AccueilTchétchénie : logiques de violence et expériences de guerre

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Tchétchénie : logiques de violence et expériences de guerre

Chechnya: rationales of violence and war experiences

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Publié le vendredi 20 avril 2012

Résumé

L’objectif de ce colloque sera tout d’abord de renouveler et enrichir les travaux déjà existants sur la guerre de Tchétchénie, en revenant sur les évolutions politiques et sociales de la région depuis la fin de la période soviétique. Il sera aussi et surtout de réinscrire les phénomènes de violence qui y sont à l’œuvre dans une perspective comparatiste, qui prenne en compte le renouveau des études sur les conflits contemporains et l’historiographie des guerres au XXe siècle.

Annonce

Présentation

Depuis 1994, la guerre de Tchétchénie a été qualifiée de multiples manières, la profusion de qualification révélant une multitude d’explications sur ce conflit tout en soulignant son exceptionnalité. L’objectif de ce colloque sera tout d’abord de renouveler et enrichir les travaux déjà existants sur la guerre de Tchétchénie, en revenant sur les évolutions politiques et sociales de la région depuis la fin de la période soviétique. Il sera aussi et surtout de réinscrire les phénomènes de violence qui y sont à l’œuvre dans une perspective comparatiste, qui prenne en compte le renouveau des études sur les conflits contemporains et l’historiographie des guerres au XXe siècle.

 Les questions abordées seront regroupées en quatre grands thèmes :

1- Aspects méthodologiques : comment travailler sur cette guerre ? (sources, éthique…)

2- Logiques politiques de la violence.

3- Expériences de guerre et conséquences socio-culturelles du conflit.

4- Phases de non-guerre et sortie de conflit.

 Argumentaire détaillé

Guerre coloniale, opération contre-terroriste, rétablissement de l’ordre constitutionnel, guerre d’extermination, - depuis 1994, la guerre de Tchétchénie a été qualifiée diversement par les acteurs et les observateurs. Cette profusion, ou peut-être confusion des qualifications, révèle une multitude d’explications sur les causes, les buts et les conséquences de la guerre, et sous-entend souvent l’exceptionnalité de ce conflit. L’objectif de ce colloque sera non seulement de faire le point, renouveler et enrichir les travaux existants sur la guerre de Tchétchénie, mais aussi de réinscrire les phénomènes de violence qui y sont à l’œuvre dans une perspective comparatiste, qui prenne en compte le renouveau de l’historiographie des guerres au XXème siècle.

La guerre de Tchétchénie, qui éclate en 1994 et reprend en 1999 après un cessez-le-feu de trois ans, a joué un rôle central dans l’évolution politique de la Russie. Plusieurs travaux (Tichkov, Hughes, Dunlop, Lieven, Evangelista) ont montré comment la guerre de Tchétchénie s’insérait dans les suites de l’effondrement de l’URSS, la reconfiguration du système politique et du fédéralisme russe, mais aussi comment la guerre de Tchétchénie avait joué un rôle dans les différentes échéances politiques russes (réélection de Eltsine en 1996, abdication de celui-ci en 1999 au profit d’un premier ministre V. Poutine à la popularité montante grâce à la guerre).

Si les évaluations du nombre de victimes de la première (1994-96) et de la deuxième guerre (depuis 1999) restent sujettes à débat (Tcherkassov, Maksudov), de même d’ailleurs que la périodisation de ces guerres, le travail des ONG conduit à parler de dizaines de milliers de morts pour ces deux guerres. Depuis 1999, le nombre de disparus se chiffre en milliers – témoins du système répressif mis en place pour « lutter contre le terrorisme ». La politique de filtrage systématique de la population visant en particulier les hommes (Le Huérou, Regamey) s’est accompagnée de violences multiples (tortures, viols, exécutions sommaires). L’arrivée au pouvoir de Akhmad Kadyrov auquel succède après sa mort en mai 2004 son fils Ramzan a signifié un changement dans les logiques de violence et une « tchétchénisation » du conflit qui incite à s’interroger sur l’usage de la notion de « guerre civile ».

A l’heure actuelle, la violence qui frappe tout le Nord Caucase s’analyse comme une combinaison d’une diffusion de la violence de guerre depuis la Tchétchénie et de logiques propres aux Républiques du Nord Caucase (Merlin). La question de la diffusion des logiques de violence de la guerre vers l’ensemble de la société russe se pose également tant sont nombreux les soldats ou officiers russes passés par la Tchétchénie aujourd’hui, mais aussi et surtout les policiers (Le Huérou, Sieca-Kozlowski). Les attentats et prises d’otage liés au conflit en Tchétchénie soulèvent enfin la question de la gestion par Moscou des actes terroristes (Dunlop).

