On retrouve les métropoles sous des formes diverses dans les débats scientifiques sur la ville. Un premier ensemble d’analyses appréhendent la métropole comme un type d’espace urbain particulier. Pour les économistes, les grandes métropoles seraient le lieu par excellence des « économies d’agglomération ». Certains analystes insistent notamment sur leur fonction assurantielle pour les acteurs économiques (Veltz 1996). Pour les urbanistes, les territoires métropolitains renvoient à une organisation spatiale spécifique, basée sur l’interdépendance entre des espaces de plus en plus spécialisés (Ascher 1995, Boino 2009).

Un second ensemble d’analyses insistent plus sur les modalités d’organisation politique et de production de l’action publique dans les métropoles. Les travaux sur la gouvernance métropolitaine ont mis en avant les particularités des gouvernements urbains dans les grandes agglomérations (Le Galès 1995, Pinson 2009). D’autres ont insisté sur l’existence de référentiels métropolitains de l’action publique (Sorbets 2009). Plusieurs analystes ont enfin étudié les spécificités de l’action publique à cette échelle particulière (Arab, Idt & Lefeuvre, 2009).

Il s’agira ici de débattre des liens qui peuvent exister entre ces deux types d’approches, celles qui caractérisent l’espace urbain et celles qui caractérisent l’action publique. Nous nous interrogerons lors du séminaire sur l’utilité du concept de métropole pour penser la production de la ville ainsi que sur son utilisation et sa performativité pour les producteurs de métropole. Cette journée sera notamment une occasion de faire dialoguer entre elles les disciplines (économie, science politique, urbanisme ou géographie), en cherchant à identifier des passerelles entre les cadres d’analyses, pour comprendre comment prendre en compte et modéliser les métropoles. A travers ces différents regards disciplinaires, nous nous poserons les questions suivantes : quels sont les « objets », territoriaux ou non, que l’on peut qualifier de métropolitains et quelles en sont les spécificités ? Quels sont les problèmes et les modes de faire caractéristiques de la production de la ville à cette échelle métropolitaine ?