Le colloque s’attachera à faire un point sur les représentations de l’entreprise que la crise impose de revisiter. Dans les différentes disciplines, son statut est ambivalent. D’autres objets lui ont été préférés, tels notamment le travail, les métiers ou les contrats. Pourtant, et malgré ses mutations, elle reste un espace, un ordre dont la réalité singulière est reconnue.

Argumentaire

L’entreprise traverse une crise inédite, qui est d’abord d’une crise de sa représentation. Concevoir l'entreprise comme propriété des actionnaires en a sans doute sapé la légitimité. Cela a permis d’édifier des pouvoirs nouveaux sans redistribuer les responsabilités, d’établir des normes d’évaluation financière déconnectées des rapports de production, de démembrer l’entreprise au sein de montages juridiques complexes. Ce modèle apparaît ensuite d’autant moins adapté que les activités, les modes d’organisation et les modèles économiques ont considérablement évolué. Entre l’auto-entrepreneur et les écosystèmes d’affaires, on peut se demander si l’entreprise est encore le bon niveau d’analyse ou de normativité.

Alors que l'entreprise est investie de nouvelles responsabilités sociales ou environnementales, et qu’on voudrait y voir une nouvelle institution "providentielle" comme l’a été l’État avant elle, ne faut-il pas en repenser les référentiels? Au fond, l’entreprise a-t-elle encore un avenir?

Le colloque s’attachera à faire un point sur les représentations de l’entreprise que la crise impose de revisiter. Dans les différentes disciplines, son statut est ambivalent. D’autres objets lui ont été préférés, tels notamment le travail, les métiers ou les contrats. Pourtant, et malgré ses mutations, elle reste un espace, un ordre dont la réalité singulière est reconnue.

Au-delà, sur quels fondements théoriques faire reposer une compréhension nouvelle de l’entreprise et de ses formes contemporaines? Quels sont les discours, les pratiques ou les dispositifs capables de porter de nouveaux modèles? Ce colloque sera l’occasion de réunir des chercheurs et des acteurs qui partagent ces questions. Il explorera les voies susceptibles de renouveler la vision de l’entreprise et de repenser les formes de l’engagement collectif.

Responsables scientifiques

• Baudoin ROGER
• Blanche SEGRESTIN
• Stéphane VERNAC

Programme

(susceptible de modifications)

Mercredi 22 mai

Après-midi: ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée: Présentation du Centre, du colloque et des participants

Jeudi 23 mai — Repères et ouvertures. L'entreprise, un objet scientifique?

Matin:

• Baudoin ROGER, Blanche SEGRESTIN & Stéphane VERNAC : Ouverture
• Patrick FRIDENSON : L'histoire des entreprises: une nouvelle histoire ou la même histoire?
• Antoine LYON-CAEN : Le droit sans entreprise

Après-midi:

• Denis SEGRESTIN : Le social sans entreprise ?
• Jean-Michel SAUSSOIS : Les représentations des dirigeants de la grande entreprise

Soirée :

Témoignage de Michel LESCANNE : Quelle mission pour l'entreprise? Le cas de Nutriset

Vendredi 24 mai — Les traditions de la représentation de l'entreprise

Matin:

• Claire LEMERCIER : Naissance de l'entreprise et formes concurrentes d'organisation
• Michel VOLLE : L'entreprise dans l'appareil statistique de l'État

Après-midi :

• Marie-Andrée CARON : L'entreprise en valeurs: la représentation par la comptabilité
• Olivier FAVEREAU : La crise des représentations : de la propriété à la crise de l'entreprise

Soirée :

Les doctrines sur l'entreprise, table ronde avec Antoine FRÉROT et Francis MER

Samedi 25 mai — Nouvelles théories, nouvelles représentations

Matin :

• Alain LOUTE : Entreprise et pouvoir de valorisation
• Corinne GENDRON : Les fondements institutionnalistes de l'entreprise

Après-midi :

• Pierre-Yves GOMEZ : Régimes de pouvoirs et gouvernance de l'entreprise
• Charley HANNOUN : Les valeurs aux fondements de l'entreprise: une approche juridique

Soirée :

La responsabilité des entreprises transnationales, table ronde animée et introduite par Michel CAPRON, avec Jacques VIERS

Dimanche 26 mai — Nouvelles théories, nouvelles représentations

Matin :

• Hervé DUMEZ : Entreprise et normativité
• Armand HATCHUEL : Innovation et entreprise : modèle d'hier et d'aujourd'hui 

Après-midi: DÉTENTE

Lundi 27 mai — Mutation et défis contemporains

Matin :

• Philippe FRÉMEAUX : L'économie sociale et solidaire, une alternative?
• Kevin LEVILLAIN et al. : Nouveaux statuts et formes alternatives de société

Après-midi :

• Pascal LE MASSON & Benoît WEIL: Les collèges de l’inconnu: conditions et vecteurs des rationalisations futures de l’entreprise
• Les coopératives d'Activités et d'Emplois (CAE) et les frontières de l'entreprise, table ronde introduite et animée par Elsa PESKINE, avec Stéphane VEYER et Frédéric PETITBON

Soirée : Maître Fiodor RILOV : Les restructurations d’entreprise: témoignage d’un avocat

Mardi 28 mai — Vers de nouveaux référentiels

Matin :

• Pierre-Paul ZALIO : Les ressorts territoriaux de l'activité entrepreneuriale
• Aurore CHAIGNEAU : Territorialiser l’entreprise: des besoins, des outils

Après-midi :

• Gwenaële ROT : Le travail au concret: action, engagement, responsabilité (communication élaborée avec Alexandra BIDET)
• Marie-Anne DUJARIER : La division sociale du travail de direction dans les grandes organisations

Soirée : Engagement, participation, compétitivité ; quel management ?, table ronde avec Jean-Marc LE GALL, Jean-Paul BOUCHET, Michel MEUNIER et Jean-Luc PLACET

Mercredi 29 mai — Clôture

Matin :

• Elisabeth CHATEL : Enseigner l’entreprise?

Après-midi : DÉPARTS