Página inicialSciences sociales et humanités. Quel déni ? Quelles dettes ?

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Sciences sociales et humanités. Quel déni ? Quelles dettes ?

Social Sciences and Humanities. What Denial ? What Debts?

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Publicado quinta, 21 de abril de 2011

Resumo

Appel à communiquer pour un colloque interdisciplinaire (sciences sociales et humaines) du 27 au 29 juin 2011 à l'amphithéâtre Jules Vallès à Nantes à l'invitation de l'EA 4287 de l'UPJV et du Lestamp. Les humanités, grands textes, belles œuvres, nobles vies, réinventées à partir de l'héritage gréco-latin, entre Révolution de l’an Mil, Renaissance et Lumières n’étaient-elles pas, en la culture, le système de défense ? Refouler les humanités n’est-ce pas faire écho à la chosification, aux régrès civilisationnels observables ? L’ère de déconstruction du sujet / construction de l’objet, des ruptures avec les doxai (opinions), a séparé sciences sociales et sujets sociaux personnels et collectifs. Entre déni et dettes, questionner en sociologue, historien, anthropologue, etc., leurs rapports passés ou latents, n’est-ce pas une urgence théorique et historique ?

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Colloque interdisciplinaire de sciences sociales et humaines, lundi 27, mardi 28, mercredi 29 juin 2011, à Nantes (amphithéâtre Jules Vallès). Organisé par Habiter-PIPS, ea 4287 de l'Université de Picardie Jules Verne, unité de Nantes, et le LESTAMP : "Sciences sociales et Humanités. Quel déni ? Quelles dettes ?" 

Il y eut les Humanités … Et les sciences  sociales vinrent… 

La réduction des sociétés humaines au marché mondial unique de nouveaux maîtres financiers et de leurs scènes médiatiques n’impose-t-elle pas à tous et d’abord aux sciences de l’homme  et de la société qui n’ont pas craint de se redéfinir comme antihumanistes, de reposer la question fondatrice d’une variable et réversible humanisation (Leroi-Gourhan) pour autant que continuerait de s’évanouir l’impératif tant des modèles idéaux transmis que des limites (P. Legendre, A Supiot, C. Castoriadis) à l’ubris tragique d’une  post-humanité des techno-sciences de la vie et de l’homme. 

On veut ici au risque du scandale, poser la question de savoir ce que notre dernière humanisation, entre Révolution de l’an Mil (G Bois), Renaissances et Lumières a dû à la transmission de l’idée des grandes œuvres, de l’exemplarité contradictoire des grands hommes, de l’excellence universelle de grands textes; ce qu’à l’orée de la crise de la conscience européenne (P. Hazard) on nomme humanités la Culture. En la refoulant comme élitiste, bourgeoise, subjective, toutes invectives de confort idéologique (?), n’a-t-on pas détruit en la culture, l’ultime système de défense (G Devereux) ? 

La redécouverte d’une humanitet (première occurrence, 1119 Robert historique), avant même le mot humain, pour caractériser une nature humaine condamnée au devoir être, entre la phusis et Dieu réintroduit l’acquis antique dans l’espace social de la chrétienté unifiant le nord et le sud, là où Rome avait échoué. Cet homme à l’image de dieu, au risque du libre ou du serf arbitre ne le serions nous plus ? Des mots simples condensent humanité : bienveillance (philia) et culture : ceux mêmes de la philosophie et d’une latente anthropologie. La Renaissance ajoute au jardin des valeurs suprêmes, les œuvres plastiques puis la science, aux belles lettres des deux langues mères de cette civilisation retrouvant la beauté du discours, des formes, en un mot de la vie stylisée. 

Serions-nous désormais condamnés à la mort de l’art, à l’inversion du beau, à l’indifférence au sens ? Déjà Dante, puis Luther, Thomas More, Erasme, Léonardo…, eux-mêmes figures idéales de l’excellence humaine, ont agrégé aux lettres grecques et latines, les langues des nations, avec leur virtualité démocratique. C’est ce socle des ancêtres (J Bertin 2010) – la dette ?-, qui tendra à devenir à la fois, entre Monarchie moderne et Révolution, le concert du commun des nouvelles poleis du droit (romain et canon, conjugués, P. Legendre), autant que les montages qui supportent au dessus du néant, la personne libre, sa politesse et sa stylisation au risque de sa fétichisation. 

