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Historiographies sans frontières

Les migrations internationales saisies par les histoires nationales, XIX-XXe siècles

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Published on Thursday, September 29, 2011

Abstract

Cette rencontre constitue la première manifestation publique du GIS Histoire des migrations, créé début 2011, qui réunit la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, l'EHESS, l'Université Panthéon Sorbonne, l'Université Aix Marseille. La journée d'étude propose de faire un état des lieux de la recherche sur les migrations, qui mette en valeur les apports, mais révèle aussi des manques et partant, pose des questions nouvelles et ouvre des pistes de travail. Pour mener à bien cette réflexion, nous proposons de confronter les analyses des représentants de plusieurs historiographies nationales, qui ont toutes été amenées à prendre en compte, dans leur démarche, la dimension migratoire de ces histoires.

Announcement

Mardi 4 octobre 2011, à partir de 9h30

Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Auditorium Abdelmalek Sayad 

Journée d’étude organisée par le GIS Histoire des migrations 

« Historiographies sans frontières. Les migrations internationales saisies par les histoires nationales (xixe – xxe siècles) »

Cette rencontre constitue la première manifestation publique du GIS Histoire des migrations, créé début 2011. Elle propose de faire un état des lieux de la recherche sur les migrations, qui mette en valeur les apports, mais révèle aussi des manques et partant, pose des questions nouvelles et ouvre des pistes de travail. Pour mener à bien cette réflexion, nous proposons de confronter les analyses des représentants de plusieurs historiographies nationales, qui ont toutes été amenées à prendre en compte, dans leur démarche, la dimension migratoire de ces histoires.¨

Programme

MATINEE

9h30 Accueil café

10h Introduction

  • Marianne Amar, directrice du GIS, responsable du département recherche de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration
  • François Weil, président du Conseil de groupement du GIS, président de l’École des hautes études en sciences sociales

10h30-12h00 Migrants vus d’ici

Mohamed Charef, professeur de géographie à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d’Agadir, membre associé de l’équipe MIGRINTER-CNRS (Poitiers)

L’immigration marocaine en France, des origines à 2010

Près de quatre millions de Marocains, soit 12 à 15% de la population, résident à l’étranger. Longtemps tournée vers la France, ancienne métropole coloniale, l’émigration marocaine n’a cessé d’évoluer. Cette intervention propose d’en interroger les multiples facettes, ses mécanismes et ses évolutions, ses pratiques et ses représentations, ses liens avec la colonisation, en distinguant trois temps : avant 1912, de 1912 à l’indépendance en 1956 et depuis l’indépendance.

Philippe Rygiel, directeur adjoint du Centre d’histoire sociale du xxe siècle (UMR8058) et président du Conseil scientifique du GIS Histoire des migrations.

Des migrants saisis par l’État. L’historiographie française et l’immigration

Il y a une trentaine d’années, les historiens français ont fait de l’immigration - phénomène de longue durée dans l’histoire française - un objet d’histoire. Profondément marquée par son contexte d’apparition et en particulier par les luttes politiques de la période, cette historiographie a fait de l’État le personnage central d’une histoire prise dans la construction permanente de la nation. Si cette approche première, originale au regard d’autres traditions historiographiques, a profondément et durablement marqué les travaux français, la dernière décennie semble témoigner d’une diversification des approches et des angles de vue qui autorise à proposer quelques éléments de prospective.

Modératrice : Marie-Claude Blanc-Chaléard, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense

APRES-MIDI

13h45 – 15h45 Migrants vus d’ailleurs

David Feldman, Professor of History and Director of the Pears Institute for the Study of Antisemitism at Birkbeck, University of London.

Dealing with difference : Immigrants in Modern British History and Historiography

This paper will survey the history of immigration to Britain since 1800 and the changing approaches taken by historians to this history over the last four decades. These historiographical changes have been influenced by a) the decline in social and institutional history and the rising influence of the history of cultures and identities, b) the imperatives of research councils - and the Arts and Humanities Research Council as it has sought to demonstrate to government its utility, and c) the changing ways in which immigration issues have arisen in political and social debate. The paper will argue that the significance of institutional and economic elements of immigration are too often neglected in the present. It will also argue that well-meaning emphasis on the longevity of immigration in British history has drawn attention away from important discontinuities in the post war period.

Dimitris Parsanoglou, chercheur à l’Université de sciences sociales et politiques Panteion (Athène) et enseignant en sociologie au département d’études philosophiques et sociales de l’Université de Crète.

L’historiographie grecque face à l’histoire migratoire de la Grèce : entre méconnaissance et reconnaissance.

La question de la migration et sa perception sociale apparaissent très souvent controversées. En général, les arguments invoqués ne dépassent pas des dichotomies simplistes : immigration régulière ou irrégulière, temporaire ou permanente, utile ou dangereuse, pour ne citer que ces exemples. De la même manière, les typologies qui dominent le discours public, parfois empruntées à la recherche, entendent fournir des réponses générales à des problèmes plus sociaux que sociologiques et ne tiennent pas compte de la complexité des phénomènes, ni des exceptions qui remettent en cause ces présupposés.

