HomeTransmission in the opposite direction, inversed filiation and ascendant socialisation
Transmission in the opposite direction, inversed filiation and ascendant socialisation
Transmission à rebours, filiation inversée, socialisation ascendante…
Inverse perspectives on relations between generations
Regard renversé sur les rapports de générations
Published on Monday, June 25, 2012
Abstract
Announcement
Argumentaire
On a coutume d’étudier dans le sens parents-enfants, adultes-jeunes, ancêtres-ego ce qu’on pourrait appeler les « flux familiaux » : la mémoire, la socialisation, les goûts, la culture, les valeurs, l’éducation, les apprentissages, la filiation, les biens… Selon sa place dans les générations, on sera en amont ou en aval de ces flux, on sera celui qui les émet ou celui qui les reçoit. Il faut pourtant constater que la circulation ne se fait pas à sens unique, que les courants s’inversent ou que leurs directions cohabitent dans l'organisation de la vie familiale quotidienne.
Les recherches sur les aides et les solidarités familiales en ont déjà largement fait état en s’intéressant à ces âges où, de tous temps et en tous lieux, se renverse la relation de dépendance et où il revient aux enfants de s’occuper de leurs parents (Clément et al., 2011; Kempeneers et Van Pevenage, 2011). C’est évidemment à ce type de « transmissions à rebours », selon l’expression de Claudine Attias-Donfut (1991: 105), que l’on pense d’abord. Mais il s’agit là davantage d’échanges au sein d’un mouvement de solidarité et de sociabilité familiale par essence multidirectionnel que de flux verticaux. Les transformations du sens traditionnel des flux familiaux s’observent cependant en d’autres circonstances qui ont été jusqu’ici ou peu documentées ou peu théorisées, or elles sont, pour la sociologie de la famille, autant d’occasions d’interroger le fonctionnement réel de la famille et ses évolutions par rapport aux définitions canoniques de l’institution familiale.
Ainsi observe-t-on que les enfants s’inventent un héritage en « patrimonialisant » certains objets familiaux ; objets précieux ou simples babioles, ils se font un devoir de les conserver, sans qu’il y ait eu de la part des défunts de legs commandant un tel souci. Blandine Mortain parle à ce sujet de « processus de pérennisation familiale en aval » (2003: 50). Ou encore que, loin de se laisser conter l’histoire familiale par ses ascendants, l’individu façonne sa mémoire familiale, « se donne le droit d’élire son héritage » (de Singly, 2005: 33), se ménageant ainsi une affiliation « dont il n’entend pas se priver, mais [dont] il ne souhaite surtout pas être la proie » (Déchaux, 1997: 314).
On pense aussi aux innovations sociales, culturelles, technologiques qui entrent dans les familles par les plus jeunes, les enfants exerçant sur leurs parents une « influence à rebours » (Attias-Donfut et al., 2002: 237) et devenant ainsi leurs éducateurs, voire les « prescripteurs » de certaines pratiques (Octobre, 2006). On pense aux familles immigrées qui s’acculturent grâce aux contacts privilégiés que les enfants ont avec le milieu d’accueil, via l’école par exemple (Ambert, 2001: 156), dont ils sont alors l’« interprète culturel » (Bérubé, 2004: 32). On pense à l’enfant qui, conçu et né dans la solitude de l’exil, inaugure une nouvelle lignée et se voit confié le rôle « d’ancêtre fondateur » (Adohane, 2007).
Ce ne sont là que quelques exemples. Nous ne doutons pas que les inversions des flux familiaux trouvent à s’observer dans bien d’autres situations et à bien d’autres occasions, aussi nous invitons les auteurs à présenter des situations originales pour la recherche et à multiplier les points de vue historiques et culturels sur la famille et les transformations qu’elle connaît (ou justement peut-être pas) dans les rapports de générations. Nous ne doutons pas davantage de l’intérêt qu’il y a, pour le progrès des connaissances de la famille contemporaine, à documenter, analyser, synthétiser et conceptualiser ce phénomène qui ne semble pas avoir fait l’objet, jusqu’ici, d’une réflexion systématique. Nous invitons donc les auteurs à profiter de ce regard en contre-pied pour travailler à la nécessaire (re-)définition des termes de transmission, d’échange, de socialisation, d’héritage, de filiation… et à soumettre leurs réflexions à ce numéro d’Enfances Familles Générations.
