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Accompanying families

L'accompagnement des familles

Call for articles for the Recherches Familiales journal (publication in January 2013)

Appel à articles de la revue Recherches Familiales (publication en janvier 2013)

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Published on Thursday, November 10, 2011

Abstract

Appel à articles pour la revue Recherches Familiales, n° 10, dont la publication est prévue en janvier 2013, sur le thème « L’accompagnement des familles ».

Announcement

Appel à articles - Recherches Familiales n° 10 (janvier 2013) « L’accompagnement des familles »

Argumentaire

L’ensemble des dispositifs de politique familiale, voire l’ensemble des politiques publiques qui intègrent dans leurs objectifs ou dans leur mise en œuvre la dimension familiale (politiques de santé, d’éducation, de logement, d’emploi…), se réfèrent de plus en plus au thème de « l’accompagnement des familles ». Au lieu d’évoquer les familles comme bénéficiaires, clients, ayant-droits, usagers, elles les considèrent dans une relation d’échange, fondée sur le principe de l’accompagnement. Comme si, dans l’application de certaines politiques publiques, professionnels et familles faisaient un « bout de chemin » ensemble…

Il s’agit en effet d’une nouvelle façon d’envisager les relations entre des administrations, des associations, des individus et des familles, entre aussi des professionnels et des « usagers » des services, fondée sur un système d’échange et non pas d’assignation, d’éducation ou même d’aide unilatérale. Dans ce principe d’accompagnement des familles, il n’est pas possible de désigner un donateur et un récipiendaire de cette relation. Dans la relation, la famille est accompagnée et est accompagnante. Les familles deviennent elles-mêmes des acteurs et donnent sens et corps aux politiques publiques menées.

L’exemple le plus frappant de cette nouvelle façon d’envisager et de construire les relations entre les familles et des dispositifs est le Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP). Créés à la suite de la Conférence de la famille de 1998, ces réseaux ont pour objectif de mettre en relation des parents qui échangent sur des moments de leur vie quotidienne. Des professionnels – travailleurs sociaux, psychologues, etc. – interviennent parfois. Par principe, ils ne se situent jamais dans la suppléance parentale. Dans tous les cas, les actions sont initiées pour les parents, avec les parents et en grande partie par les parents. D’autres dispositifs s’inspirent aussi de cette démarche : le parrainage de proximité, la médiation familiale, les nouvelles formes de conseil et de médiation conjugale…

Cette nouvelle façon d’envisager la place et le rôle des familles est exemplaire. La place des familles a ainsi fortement évolué dans les dispositifs. En France, à la suite de la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance, la famille est le plus possible envisagée comme un partenaire dans les actions de protection de l’enfance. D’ailleurs, en intégrant ce dispositif de la protection de l’enfance, l’ancienne mesure de tutelle aux prestations sociales enfant (TPSE) évolue fortement. Deux mesures sont crées : la mesure judiciaire, imposée, fait référence à la notion d’aide, et se nomme désormais « Mesure judiciaire d’aide à la gestion du budget des familles » (MJAGBF) ; à l’inverse, il peut être proposé aux familles le désirant une mesure nouvellement créée, la « Mesure d’accompagnement en économie sociale et familiale ». En Allemagne, au Québec, en Angleterre, de nouvelles analyses et des dispositifs intègrent aussi totalement les familles dans le processus même de protection de l’enfance.

Une grande partie des dispositifs de politique familiale misent ainsi de plus en plus sur cette intervention des particuliers et des familles. Les familles sont devenues à la fois accompagnantes et accompagnées dans une relation d’échange. Une politique de prévention du cancer du sein, par exemple, ne vise plus comme « cible » un individu isolé, une femme de plus de 40 ans par exemple, mais une femme issue et vivant dans un milieu familial qui lui a transmis des valeurs et qui l’accompagne, à qui elle transmet elle-même des valeurs et qu’elle accompagne.

Finalement, les politiques d’aide aux aidants, les aidants étant des membres de la famille la plupart du temps, s’insèrent également dans ce nouveau principe, à tel point qu’il devient difficile de parler d’ « aidant », ce terme faisant penser qu’il s’agit d’une relation unilatérale entre un aidant et un aidé, alors qu’il s’agit plus d’une action (sauf cas extrême d’une totale dépendance) entre une personne qui, dans une relation d’échange, révèle ses propres capacités. D’ailleurs, cette nouvelle façon de concevoir la relation en termes d’accompagnement s’inspire, en France, de la politique de santé et plus largement de soin. En effet, dans ce champ, l’intervention publique s’inscrit aujourd’hui dans le cadre de plans personnalisés qui placent la personne au centre du dispositif, en même temps qu’elle apparaît comme une ressource et un acteur de son parcours de vie ou de soin.

Cette politique d’accompagnement des familles, chaque fois qu’elle est décrite et défendue, repose sur quelques principes.

Tout d’abord, la relation est fondée sur l’échange, comme si chaque acte était en soi un don porteur d’un contre-don, l’auteur du premier acte s’effaçant, chacun étant au final redevable à l’autre.

Ensuite, ces politiques ne visent pas tant à considérer la personne sous un statut à un moment « t » mais la personne inscrite dans un parcours de vie. Comme de plus en plus en ce qui concerne d’autres politiques publiques (ex : emploi, santé, handicap…), l’accent est mis sur la trajectoire et sur les possibilités d’évolution des situations.

