AccueilLe sport : de sa diffusion globale à ses pratiques locales

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Le sport : de sa diffusion globale à ses pratiques locales

Sport: from a global diffusion to its local practices

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Publié le mercredi 11 avril 2012

Résumé

A l’heure de l'intensification des échanges internationaux, analyser les pratiques et les cultures sportives d’aujourd'hui est une entreprise complexe qui place au centre de son questionnement les effets de la globalisation. Comment envisager les pratiques et les cultures sportives actuelles dans ce contexte de globalisation ? En 2012, quels sont les enjeux de la globalisation sur le monde du sport ? Qui fait le jeu de la globalisation du sport ? Allons-nous vers une uniformisation des cultures sportives ou vers des formes de protestation, voire de contre-acculturation ? Ce colloque tentera de répondre à ces interrogations et sera l’occasion de présenter des travaux empiriques comme des réflexions plus théoriques sur la globalisation du sport en général.

Annonce

Argumentaire

A l’heure de la mondialisation, les Sciences Humaines ne cessent de s’interroger sur les conséquences de l’interpénétration de certaines cultures locales avec des cultures globales. Certains auteurs comme Marshall McLuhan (1967) ou Roland Robertson (1992) plus récemment, ont le sentiment que le monde est devenu, pour le premier, un vaste « village-monde » ou, pour le second, une seule et même localité. Pour d’autres chercheurs, comme Arjun Appadurai (2005), nous assistons à l’émergence de productions locales qui, s’inspirant du global, font apparaître des créations culturelles nouvelles. C’est dans ce contexte d’ailleurs que le concept de « glocalité » (Meyrowitz, 1991) prend tout son sens.

Depuis les années 1990, de nombreuses études démontrent que le sport n’échappe pas à ce processus de globalisation, mais qu’il fait au contraire partie intégrante de ce phénomène international. Ce colloque sera donc l’occasion de nous intéresser de près aux relations étroites qui existent entre le sport et les diverses manifestations de la globalisation décrites précédemment. Si les premières manifestations sportives peuvent être observées du côté de l’Angleterre au 18ème siècle (Elias et Dunning, 1986), le phénomène « sport », selon Joseph Maguire (1999), semble sans limites à l’heure actuelle tant il s’est diffusé massivement sur la planète. Sur le terrain en tant qu’acteurs, dans le stade en tant que supporters ou devant leur télévision en tant que téléspectateurs, les individus, aux quatre coins du monde, contribuent à leur manière à ce phénomène. Les influences du sport sur les cultures locales et les identités sont justement de plus en plus fortes et de nombreux groupes humains participent finalement à ce processus de globalisation du sport ; certains se plient aux cultures sportives globales et d’autres au contraire les réinterprètent et les modifient au niveau local.

En définitive, analyser les pratiques et cultures sportives d’aujourd'hui est une entreprise qui pose question et qui place au centre de son questionnement les effets de la globalisation : Comment envisager les pratiques et les cultures sportives actuelles dans ce contexte de globalisation ? En 2012, quels sont les enjeux de la globalisation  sur le monde du sport ? Qui fait le jeu de la globalisation du sport ? Allons-nous vers une uniformisation des cultures sportives ou vers des formes de protestation, voire de contre-acculturation ? Bref, ce colloque tentera de répondre à ces interrogations et sera donc l’occasion de présenter des travaux empiriques comme des réflexions plus théoriques sur la globalisation du sport en général.

 Afin d’orienter les intervenants dans leur communication, ce colloque pourra éventuellement  s’articuler autour de trois principaux axes de recherche : 

1) Les modes de transfert et de diffusion des pratiques et cultures sportives

Le premier axe s’attardera sur la circulation et les modes de transfert des pratiques et cultures sportives à travers le monde. Les approches disciplinaires pourront être variées, bien que les versants historiques et anthropologiques y trouvent sûrement une place de choix. Analyser les modes de transfert culturel s’avère en effet pertinent dans la mesure où, en 2012, les possibilités d’échanges entre les peuples, notamment grâce aux Technologies de l’Information et de Communication, se sont considérablement développées depuis ces vingt dernières années et ont agi sur les cultures et les identités du monde entier (Ollivier, 2007). Ainsi, la place des médias dans la globalisation ou non de certaines disciplines sportives pourra être questionnée. En effet, à l’heure actuelle il semble indispensable de nous interroger sur les différents vecteurs de la diffusion et des transferts des cultures sportives. La puissance médiatique que détiennent certaines ligues professionnelles (la NBA par exemple) est-elle encore à ce jour l’outil majeur de la globalisation sportive et suffit-elle à imposer ces normes et ces valeurs à des cultures sportives plus locales ? Ou bien, d’autres facteurs peuvent-ils être déterminants dans la globalisation du sport ?

Si cet axe a pour but d’expliquer le processus de globalisation  du sport, il sera tout aussi intéressant d’analyser les échecs rencontrés par certaines disciplines sportives dans leur ascension planétaire. Le Japon et l’Argentine, selon Sébastien Darbon (2008), n’ont pas été colonisés au sens strict du terme mais ont pourtant connu une forme plus indirecte d’imposition culturelle (le premier pays jouant au baseball et le second aux soccer, rugby et polo). Pour autant, le baseball si bien implanté au Japon n’a pas traversé l’Atlantique pour poser ses valises en France comme l’a fait le basketball. Quelles sont donc les raisons de cet échec ? Les causes politiques et culturelles sont-elles les seules explications de ce disfonctionnement interculturel ?