Le pouvoir de R. Kadyrov, installé par Moscou pour faire rentrer la Tchétchénie dans le giron de la Russie, soulève paradoxalement le problème du degré d’autonomie d’une République que son dirigeant prétend gouverner en dérogeant aux lois russes (sur les droits des femmes en particulier) et de la place de la Tchétchénie dans le jeu politique russe actuel (Malashenko, Lokshina). Les relations entre Moscou et Grozny se jouent également autour de la mémoire de la déportation des Tchétchènes en 1944, qui fait l’objet d’une politique de mobilisation officielle par les autorités tchétchènes pro-russes. Enfin, la politique d’amnistie, même si relative et tronquée, des combattants suggère une politique de « sortie de guerre », sans que ne soit à aucun moment abordée la question de la justice.

C’est l’ensemble de ces évolutions et des logiques de violence qui y sont à l’œuvre que le colloque souhaite réinterroger, en s’inspirant de recherches sur la guerre profondément renouvelées depuis une vingtaine d’années, et ce dans de nombreuses disciplines comme l’histoire, la science politique, l’anthropologie, les relations internationales, la philosophie et le droit. Empruntant parfois à l’anthropologie (Audoin-Rouzeau, Ingrao), les travaux historiques récents ont construit le concept de culture de guerre (Becker, Horne), s’intéressant à l’expérience de guerre des combattants (Duclos, Reno, Debos), et offrant plusieurs explications de la violence de guerre. Mettant en avant la notion de banalisation et de brutalisation (Mosse, Bartov), s’interrogeant sur le consentement (Audoin-Rouzeau, Becker, Browning) ou sur l’ampleur de la contrainte (Rousseau, Cazals), ils soulignent aussi des formes de violences spécifiques, en particulier la torture et les violences sexuelles (Branche, Virgili). D’autres travaux nous incitent à porter une attention particulière au moment des sorties de guerre (Cabanes, Capdevila, Duclos, Jardin, Picketty), à la situation des anciens combattants (Delaporte, Edele, Prost, Oushakine) et aux formes de justice transitionnelle (Saada, Lefranc, Nadeau, Delpla, Rousso). Enfin, la manière dont les conflits s’insèrent dans une dimension internationale, soulèvent la question du rôle des acteurs internationaux et les questions de labellisation et de qualification du conflit (Lindemann).

Notre objectif dans ce colloque, qui reviendra essentiellement sur l’histoire de la Tchétchénie depuis la fin de la période soviétique et la chute de l’URSS, est donc non seulement de nous interroger sur les évolutions politiques, économiques et sociales qui ont marqué cette République, mais surtout de réfléchir aux conditions de production des connaissances sur cette guerre dans une perspective comparative, que nous approfondirons grâce à des discutants spécialistes d’autres conflits.

Nous nous interrogerons sur les outils, les méthodes et les questionnements les plus pertinents pour comprendre et analyser ce conflit, et porterons une attention particulière aux différentes sources existantes, à l’usage qui en est fait par les acteurs autant qu’à l’usage qui peut en être fait par les historiens. Nous serons soucieux d’établir une chronologie fine des vingt dernières années, en tentant de replacer les événements dans le contexte de l’époque, afin d’éviter tout anachronisme et toute tentation de réinterpréter les vingt ans passés à la lumière de l’actualité. Enfin, alors que de nombreuses recherches ont souligné les conséquences du conflit sur les évolutions de la Russie, nous insisterons sur les conséquences de ce conflit pour la Tchétchénie et pour la société tchétchène.

Les questions que nous souhaitons aborder peuvent être regroupées en quatre grands thèmes.

Comment travailler sur cette guerre ?

Cette question qui s’impose pour un conflit aussi contemporain que celui de la Tchétchénie est en réalité une question double. Il s’agit d’une question éthique et politique, tout d’abord, que se sont posée les chercheurs qui travaillent sur la violence extrême (Sémelin, Zawadzki, Le Pape, Siméant, Vidal). Si parler de cette guerre qui a lieu pour ainsi dire sous nos yeux s’impose, est-il possible pour autant de produire un savoir purement universitaire, qui n’implique ni prise de position, ni action ? Comment travailler sans mettre en danger, sans aggraver la situation de personnes qui sont en même temps l’objet de violences extrêmes, au moment même où ces violences ont lieu ?

