radicalement opposée des relations entre les sphères privée et publique: la laïcité est une affaire d'Etat, la tolérance concerne tout d'abord chaque individu. La laïcité et termes apparentés (sécularisation, liberté de culte, liberté de conscience) se sont manifestés historiquement de diverses manières dans différents pays (la France, Turquie, les USA...) Cette conception de la laïcité comme un phénomène social soumis aux aléas de l’histoire trouve écho dans la Déclaration universelle sur la laïcité au XXIe siècle, signée par 250 intellectuels d’une trentaine de pays (Le Monde du 10 décembre 2005), qui confirme que des éléments de laïcité peuvent apparaître dans toute société qui « veut harmoniser des rapports sociaux marqués par des intérêts et des conceptions morales ou religieuses plurielles ». On s’intéressera dans cet atelier non seulement aux relations entre états et institutions religieuses mais aussi au rapport entre pouvoir politique sacralisé et laïcité. Ceci nous amène à poser la question du rôle de l’Etat dans l’émergence et le développement, voire dans certains cas l’instrumentalisation de la laïcité. En scrutant le passé et le présent des sociétés méditerranéennes, on voudrait appeler historiens, sociologues, politologues et d’autres spécialistes à faire le point sur les recherches en cours concernant les rapports entre laïcité, pouvoir et religion.
Atelier 2: Identité nationale et citoyenneté
Quelles identités pour quels citoyens ? De nouvelles articulations entre les deux termes soulèvent la question posée par Julia Kristeva : L’étranger, qui fut l’ennemi dans les sociétés primitives, peut-il disparaître dans les sociétés modernes ? Est-ce que les flux migratoires à l’intérieur de l’espace européen ou bien en provenance d’autres parties du monde, et la « résidence longue durée » décloisonnent les barrières nationales ? Mènent-ils à l’émergence d’une Europe génératrice de solidarités et de nouvelles formes d’appartenance ? L’étude ne saurait se limiter à une approche étroitement juridico-politique (même si celle-ci demeure nécessaire). Une telle limitation ne donnerait pas les moyens d’appréhender des phénomènes typiques de la crise actuelle de la citoyenneté : des citoyens de plein droit qui ne se sentent pas citoyens, ni reconnus comme tels ou, symétriquement, des acteurs engagés dans des démarches « de citoyenneté » sans être eux-mêmes légalement citoyens (mouvements des « sans-papiers », par exemple). Il faudra prendre en compte d’autres aspects de la citoyenneté, que certaines notions comme la « citoyenneté sociale », ou la « citoyenneté culturelle », ont tenté de formaliser. Il faudra étudier les vecteurs et révélateurs du sentiment d’appartenance, ou au contraire d’exclusion, notamment dans les représentations et créations artistiques (littérature, cinéma, musique, arts visuels), et les jeux de mémoire qui président souvent à l’exercice de la citoyenneté. Il sera également fécond de s’interroger sur la multiplicité croissante des statuts octroyés aux immigrés au sein de l’Union européenne et des Etats qui la composent, et sur les effets produits par cette multiplicité.
Atelier 3: Identités linguistiques
Quelle est la place de la langue dans la définition d’identités diverses (régionales, nationales, transnationales) ? Quelles sont les politiques linguistiques des états européens ? Respectent-ils la charte européenne des langues? Les politiques linguistiques des états permettent-ils véritablement de "soutenir", promouvoir ou de diffuser les langues qui ne jouissent pas d'un véritable statut reconnu "officiellement"? ou bien y a-t-il unicité linguistique pour diverses raisons: Utilisation d’une langue commune comme base essentielle d’un programme de construction nationale (Italie ou Allemagne du XIXe siècle), Imposition forte d’une langue nationale aux dépens de langues régionales (France, entre autres), Réaffirmation de langues régionales comme fort vecteur identitaire (Espagne depuis la mort de Franco), etc. Dans tous les cas, quelles sont précisément les revendications linguistiques des minorités autochtones, voire migrantes? Et quelle est l'identité revendiquée à travers la langue? Est-ce comme on le dit souvent parce que la langue est le "miroir de leur culture", et dans ce cas quelle est la "culture" revendiquée?
Ceux qui souhaitent participer à la rencontre de juin 2011 sont invités à envoyer une proposition de communication (titre de l’intervention, résumé d’un paragraphe, et titres et qualités de l’auteur) à Sophie Delion, chargée du projet DCIE ( sophie.delion@univ-nantes.fr )
avant le 15 mars 2011
Des doctorants qui travaillent sur les axes des ateliers sont en particulier invités à proposer une intervention ; ils sont invités à accompagner leur proposition avec un bref curriculum vitae.
Comité scientifique : (dans l’ordre alphabétique)
- Dominique Avon, Professeur d’Histoire, Université du Maine
- Hassen el-Annabi, Professeur d’Histoire à l’Université de Tunis, directeur général du Centre d'Etudes et de Recherches Economiques et Sociales (CERES)
- Abdelwahab Hefaïed, Sociologue (CERES)
- Günter Krause, Maître de Conférences en Allemand, Université de Nantes
- Franck Laurent, Professeur de Littérature française, Université du Maine
- Benaouda Lebdai, professeur de littérature, Université du Maine
- Reza Mir-Samii, Maître de Conférences en Sciences du langage, Université du Maine
- Zeineb Samandi, Chercheure en sociologie, CERES
- John Tolan, Professeur d’Histoire, Université de Nantes, directeur de la Maison des Sciences de l’Homme Ange Guépin
Subjects
- Africa (Main category)
- Mind and language > Religion
- Society > Political studies
Places
- MSH Ange Gupéin, 5 allée Jacques Berque
Nantes, France
Date(s)
- Tuesday, March 15, 2011
Attached files
Keywords
- identité, laicité, citoyenneté
Contact(s)
- Sophie Delion
courriel : sophie [dot] delion [at] univ-nantes [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Sophie Delion
courriel : sophie [dot] delion [at] univ-nantes [dot] fr
License
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To cite this announcement
« L'État dans les enjeux identitaires », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, February 16, 2011, https://doi.org/10.58079/htx