2) Vers une uniformisation des pratiques et cultures sportives… ? 

Après nous être intéressés aux modes de transferts dans les pratiques et cultures sportives, nous nous arrêterons plus en détails, au cours des axes 2 et 3, au rapport étroit qui existe entre le local et le global dans le monde du sport. Autrement dit, il sera possible,  à travers des expériences de terrain par exemple, de travailler sur quelques pistes de réflexion que peuvent être les effets de la globalisation sur les manières de jouer, de penser le sport, tant au niveau de son organisation que de sa diffusion, de l’évolution de ses règles et de son spectacle par exemple.

L’intérêt de ce deuxième axe pourrait être, par exemple, de se pencher de près sur les capacités qu’ont les cultures globales à uniformiser les pratiques et les cultures sportives dans leur ensemble. Daniel S. Mason (1995) remarquait, il y a presque vingt ans, que les systèmes tactiques des équipes de football s’homogénéisaient de plus en plus. Aujourd'hui, les discours sur l’un des effets de la globalisation, à savoir l’uniformisation, sont-ils encore de vigueur ? En d’autres termes, les cultures sportives locales se ressemblent-elles de plus en plus, laissant apparaître des cultures sportives globalisées ? La globalisation du sport signifie-t-elle  nécessairement une homogénéisation des pratiques et cultures sportives ?

3) … Ou de nouvelles créations locales ?

Si l’uniformisation est un des résultats des processus de globalisation culturelle, la réinterprétation au niveau local, voire aussi le refus de s’intégrer à un « système-monde » (Wallerstein, 2006), sont aussi des conséquences observables de la relation étroite qui se noue entre global et local. Pour ainsi dire, cet axe 3 fera l’objet d’une étude approfondie des formes de réinterprétation culturelle et aussi de rejet que nous pouvons observer chez différentes cultures sportives au niveau local et régional.

Dans un premier temps, nous pourrons nous concentrer davantage sur les manières qu’ont différentes pratiques sportives à s’acclimater au global. Comment une culture sportive globalisée est-elle interprétée et manipulée par des acteurs locaux ? Comment les cultures locales se réapproprient-elles des cultures sportives globales et pour quelles utilisations ?

L’axe 3 permettra ainsi de s’interroger sur les manières qu’ont les individus de s’emparer des pratiques sportives en circulation dans le monde et de voir comment ils créent, à partir d’une culture globale, une nouvelle culture sportive faisant sens dans leur propre localité.

La création culturelle représentera un point fort de cet axe 3. Il s’agira en effet, à travers entre autres des expériences de terrain ou par le biais d’approches aussi bien sociologiques, anthropologiques qu’historiques, de démontrer que la globalisation n’est pas qu’homogénéisation mais qu’elle encourage aussi la production de nouvelles cultures sportives. De nouvelles créations sportives qui recontextualisent au niveau local des formes culturelles sportives en circulation à travers le monde. A ce titre, nous pouvons prendre pour exemple l’indigénisation du Cricket qu’Arjun Appadurai (2005) met en avant dans ses travaux sur la globalisation.  

Ce troisième axe pourra aussi faire l’objet d’une réflexion plus poussée sur les formes de rejet de cultures globales par des cultures sportives locales. Refusant certaines cultures dominantes, ces cultures locales participent-elles ou non finalement à une forme de contre-acculturation dans un premier temps et à un renforcement des pratiques sportives régionales dans un second temps ? Quelles sont donc les causes de ces rejets et comment se traduisent-ils ?

Enfin ce dernier axe permettra également de s'étendre jusqu'aux problématiques qui concernent le développement durable. En effet, le développement durable interroge le rapport culturel des pratiques sportives face à l'axe global/local. On s'intéressera au devenir de ces mêmes pratiques face à l'homogénéisation du sport en lien avec les injonctions à apporter une solution à la consommation sportive face à l'environnement, aux matériels et aux aspects tant social qu'économique qui en découlent.

Renseignement et envoi des propositions

  • Date limite d'envoi : 21 mai 2012

  • Ce colloque organisé par le GEPECS (Groupe d'Étude pour l’Europe de la Culture et de la Solidarité) aura lieu le 21 et 22 juin 2012 dans l'amphithéâtre de l’UFR STAPS de l'Université Paris Descartes, 1 rue Lacretelle, Paris 15ème.
  • Une publication prévue dans le cadre de la Collection Local & Global (dirigée par Rouet G. et Soulages F.) aux éditions L’Harmattan – Paris, France – réunira les meilleures contributions à ce colloque.

Organisation du colloque :

Entrée libre pour les auditeurs.

Participation au colloque : gratuit pour les doctorants, 20 Euros pour les docteurs et 80 Euros pour les enseignants-chercheurs.

Organisateurs :

Lieux

  • 1 rue Lacretelle (Université Paris Descartes, UFR STAPS)
    Paris, France

Dates

  • lundi 21 mai 2012

Mots-clés

  • sport, globalisation, cultures, identités, local, global

Contacts

  • Mylène Douet Guérin
    courriel : mylene [dot] douet-guerin [at] fsgt [dot] org
  • David Sudre
    courriel : davidsudre [at] hotmail [dot] com
  • Matthieu Genty
    courriel : lestadeetsespublics [at] gmail [dot] com
  • Diane Debeauquesne
    courriel : dianedebeauquesne [at] hotmail [dot] com

Source de l'information

  • David Sudre
    courriel : davidsudre [at] hotmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le sport : de sa diffusion globale à ses pratiques locales », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 11 avril 2012, https://doi.org/10.58079/kq9

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