Conditions de soumission
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Date limite pour envoyer votre proposition : 15 octobre 2012
- Votre résumé (de 1500-2000 caractères, espace compris doit être envoyé à : delphine.lobet@ucs.inrs.ca et à lidia_eugenia@yahoo.com.br
- Le manuscrit complet des propositions acceptées devra être envoyé au plus tard le 1er février 2013
- Les auteurs sont priés de se conformer aux règles d’éditions de la revue http://www.efg.inrs.ca/index.php/EFG/about/submissions#authorGuidelines
Tous les manuscrits sont acceptés ou refusés sur la recommandation du comité de rédaction et des responsables de ce numéro spécial de la revue, après avoir été évalués à l'aveugle par deux lecteurs externes ou plus.
Rédactrices invitées
- Dephine Lobet, post-doctorante, INRS Urbanisation Culture et Société, Canada
- Lidia Eugenia Cavalcante, professeure, Universidade Federal do Ceará, Brésil
Comité scientifique international
- Brigitte Feuillet, Faculté de Droit de Rennes, France
- Claudine Attias-Donfut, CNAV, Paris, France
- Marina Rezende Bazon, Universidade de São Paulo, Brésil
- Thierry Blöss, Université d’Aix-en-Provence, France
- Danielle Boyer, CNAF, Paris, France
- Jean Dumas, Université de Genève, Suisse
- Anne Gauthier, Interdisciplinary Demographic Institute, Pays-Bas
- Caroline Henchoz, Université de Fribourg, Suisse
- Didier Le Gall, Université de Caen Basse-Normandie, France
- Agnès Martial, CNRS, Marseille, France
- Emmanuelle Maunaye, Université de Tour, France
- Catherine Pugeault-Cichelli, Université Paris Descartes, France
- Jean-Louis Renchon, Doyen de la faculté de droit, Université Catholique de Louvain, Belgique
- Catherine Sellenet, Université de Nantes, France
- Irène Théry, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), France
- Veronica Tichenor, SUNY-Institute of Technology, États-Unis
- David G Troyansky, Brooklyn College, États-Unis
Références bibliographiques
- Ambert, A.-M. 2001. The Effect of Children on Parents, 2e éd., New York, Haworth Press.
- Attias-Donfut, C., N. Lapierre et M. Segalen. 2002. Le nouvel esprit de famille, Paris, O. Jacob.
- Bérubé, L. 2004. Parents d'ailleurs, enfants d'ici dynamique d'adaptation du rôle parental chez les immigrants, Sainte-Foy, PUQ.
- Kempeneers, M. et I. Van Pevenage. 2011. « Les espaces de la solidarité familiale », Recherches sociographiques, vol. 52, no 1, p. 105-119.
- Singly de, F. 2005. Les uns avec les autres. Quand l’individualisme crée du lien, Paris, Hachette
Subjects
- Sociology (Main category)
- Mind and language > Thought
- Society > Ethnology, anthropology
- Society > Urban studies
- Society > Geography
- Society > History
- Society > Political studies
Date(s)
- Monday, October 15, 2012
Keywords
- famille, transmission, transmission à rebours, générations
Contact(s)
- Dephine, post-doctorante, INRS Urbanisation Culture et Société, Canada Lobet
courriel : delphine [dot] lobet [at] ucs [dot] inrs [dot] ca - Lidia Eugenia, professeure, Universidade Federal do Ceará, Brésil Cavalcante
courriel : lidia_eugenia [at] yahoo [dot] com [dot] br
Reference Urls
Information source
- Elisha Laprise
courriel : elisha [dot] laprise [at] ucs [dot] inrs [dot] ca
License
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To cite this announcement
« Transmission in the opposite direction, inversed filiation and ascendant socialisation », Call for papers, Calenda, Published on Monday, June 25, 2012, https://doi.org/10.58079/lal