Entre la singularité de l’institution imaginaire de toute société en sa civilisation, et l’à-jamais-nécessité du concert universel des autres civilisations - que l’on abstrait que par convention - toutes les sciences sociales sont ramenées à leurs fondamentaux. N’ayons pas peur,  telle fut la parole d’un pape ; elle ne saurait pourtant faire fuir, alors qu’oubliant les civilisations (Braudel), -à ne pas abandonner à Huntington, et les cultures nationales, -à sauver de l’identité négative, nous succomberions aux sirènes si redoutables de La civilisation fut-elle détournée par nos références si datées, entre Weber et Elias ? Nombre d’œuvres au centre ou en marge des sciences sociales, pour ne parler que des phares, Georges Devereux, René Girard, Cornelius Castoriadis…, sont pourtant partie prenante aussi de notre contemporanéité. De qui et même la mondialisation et son anti-anthropologie unique, nous imposent à dire de quoi, voulons nous être co-humains ? 

Socrate tue Parménide, mais les meurtres philosophiques sont en même temps la reconnaissance d’une filiation écrit Merleau Ponty[1]. Sans doute cette thèse vaut-elle pour examiner les liens entretenus entre tradition des Humanités et tradition des sciences sociales (Histoire, Economie, Sociologie, Anthropologie, Ethnologie) constituées depuis le XIXème en novlang et discipline séparées. C’est en effet à partir de cette période historique que les sciences sociales ferment les frontières, obsédées par leur contamination réciproque, mais unies sur une même hantise de rupture radicale vis à vis de l’abstraction philosophique et de la singularisation par le style  de l’œuvre littéraire. 

Qu’est-il advenu de cette réduction disciplinaire de l’être personnel au monde social, économique, politique, culturel ? Toute indiscipline du « complexe[2] » s’y est toujours exprimée tantôt à petit bruit, tantôt dans l’espace des marges au risque de la dénonciation ou de l’effacement, voire même de l’affadissement dans l’institué[3]. 

Modalement l’hégémonie instituée des sciences monothétiques (I. Wallerstein) dévitalise les Humanités lorsque celles-ci cherchent les prendre comme modèles (G. Steiner[4]), comme elles ont  à la fois aboli leur savoir transversal sur les sociétés et par la doxa scolaire et médiatique dévitalisé le savoir des Sociétés sur elles mêmes. Ainsi, entre le holisme des effets de structure (Durkheim, Marx et leurs épigones contemporains) et l’atomisme des interactions happant l’ethnologie, puis la sociologie, toute la profondeur historique des pratiques et mythes sociaux fut abolie. L’ère hautaine de la déconstruction du sujet / construction de l’objet, des ruptures épistémologiques avec toutes les doxai[5], présupposées de la démocratie (Castoriadis), s’est coupée du mouvement de la connaissance et des sociétés. Miette empirique de l’événement ou logique a priori « des classes », « des champs » : le monde désenchanté - dit-on - s’est vidé de ses sens polyphoniques à (re)découvrir dans la réfutabilité des théories, toujours entre « je » et « nous », entre transmission d’une formation et engagement singulier en ses raisons et ses failles. 

Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que puis-je espérer ? Les questions gardent toute leur force, mais l’anthropologie kantienne n’y suffira pas. Le déni des Humanités dans les sciences sociales fait désormais écho à la chosification en œuvre dans les régrès civilisationnels observables. Si nous posons la question des rapports entre sciences sociales et humanités, bien dès fois posée, bien dès fois refoulée, c’est peut-être parce qu’il y a urgence historique : 

  • à retrouver sur le modèle des humanités, le chemin d’idéaux positifs, constitutifs du Texte social et reposer la question de la dette, La balafre (P. Legendre[6]).
  • à relier toutes les rationalités disponibles et pondérer sociologiquement la présence des grands textes et des grandes œuvres dans la lecture vivante actuelle.
  • à repousser les errements d’un déterminisme clos face à l’imprévisibilité croissante des phénomènes
  • à comprendre l’intersubjectivité et l’inter-objectivité au cœur de toute approche
  • à resituer l’esprit scientifique dans la pluralité des sédimentations culturelles
  • à entendre la poétique de la connaissance (R. Brown[7]) et penser en sociologie même, la question de l’écriture.et plus généralement de l’actuel déni du Beau.
  • à s’associer politiquement à cette recherche d’une épistémè ouverte et réflexive en toute tradition de discipline

La liste est incertaine et nous ne saurions nous en montrer les guides ; ceci n’est là qu’à titre de signaux, d’indices désignant en pointillé ce besoin de faire face au défi de la dé-symbolisation de la vie, de la mort, de la langue, de l’art … de tout ce qui, si nous n’en prenons pas la juste mesure,  mène au abords anthropologiques de l’abîme dans les « Sociétés de la Mondialisation[8] ».