Se pose ensuite une question de sources. La guerre en Tchétchénie post-soviétique a commencé il y a moins de vingt ans, et a donné lieu à une profusion de sources journalistiques, de rapports d’ONG humanitaires ou de droits de l’Homme, de témoignages recueillis par ceux-ci qui constituent des sources de grande valeur (Lokshina, Sokirianskaia)  ; de nombreux acteurs et témoins de la guerre peuvent être interrogés. Dans le même temps, la Tchétchénie a été et demeure largement inaccessible : aux dangers inhérents à tout conflit armé, se sont rajoutées la période chaotique de l’entre-deux-guerres marquée par des prises d’otages et assassinats, et les interdictions de séjour mises en place par les autorités russes à partir de 1999 ; aujourd'hui encore la Tchétchénie reste une région dangereuse où un contrôle serré s’impose au visiteur extérieur comme au chercheur. Dans ce contexte, que nous disent les sources existantes, et quelles sources sont utilisées et utilisables par les chercheurs ?

Logiques politiques de la violence

Nous chercherons ici à analyser les violences commises contre les civils et leurs auteurs, en particulier du point de vue des logiques militaires et policières à l’œuvre dans le conflit. Ceci pose à la fois la question de la qualification du conflit, de sa labellisation (guerre, anti-terrorisme) et de la mise en évidence des effets produits sur le terrain de la guerre par ces enjeux de qualification. Comment s’articulent la désignation d’ennemis par le pouvoir politique et la pratique des violences sur le terrain ? Y a t-il des emprunts aux pratiques antiterroristes d’autres pays, ainsi qu’aux pratiques soviétiques de contre-insurrection ? En quoi la conduite de la guerre est-elle le reflet de la situation de l’institution militaire, mais aussi en quoi y suscite-t-elle des réformes et des réorganisations ? Comment évaluer la part tenue par les forces armées de R. Kadyrov dans ces violences ? Quelles sont les relations entre les boeviki, combattants indépendantistes et/ou islamistes et la population civile ? Comment analyser le recours au terrorisme et son évolution au cours des années de guerre ? Sur le plan du droit, quels liens existent entre les différents stades du conflit (jus ad bellum/ in bello/ post bellum) qui permettent de parler de son déclenchement, de la manière dont il se déroule et des problématiques de justice/réconciliation de l’après-guerre ? Enfin, comment inscrire la guerre de Tchétchénie dans l'histoire longue des guerres et la caractériser avec les outils des war studies ? La distinction entre guerre "ancienne" et "nouvelle" (Kaldor) est-elle opératoire dans le cas de ce conflit ?

Expériences de guerre et conséquences socio-culturelles de la guerre

Nous souhaitons interroger les sources existantes, témoignages, mémoires, récits, fictions, pour tenter de comprendre ce qui a été vécu par les personnes impliquées dans la guerre. Les populations civiles tout d’abord, qu’elles soient restées en Tchétchénie ou qu’elles aient fui le conflit. Alors que la population russe qui vivait en Tchétchéno-Ingouchie à l’époque soviétique a progressivement quitté le territoire à partir de 1991, quels ont été les effets de la guerre sur la société tchétchène, et sur les différents peuples / personnes qui vivaient en Tchétchénie avant la guerre ? Quelles conséquences et quels enjeux économiques de la guerre? Comment analyser l’évolution de la religion et de la pratique religieuse, ainsi que les mobilisations politiques de la religion ? Comment a évolué le lien social sous ses différentes formes et quelle place occupe le teïp, l’organisation traditionnelle en clans, dans ces bouleversements (Sokirianskaia) ? A quelles formes de violences spécifiques ont été exposées les femmes, comment a évolué leur place et plus généralement les rapports de genre avec la guerre ? Peut-on parler d’une « retraditionalisation » actuellement et comment expliquer celle-ci ? Qu’en est-il de la formation d’une « diaspora » et des communautés tchétchènes en exil, et quel type de liens sociaux unissent-ils ceux qui sont partis – et parfois revenus en Tchétchénie ?

On s’interrogera également sur l’expérience de guerre des combattants, sur les effets de cette expérience, en particulier en termes de « traumatismes de guerre », mais aussi dans la traduction de ces réactions en mouvements de résistance et de désobéissance. Comment les logiques de violence propres aux institutions policières et militaires s’exercent-elles sur le terrain, dans la guerre, et comment, en retour, la violence de l’expérience de guerre influe-t-elle sur le comportement des policiers et militaires une fois rentrés en Russie, hors de Tchétchénie ?

Phases de « non guerre » et sorties de conflit

A rebours d’une tentation qui verrait l’histoire des relations russo-tchétchènes structurées par la guerre et l’affrontement, on s’intéressera aussi aux moments de « non-guerre ». La période des années 1970-1980 tout d’abord, période de paix non exempte de tensions qui restent à réexplorer. Ce qui se joue ensuite au début des années 1990, après la chute de l’URSS, la nature des relations politiques entre Moscou et Grozny et les modalités de négociations ou de non négociations ainsi que le rôle des différents acteurs impliqués. Enfin, comment qualifier la période de 1996-1999 (entre deux-guerres, sortie de guerre) et la période actuelle ?