Il s’agit ainsi de politiques qui visent la promotion des capacités de chacun – ce qui est souvent désigné par l’anglicisme « empowerment ». Elles partent du principe que chacun peut être acteur de sa propre vie, qu’il a en soi des capacités pour prendre conscience de la réalité de son existence et pour éventuellement l’améliorer.

Enfin, c’est une politique qui s’insère dans un projet républicain de promotion de la citoyenneté. Il s’agit de rendre visible et de faire agir chaque entité, individuelle comme familiale, dans le vaste jeu de la vie publique.

Une étude de ce nouveau principe de l’accompagnement des familles, comme des dispositifs, peut révéler des contradictions. Par exemple, cette notion d’accompagnement des familles a été, ces dernières années en France, assez régulièrement mise en avant pour suggérer qu’il fallait les « aider » à prendre conscience de leurs responsabilités. La prévention de la délinquance par exemple, repose sur ce postulat. La politique familiale est ainsi instrumentalisée dans le cadre d’autres politiques publiques (en l’occurrence, sur cet exemple, la politique de prévention de la délinquance). En effet, dénaturant l’esprit même de la notion d’accompagnement telle qu’elle est comprise dans l’ensemble des dispositifs portant sur la politique familiale, le terme d’accompagnement sert alors de faire-valoir pour évoquer au mieux un principe d’aide, au pire pour imposer la présence de tiers, uniquement de professionnels, dans la relation parentale. Dans une relation devenue hiérarchique, l’accompagnement devient une injonction, à sens unique, puisque les familles sont accompagnées par des professionnels ; puis elles-mêmes détiennent la responsabilité, parfois pénale, d’accompagner leurs enfants. Cela illustre la nouvelle direction idéologique que peut prendre cette notion d’accompagnement. Il est ainsi possible d’étudier l’ensemble des dispositifs qui reposent, même en partie, sur ce principe d’accompagnement des familles, pour en déceler les injonctions et les effets de domination. Les articles proposés peuvent ainsi dépasser la description pour revêtir une analyse plus critique.

Enfin, les auteurs peuvent également analyser les différentes formes d’articulation de l’accompagnement. L’enquête européenne SHARE a par exemple montré qu’un accompagnement des familles auprès de personnes âgées dépendantes était d’autant plus présent qu’un accompagnement par la collectivité était parallèlement assuré. Autrement dit, la solidarité privée ne pallie pas une solidarité publique défaillante – et inversement – mais se déploie d’autant plus que ces « accompagnants » familiaux sont eux-mêmes soutenus et accompagnés. L’accompagnement envisagé comme un échange, et non pas comme une prestation à sens unique, devient fécond et profitable à tous les participants.

Ainsi, dans le cadre de ce dossier thématique « L’accompagnement des familles », il peut être proposé des articles portant sur les nouveaux dispositifs d’accompagnement des (ou par les) familles, ou sur le réaménagement d’anciens dispositifs qui se fondent désormais sur cette notion d’accompagnement, en France comme dans d’autres pays. Des comparaisons internationales peuvent s’avérer fort enrichissantes. Il s’agit alors de décrire et d’analyser les dispositifs, ainsi que les statuts et rôles octroyés à chacun (selon le statut familial par exemple), le contexte sociale et institutionnel dans lequel ils naissent et « prospèrent », les principes revendiqués, le fonctionnement…

Les articles entièrement rédigés sont à proposer au Comité de lecture de Recherches Familiales avant le 15 mai 2012. La revue paraîtra en janvier 2013.

Indications techniques

  1. Article : 30 000 caractères, notes de bas de page et espaces compris. L’article doit être accompagné d’un résumé de 700 à 900 caractères, espaces compris.
  2. Références  : Ne pas utiliser le système américain (nom de l’auteur et page entre parenthèses), mais le système « français » de référence intégrale en note de bas de page.
  3. Notes de bas de page : Utiliser ce système de renvoi de note de bas de page (Tout article ne respectant pas ces indications devra être modifié par l’auteur) :

Jacques COMMAILLE, François de SINGLY (dir.), The European Family. The Family Question in the European Community, Londres, Springer, 1997.

Pierre COURTIOUX, Olivier THEVENON, « Les politiques familiales dans l’Union européenne et la Stratégie de Lisbonne : quelques enseignements de l’expérience française », Horizons stratégiques, n° 4, pp. 176-195, 2007, p. 180.

Gösta ESPING-ANDERSEN (dir.), Why we Need a New Welfare State, Oxford, Oxford University Press, 2002.

Les articles sont soumis au comité de lecture.

Nous vous rappelons également que vous pouvez nous proposer des articles « hors thème » (30 000 signes) pour la partie « Travaux », ainsi que des notes de lecture « Vient de paraître » ou des notes de lecture croisées, portant sur un même ouvrage, dans la partie « Discussion » (8 000 signes). Pour ces notes de lecture publiées dans cette dernière partie, nous demanderons une réponse à l’auteur de l’ouvrage. Envoyer votre article (fichier en format word ou rtf) par courrier électronique conjointement à : gseraphin@unaf.fr et recherches.familiales@unaf.fr.

Date limite d’envoi : 15 mai 2012.

Un accusé de réception vous sera envoyé.


Date(s)

  • Tuesday, May 15, 2012

Keywords

  • famille, parenté, parentalité, accompagnement des parents, aidants familiaux

Contact(s)

  • Gilles Séraphin
    courriel : gilles [dot] seraphin [at] parisnanterre [dot] fr

Information source

  • Gilles Séraphin
    courriel : gilles [dot] seraphin [at] parisnanterre [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Accompanying families », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, November 10, 2011, https://doi.org/10.58079/jia

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