AccueilPsychanalyse et théorie sociale (2011-2012)

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

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Publié le lundi 19 mars 2012

Résumé

Séminaire extérieur du Collège international de philosophie, « psychanalyse et théorie sociale » de Claire Pagès.

Annonce

Présentation du séminaire « Psychanalyse et théorie sociale (II) » (2011-2012)

Dans la première année du séminaire, nous avons réfléchi à tout ce qui faisait obstacle à une contribution de la psychanalyse à la théorie sociale et qui rendait celle-ci problématique. Ils sont nombreux alors à avoir conclu à l’asocialité de la théorie psychanalytique classique, en invoquant des motifs comme son modèle solipsiste, monologique ou monadologique, son caractère anhistorique, ou sa théorie des pulsions biologisante et naturalisant, dans le cadre de la seconde topique, la tendance à l’agression. Parallèlement, cherchant s’il était fait droit et place à une étiologie sociale critique au sein de cette théorie, nous avons insisté a contrario sur ce qu’il en coûte de vouloir socialiser ou sociologiser la psychanalyse pour la rendre immédiatement compatible avec la théorie sociale. S’il en coûte le caractère proprement psychanalytique de la doctrine, s’il faut abandonner l’étrangeté de l’inconscient, la théorie des pulsions, la sexualité infantile, le fantasme, etc., la démarche est de peu d’intérêt.
Il s’agit maintenant de se tourner vers les usages positifs de la psychanalyse dans le champ des sciences humaines et sociales. Comment la psychanalyse a-t-elle été mobilisée de façon fructueuse sans que cette mobilisation se soit opérée au prix d’un affaiblissement ou d’un affadissement de la doctrine ? Quels thèmes sont plus spécifiquement empruntés à la psychanalyse ? Lesquels de ses principes doivent être infléchis ? Quelles logiques et quels problèmes sociaux sert-elle plus particulièrement à comprendre ? Les usages de la psychanalyse freudienne en particulier par les sciences humaines et sociales sont nombreux. Pourtant, pour analyser la question du devenir de la psychanalyse dans ce champ-là, nous proposons de nous arrêter d’abord seulement sur deux projets, très différents l’un de l’autre, mais qui attestent tous deux du point de vue de la théorie sociale d’une nécessité et d’une actualité de la psychanalyse. D’abord, la sociologie de Norbert Elias (Cf. La civilisation des mœurs, La dynamique de l’Occident, Au-delà de Freud). Ensuite, le courant de la psychodynamique du travail initié par Christophe Dejours en particulier au CNAM (Souffrance en France, Travail, usure mentale, Le facteur humain, Travail vivant).

Programme des séances

Toutes les séances auront lieu au Carré des Sciences (1 rue Descartes, Salle JA05), sauf la séance du 26 mars, qui aura lieu au Lycée Henri I (23 rue Clovis,  Salle N34).

5 mars 2012 :

La psychanalyse dans les sciences sociales. Problèmes et usages. 

12 mars :

La psychanalyse dans la sociologie de Norbert Elias : contexte et critiques

19 mars :

La psychanalyse dans la sociologie de Norbert Elias : usages et exemples

26 mars :

La psychodynamique du travail

Rappel du séminaire précédent : « Théorie sociale et psychanalyse (I) » (2010-2011)

S’interroger sur les rapports entre théorie sociale et psychanalyse, et demander s’il y a une théorie sociale en psychanalyse, une théorie sociale formulée et formulable par la ou les théories psychanalytiques, exige d’affronter deux représentations à la fois opposées et très répandues. La première tient pour une évidence l’existence d’une théorie sociale psychanalytique : Freud n’est-il pas celui qui a fait de la répression des pulsions la condition de la culture et de l’exercice collectif de la liberté ? Selon la seconde, la psychanalyse est une théorie de l’individu, de ses fantasmes et mécanismes animiques, qui promeut la causalité psychique là où l’on invoquait les incidences de la réalité. Que ce soit pour la récuser ou pour faire valoir son originalité, on pose alors que la psychanalyse est science de la vie psychique et non de la vie sociale et de ses interactions. On interrogera ces deux assertions en commençant par se demander pourquoi l’existence d’une théorie sociale psychanalytique est théoriquement problématique. L’enjeu de la discussion est de taille. En effet, s’il n’y avait pas de théorie psychanalytique du social, quelle actualité et quel avenir donner à la psychanalyse, dès lors qu’on veut défendre, d’une part, la structure fondamentalement collective d’existence et de constitution des individualités et, d’autre part, la consistance des souffrances sociales, soit l’existence d’une causalité non strictement intrapsychique ? La question lancinante se pose aujourd’hui de savoir ce que la psychanalyse peut nous dire de ces souffrances sociales. La difficulté tient en retour en partie au coût théorique de la transposition des thèses psychanalytiques dans le champ social, car celle-ci signifie souvent – toujours ? – la perte de la dimension proprement psychanalytique de la théorie. C’est pourquoi la question de savoir s’il peut y avoir une théorie sociale en psychanalyse, qui ne soit pas une psychologie sociale, une socio-psychologie, une psychologie du développement, etc., nous semble avoir la consistance d’un problème.

Lieux

  • 1 rue Descartes (Salle JA05, Carré des Sciences)
    Paris, France

Dates

  • lundi 05 mars 2012
  • lundi 12 mars 2012
  • lundi 19 mars 2012
  • lundi 26 mars 2012

Mots-clés

  • Psychanalyse, théorie sociale, Freud, Elias, psycho-dynamique du travail

Contacts

  • Claire Pagès
    courriel : claire [dot] pages2 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Claire Pagès
    courriel : claire [dot] pages2 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Psychanalyse et théorie sociale (2011-2012) », Séminaire, Calenda, Publié le lundi 19 mars 2012, https://doi.org/10.58079/kh1

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