Pour toutes ces périodes, on se demandera quelles relations juridiques ont été instaurées entre Grozny et Moscou, comment le statut de la Tchétchénie a évolué et comment la question de la reconnaissance intervient dans le processus. Quelles formes de gestion politique de la Tchétchénie par Moscou et quelles formes de gouvernement en Tchétchénie même ont été privilégiées ? Comment la Tchétchénie est-elle gérée par Moscou au regard de l’ensemble nord-caucasien ? Comment analyser les rapports entre élites tchétchènes et russes, que ce soit avant et pendant les guerres, et actuellement, sous Ramzan Kadyrov ? Comment se sont établies les relations économiques avec Moscou et le reste de la Russie, comment la Tchétchénie s’est-elle insérée dans des réseaux et quel rôle a-t-elle joué dans la circulation de différents flux, économiques et financiers, légaux et illégaux ? Enfin, on se demandera comment, tout au long de ces vingt années ont été abordées les questions de justice et d’impunité, notamment l’importance des mécanismes de la justice interne en regard des possibilités et des limites de la justice internationale ; en l’absence notamment de la ratification par la Russie du traité de Rome fondant la CPI.

Voir l’appel à contribution détaillé sur http://russiaviolence.hypotheses.org/conference-chechnya-2012/tchetchenie-logiques-de-violence-et-experiences-de-guerre

Informations pratiques

Ce colloque est organisé par le Centre d’étude des mondes russe, caucasien et centre-européen (CERCEC, CNRS/EHESS), la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (Paris), l’Université Libre de Bruxelles, et le Centre d’études franco-russe (Moscou), dans le cadre du projet Comprendre les violences en Russie : guerres, système politique, trajectoires sociales, financé par le Programme « Emergence(s) » de la Mairie de Paris.

Interdisciplinaire, ce colloque est ouvert à des contributions d’historiens, de sociologues, de chercheurs en science politique et relations internationales, en étude culturelles, littérature, cinéma, et également de spécialistes de la question militaire.

Si le colloque portera essentiellement sur la Tchétchénie depuis la chute de l’URSS, les contributions portant sur des périodes plus anciennes sont également les bienvenues, de même que des propositions portant sur une comparaison du cas tchétchène avec d’autres conflits.

Les personnes souhaitant participer sont priées d’envoyer à l’adresse chechnyaviolence@gmail.com un résumé de 300 à 500 mots accompagné d’une brève notice biographique (pas de CV)

pour le 4 mai 2012.

  • Les participants retenus en seront informés au 1er juin 2012
  • Il sera demandé aux participants un « résumé long » de 5 -7 pages environ (3000 à 5000 mots) pour le 15 septembre 2012
  • Langues de travail : français, anglais, russe (interventions possibles dans ces trois langues, une traduction français-russe et russe-français uniquement sera assurée)
  • Contacts : chechnyaviolence@gmail.com
  • Le colloque aura lieu à Paris, les 22 et 23 octobre 2012

Comité d’organisation :

  • Françoise Daucé (Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand/ CERCEC (EHESS/CNRS),
  • Anne Le Huérou (CERCEC (EHESS/CNRS)), Aude Merlin (ULB-CEVIPOL, Bruxelles),
  • Amandine Regamey (Université Paris I/CERCEC(EHESS/CNRS)),
  • Elisabeth Sieca-Kozlowski (CERCEC (EHESS/CNRS), PIPSS.ORG).

Comité scientifique :

  • Alain Blum (CERCEC (EHESS/CNRS)),
  • Raphaëlle Branche (Université de Paris-1, CHS, IUF),
  • Marielle Debos (Université Paris Ouest, ISP),
  • Jean-Vincent Holeindre (Université Panthéon-Assas (Paris 2), Centre Raymond-Aron (EHESS)),
  • Mary Kaldor (London School of Economics),
  • Julie Saada(Université d’Artois),
  • Aglaya Snetkova (Centre for Security Studies, ETH, Zurich),
  • Katia Sokirianskaia (International Crisis Group, Moscou),
  • Maïrbek Vatchagaev (Association d’Etudes Caucasiennes, Paris),
  • Vanessa Voisin (Centre d’études franco-russe –IRICE, Paris).

English attached/ Русский текст в приложении

Lieux

  • 65 Rue des Grands Moulins (BULAC)
    Paris, France

Dates

  • vendredi 04 mai 2012

Mots-clés

  • guerre, violence, Tchétchénie, russie, sortie de guerre, justice

Contacts

  • Colloque Tchétchénie ~
    courriel : chechnyaviolence [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Anne LE HUEROU
    courriel : anne [dot] lehuerou [at] free [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Tchétchénie : logiques de violence et expériences de guerre », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 20 avril 2012, https://doi.org/10.58079/ks3

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