AccueilCrimes et délits dans la littérature et la société au XIXe siècle en Europe

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Crimes et délits dans la littérature et la société au XIXe siècle en Europe

Crimes and criminal offences in litterature and society in 19th-century Europe

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Publié le vendredi 01 avril 2011

Résumé

Programme de la journée d'étude : « crimes et délits dans la littérature et la société au XIXe siècle en Europe », du 15 avril 2011.

Annonce

Programme :

09h30: Jean-Pierre Pantalacci (MC Italien, CMMC, Université de Nice Sophia-Antipolis) : Présentation

09h45: Cathy Margaillan (Professeur agrégé d’Italien, CMMC, Université de Nice Sophia-Antipolis) : Introduction à la journée d’étude.

 10h00 — 10h30

Jean-François Brégi (MC Histoire du droit, ERMES, Université de Nice Sophia-Antipolis) : « Les mémoires du bourreau Sanson » (édition de 1862) : les idées du XIXe siècle "éclairé" sur le crime, le criminel et le châtiment.

 10h30 — 11h00

Edwige Comoy Fusaro (MC Italien, CIRCPLES, Université Nice Sophia-Antipolis) : Récits de l’incertitude à l’ère des certitudes positives.

11h00 — 11h30

Monica Mocca (MC Italien, CMMC, Université de Nice Sophia-Antipolis) : Apparence et réalité du délit et de la mort dans « Il bacio di una morta » de Carolina Invernizio.

11h30 — 12h00: Discussion

13h30 — 14h00

Cathy Margaillan (Professeur agrégé d’Italien, CMMC, Université de Nice Sophia-Antipolis) : Francesco Mastriani (1819-1891) : réalités criminelles et roman-feuilleton.

14h00 — 14h30

Eleonora di Mauro (Université de Turin) : Entre populaire et policier : Alexis Bouvier et « La femme nue ».

14h30 — 14h45: Pause

14h45 — 15h15

Marta Forno (Doctorant, CTEL, Université de Nice Sophia-Antipolis) : « Il cappello del prete » de Emilio De Marchi et la naissance du roman policier en Italie.

15h15 — 15h45: Discussion

15h45 — 16h00: Clôture de la journée

Argumentaire :

  Les crimes et les délits recouvrent une place essentielle dans toute la littérature et ce dès l’Antiquité ; tout au long des siècles, les transgressions sociales et éthiques, l’infraction et le non-respect de la loi fondent le récit. Au XIXe siècle, le phénomène s’accentue et les crimes et les délits deviennent presque une obsession récurrente en Europe non seulement dans la littérature mais aussi dans la société.

En effet, au XIXe siècle, l’industrialisation associée à une urbanisation en expansion et une population croissante marquée par une pauvreté omniprésente provoquent de profonds bouleversements sociaux et culturels dans la société sur laquelle pèse une forte crainte de criminalité. La multiplication des crimes et des délits qui touchent l’ensemble de la société, suscite l’intérêt croissant non seulement du public mais aussi des scientifiques, des historiens, des hommes de loi, et permet à la police de s’organiser et de renouveler ses méthodes.

Ainsi tout au long du XIXe siècle, les grandes enquêtes sociales sur la prostitution et sur la criminalité prolifèrent (Frégier, Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes, 1840), les débats sur les différents systèmes pénitentiaires se développent, l’intérêt de la presse populaire pour les faits divers ne cesse de croître et les romans feuilletons deviennent de véritables chroniques du crime (E. Sue, Les mystères de Paris; P. Féval, Les Habits noirs).

Les grands fonctionnaires de police écrivent leurs mémoires et leurs souvenirs sur les affaires criminelles qu’ils ont traitées (les plus connues Les mémoires de Vidocq, 1828-29), les enquêtes judiciaires deviennent objet de publication (W.L. Demme, Buch der Verbrechen, Livres des crimes, 1851-1854). En France, par exemple, la création en 1825 de la Gazette des tribunaux, offre matière aux ouvrages de nombreux auteurs. Le développement de la presse populaire contribue à favoriser l’intérêt pour les crimes et les délits (Le petit journal, créé en 1863, utilise largement les faits divers sanglants et les grands procès d’assises) et permet au roman judiciaire de voir le jour (E. Gaboriau, L’affaire Lerouge; E. Gaboriau, Le Crime d’Orcival ). Parallèlement les scientifiques étudient le cas des grandes affaires criminelles, des crimes et des délits liés à la sexualité et ils se penchent également sur les types des criminels présents dans la littérature de l’époque (E. Ferri, Criminels et Littérature, Paris, 1897 ); par exemple C. Lombroso s’interroge sur les applications littéraires, pénitentiaires et medico-légales de l’anthropologie criminelle (C. Lombroso, Les applications de l’Anthropologie criminelle, Paris, 1892 ; C. Lombroso, L’uomo delinquente, 1878).

Cette prolifération d’écritures autour des crimes et des délits permet de lier la culture, la société, la science et la littérature. Il se crée ainsi un va-et-vient continuel entre la réalité et la fiction qui entraînent une réflexion sur l’homme et la société (W.L. Demme, Livres des crimes : « la représentation littéraire de la criminalité devient moyen d’enseigner l’homme sur lui-même »). En effet les crimes et les délits constituent des sources d’inspiration pour la littérature et en même temps la littérature contribue à influencer la société car par les représentations apportées, par sa prédilection pour la transgression des codes sociaux et moraux, elle conduit le lecteur à s’interroger sur l’éthique, sur la mort, sur les rapports humains.

A partir de ces constatations,  la journée s’articulera autour de deux axes :

  1. Face au développement significatif de l’étude de la criminalité au XIXe siècle en Europe, la réflexion portera sur la nature des crimes et des délits présents dans la société et examinés par les experts afin de préciser quelle définition le XIXe siècle propose du crime, du criminel et du châtiment. De plus, il s’agira de montrer comment les crimes et les délits deviennent sources d’inspiration pour la littérature et pourquoi. Bref nous montrerons comment la réalité et plus particulièrement la criminalité et la science exercent leur influence sur la littérature.
  2.  Ce dernier aspect nous conduit au second axe, à savoir comment le récit des crimes et délits participe à l’évolution des genres littéraires et contribue à l’évolution de la structure des récits. A cette époque, dans toute l’Europe, la littérature de masse à travers notamment le roman feuilleton, se développe et elle montre un attrait particulier pour la description des meurtres, des criminels. Il s’agira de mener une réflexion sur les enjeux littéraires des récits autour des crimes et des délits et d’examiner comment se mettent alors en place les bases du roman policier qui connaîtra son plein épanouissement au XXe siècle.

 

Lieux

  • 98 Bd Edouard Herriot (Campus Carlone - Salle de conférences de la Bibliothèque Universitaire)
    Nice, France

Dates

  • vendredi 15 avril 2011

Fichiers attachés

Mots-clés

  • crimes, délits, histoire, littérature, XIXe siècle

Contacts

  • Cathy Margaillan
    courriel : cathy_margaillan [at] yahoo [dot] fr
  • Monica Mocca
    courriel : Monica [dot] Mocca [at] unice [dot] fr

Source de l'information

  • Silvia Marzagalli
    courriel : Silvia [dot] Marzagalli [at] unice [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Crimes et délits dans la littérature et la société au XIXe siècle en Europe », Journée d'étude, Calenda, Publié le vendredi 01 avril 2011, https://doi.org/10.58079/i7e

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