Cette tension entre le discours dominant et une réalité nuancée se retrouve au sein de l’entreprise scientifique, et plus précisément historiographique. Dans cette intervention, nous essaierons de démontrer les tensions/contradictions qui existent entre, d’un côté, une historiographie qui décrit la Grèce comme un pays diachroniquement « émetteur » d’immigrants avant de devenir pays « récepteur » dans les années 1990, et, de l’autre, une histoire sociale beaucoup plus riche et complexe qui brise le mythe d’une société homogène et d’une économie close.

Dariusz Stola, historian, professor at the Institute of Political Studies, Polish Academy of Sciences, and at Collegium Civitas, Warsaw, fellow at the Center for Migration Research, Warsaw University.

International migrations from communist countries : the case of Poland

The paper presents selected results of a research project on migrations from communist Poland. Taking Poland as a case, it will argue that migrations from communist states and relevant policies deserve more attention of migration scholars. Communist regimes developed unprecedented systems of mobility control (and police control in general) and left large archives of relevant data, now available. This offers opportunities for historians as well as social scientists interested in various general and specific questions, such as the dimensions and consequences of the freedom of movement, patterns of mobility under non-market economies, formation and conversion of social capital, or limits of terror as an instrument of migration control.

Modérateurs : Pierre Sintès, maître de conférences en géographie, Université de Provence, et Claire Zalc, chargée de recherche au CNRS, Institut d’histoire moderne et contemporaine.

15h45 – 16h15 Pause  

16h15 – 18h15 De l’international au transnational

Franck Caestecker, historien, University of Ghent and University College Ghent.

Refugees in the European Historiography: beyond the administrative category

Most historical research in the field of migration studies has focused on the political struggle to develop a distinct policy for refugees while a protectionist immigration policy was being developed. The political and sociological reality of refugees did not always correspond. Historians should see further than administrative categories of policy making and use an independent category refugee.

However where should the historian draw the line? Where does the refugee begin and where does the (economic) migrant end? Are historians the eligibility officers for the human past?
The 20th century refugee experience has also to be addressed in cultural terms. Were refugees different guests than migrants? Forced to leave and precluded from returning did their place of asylum become their new home more quickly than for  other migrants?

Dirk Hoerder, Professor of History (emeritus), Arizona State University,

Neither Marginal Men nor Uprooted : The Columbia University Scholars’ Comprehensive Approach to Migrant Culture and Agency, 1880s-1940s

In this paper I will (1) briefly discuss the several approaches to immigrants and resident racialized groups from the 1880s to the 1930s. (2) I will reflect on the vantage point of the Columbia University School, i.e. research “emancipated” from implicit assumptions of single-society socializations or national perspectives, and outline the interdisciplinary from the 1890s to the early 1950s. Faculty and students included women, immigrants, and “minorities.” (3) I will place the research in the spatial-intellectual context of New York city’s Ellis Island, Harlem, and Greenwich Village and refer to its connection with the New School of Social Research. Often – correctly – associated with cultural anthropology and the study of Native People (“Indians”), the Columbia scholars’ research included (a) European immigrants and exiles, (b) Mexican migration to and lifeways in the U.S. with linkages to background cultural economics in Mexico as well as Latin American Studies in general, and (c) African-American (or, more precisely: “African-U.S.”) and African-Caribbean cultures as well as African cultural backgrounds. I will argue that the work of the Columbia School was the direct intellectual precedent of the social and cultural history that developed from the 1970s and, contrary to mainstream immigration and ethnic history, was not Europe-centered but almost global.

Nancy L. Green, directrice d’études (professeur) d’histoire à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales

Le transnationalisme des migrants : vieille pratique, nouveau concept ?

Le transnationalisme est-il une « réalité » sociale, un concept, une approche méthodologique ou une mode intellectuelle ? Le phénomène n’est peut-être pas nouveau, mais sa conceptualisation l’est, et elle a provoqué une mini-guerre des disciplines aux États-Unis.  Après les études sur l’assimilation puis l’accent mis, au contraire, sur l’ethnicité et la permanence des cultures d’origine, voici le temps du transnationalisme, comme concept clé pour comprendre les migrations. Circulations incessantes par avion, via Internet ou les antennes paraboliques, croissance des transferts d’argent et des déplacements des hommes : lancé par les anthropologues aux Etats-Unis, le transnationalisme pose problème aux historiens qui prétendent l’avoir étudié depuis trois décennies. Alors, quoi de neuf ? On s’interrogera sur les usages et les limites d’un concept.

Modérateurs : Gérard Noiriel, directeur d’études à l’EHESS et Paul Schor, maître de conférences à l’Université Paris Diderot Paris VII

Informations pratiques

Cité nationale de l’histoire de l’immigration

Auditorium Abdelmalek Sayad

293 avenue Daumesnil, 75012 Paris

Entrée libre, dans la limite des places disponibles

Renseignements : contact@gis-migrations.fr

Places

  • 293 avenue Daumesnil (CNHI)
    Paris, France

Date(s)

  • Tuesday, October 04, 2011

Attached files

Keywords

  • migrations, histoire, Europe, transnationalisme

Contact(s)

  • Marianne Amar
    courriel : marianne [dot] amar [at] sciencespo [dot] fr

Information source

  • Marianne Amar
    courriel : marianne [dot] amar [at] sciencespo [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Historiographies sans frontières », Study days, Calenda, Published on Thursday, September 29, 2011, https://doi.org/10.58079/j3b

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