Modalités de soumission

Les propositions de communications (indiquant avec en document RTF, un titre,  la ou les disciplines invoquées et les appartenances universitaires et/ou de recherche) entre 500 et mille signes espaces non compris, avec une brève bibliographie), seront adressées à

joelle.deniot@wanadoo.fr ou à jacky.reault@wanadoo.fr pour être soumises au Comité scientifique de sélection

au plus tard le vendredi 3 Juin 2011

Les communications disposeront modalement et sous réserve de légers ajustements éventuels d’une demi-heure discussion comprise. 

Toutes auront lieu en séances plénières à l’Amphithéâtre Jules Vallès (Médiathèque) Quai de la Fosse à Nantes. Le lundi 27 de 9 heures à 19 heures, le mardi 28 de 14 heures à 19 heures, le mercredi 29 de 9 h à 13 heures. Le programme précis sera diffusé quinze jours au plus tard avant le colloque. L’utilisation d’un vidéoprojecteur devra être indiquée dans la proposition soumise.

Le comité scientifique de sélection est composé de

  • Pierre Cam (Université de Nantes, Habiter-Pips UPJV),
  • Gérard Déhier (Université d’Angers, Habiter-PIPS UPJV)),
  • Joëlle Deniot(Université de Nantes, Habiter-Pips UPJV, Présidente du LESTAMP, Laboratoire d’Etudes Sociologiques des Transformations et Acculturations des Milieux Populaires),
  • Claude Javeau (Université Libre de Bruxelles),
  • Bruno Lefebvre (Lise),
  • Jacky Réault, (responsable de l’axe III d’Habiter-Pips Processus Identitaires Processus Sociaux, Université de Picardie Jules Verne)

L’acceptation sera confirmée au plus tard dans la soirée du  6 juin par le comité scientifique.

Notes

[1] La prose du monde,  Gallimard, 1969. Par delà les disciplines pourquoi ne pas dédier ce colloque à l’universalisme de la passion grecque de Jacqueline de Romilly ?

[2] On pense à l’œuvre d’Edgar Morin

[3] Telle en témoigne la digestion de Max Weber dans l’enseignement de la sociologie

[4] Réelles présences, les arts du sens, Gallimard, 1989

[5] Certains auteurs en sciences sociales cherchent, et peut-être errent, aussi leur autre voie, nous en sommes et pensons par exemple, à Michel de Certeau, Claude Javeau, Michel Maffesoli, Jean Malaurie …

[6] De la société comme Texte, linéaments d’une anthropologie dogmatique, Fayard, 2001

[7] Clefs pour une poétique de la sociologie, plus audacieux que Richard Brown, on peut sur ce registre évoquer les Cool memories de Jean Baudrillard 

[8] Colloque organisé par le LESTAMP en 2004, texte introductif de Bruno Lefebvre et Jacky Réault.

Categorias

Locais

  • Quai de la Fosse (Amphithéâtre Jules Vallès, La Médiathèque)
    Nantes, França

Datas

  • sexta, 03 de junho de 2011

Palavras-chave

  • sciences sociales, sociologie, anthropologie, histoire, philosophie, anthropologie de la culture, épistémologie de la sociologie, sociologie de la culture, sociologie de l'art, belles lettres, beaux Arts, langues, latin, grec

Contactos

  • Jacky Réault
    courriel : jacky [dot] reault [at] wanadoo [dot] fr
  • Joëlle DENIOT
    courriel : joelle [dot] deniot [at] wanadoo [dot] fr

Fonte da informação

  • Jacky Réault
    courriel : jacky [dot] reault [at] wanadoo [dot] fr

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Para citar este anúncio

« Sciences sociales et humanités. Quel déni ? Quelles dettes ? », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado quinta, 21 de abril de 2011, https://doi.org/10.58079/iao

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