Présentation du séminaire

Un premier séminaire s’inscrivant dans le programme L’ange moderne s’intéressait au processus de sécularisation de l’ange dans l’art en isolant le préraphaélisme et le symbolisme comme des ruptures de représentation. Il s’agissait de mettre en lumière une ligne forte d’émancipation des codes iconographiques et du sentiment religieux, ne prenant guère en compte ni une production plus conventionnelle, ni vraiment la question des thèmes et lieux. Une autre manière d’observer l’ange dans la modernité consiste donc en l’étude de ces thèmes et lieux. Il s’observe, en effet, un déplacement massif de l’ange, originellement situé dans le ciel, tant par la Bible que par ses exégètes, et longtemps objet d’une dévotion nourrie, vers une image devenue, pour ainsi dire, son lieu naturel. L’ange, désormais captif de son créateur, y porte un dire ou commet un agir, qui ne relèvent souvent plus guère de la religion, qui continuent cependant d’être opérationnels grâce à la préservation d’une qualité sacrale. Celle-ci s’appuie à présent sur des formules iconographiques ou des jeux de composition inédits. Avec un ange flirtant dans certains cas avec les limites de la figuration et même, dans le cas d’un ange absent, avec celles de la représentation, se voit posée de manière exacerbée la question de la figurabilité angélique et, symétriquement, celle de la capacité d’une image à capter un concept religieux. Reste, donc, à apprécier l’importance et la nature de l’investissement religieux de ces recompositions d’ange ne pouvant, sous peine de disparition, se défaire de tout croire. Reste, enfin, à interroger l’efficacité d’une iconographie plus traditionnelle, tendant à s’effacer.

Il s’agira de poursuivre notre parcours au sein des esthétiques fin de siècle et art nouveau, d’explorer des endroits « naturellement » fréquentés par l’ange, telles que les représentations picturales de la Lutte de Jacob avec l’ange et du Christ au Mont des Oliviers, ou d’autres plus insolites, tel l’univers du graphisme jugendstil, de convoquer ponctuellement les œuvres d’une modernité plus radicale.

Cet enseignement est donné en association avec Pierre-Antoine Fabre (directeur d'études à l'EHESS/directeur du CARE) et Isabelle Saint-Martin (Directrice d’études à l'EPHE) au sein du programme L'ange moderne. La fréquentation du programme permet une validation de crédits au niveau master

Détail des séances :

Jeudi 22 mars 2012

15h00-17h00, 10 rue Monsieur le Prince –

Présentation du séminaire – La question de l’ange et du lieu – Esquisse d’une topographie sémantique de l’ange symboliste

Jeudi 12 avril  2012

15h00-17h00, 105, boulevard Raspail, salle 3 –

Le lieu de l’ange - Repères symbolistes et jugendstil  

Jeudi 24 mai 2012

15h00-17h00, 10 rue Monsieur le Prince –

L’ange de la revue Jugend : jouer sur les mots et sur les images

Mercredi 6 juin 2012

14h00-16h00,  Séance commune avec le séminaire d’Isabelle Saint-Martin – INHA, 2, rue Vivienne, salle de l’EPHE –

La lutte de Jacob avec l’ange – De l’ange et du lieu

Jeudi 7 juin 2012

15h00-17h00, 105, boulevard Raspail, salle 1 –

La lutte de Jacob avec l’ange – Du lieu et de l’ange

Jeudi 28 juin 2012

15h00-17h00, 10 rue Monsieur le Prince –

L’ange de Jacob versus L’ange de Jacob versus l’ange de Gethsémani – Conclusion du séminaire