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Communications organisationnelles et management en contexte numérique généralisé

Organisational communications and management in general digital context

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Publié le jeudi 11 juillet 2013

Résumé

Ce colloque, le dixième qu’organise le groupe d’études et de recherches « Org&co », labellisé par la Société française des sciences de l’information et de la communication (SFSIC), vise à ouvrir un débat fondamental sur l’ensemble de ces questions et à les mettre en perspective avec le développement mondial des dispositifs numériques. En les mettant également en relation avec la mise en œuvre, à des niveaux inconnus jusqu’à ce jour, de dispositifs de surveillance et de contrôle, de traçage et de profilage des populations et des logiques d’actions individuelles et collectives. Il s’agit au fond de revenir sur une question majeure qui a alimenté les débats théoriques sur les communications d’entreprise : s’agit-il de l’extension de modèles d’action et de catégorisations issus du marketing, ou des relations publiques, ou plutôt de la généralisation des textes et des narrations, ou encore du développement des normes techniques et de pilotage par les « instruments » (injonctions et prescriptions) de l’état ?

Annonce

Colloque international Org&Co, « Communications organisationnelles et management en contexte numérique généralisé » 3, 4 et 5 octobre 2013 à Nice, France

Avec la participation :

  • du Laboratoire I3M (Information, Medias, Milieux, Médiations)
  • Université De Nice Sophia-Antipolis
  • et le soutien de la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC)

Argumentaire

Les constats et les recherches sur les informations et communications organisationnelles se sont depuis une vingtaine d’années, nourries des débats et des observations concernant le déploiement des technologies numériques, phénomènes nouveaux et intéressants à observer et à conceptualiser. Les technologies numériques, dans leurs multiples actualisations, comme dans leur perpétuelle émergence, bouleversent les procès de production et les modalités antérieures de travail, de relations aux temporalités, aux territoires, aux objets. Elles affectent les frontières entre sphères publique, privée, professionnelle, les formes sociales et les imaginaires.

Dans ce contexte, qu’en est-il du management organisationnel et de ses relations avec les pratiques et dispositifs d’information-communication, avec les nouveaux collectifs à présent traversés et travaillés par les réseaux et leurs protocoles, les interfaces, les terminaux nomades, les applications logicielles, les bases de données, les algorithmes etc. ainsi que de leurs formes variées : groupes projets, forums, réseaux sociaux d'entreprises, etc. ?

Comment penser le management dans ses différentes dimensions, comme « ensemble de conceptions, de décisions et d’actions visant à structurer des formes organisationnelles efficaces compte tenu de leurs buts » par exemple, ou comme « ensemble de méthodes de gestion des ressources humaines, matérielles et financières par les directions d'entreprises et, par extension ou imitation, par les directions de différentes autres organisations », ou bien encore comme ensemble de conceptions et de techniques porteuses d’une « idéologie managériale de la rationalité des méthodes organisationnelles » telles que critiquées par Max Weber et Cornélius Castoriadis ? Et qu’en est-il de l’extension de la dimension managériale à tous les niveaux d’échelle organisationnelle, depuis le « top-management » en charge de la mise en œuvre des stratégies d’information et de communication institutionnelle, jusqu’au management de proximité en charge de la mise en œuvre des stratégies de communication organisante dans un contexte de recomposition générale des formes organisationnelles selon des logiques et modèles normatifs internationaux ?

Comment se pense le management au regard de narrations organisationnelles qui se démultiplient et intègrent plus que des discours et des échanges linguistiques (novlangue) témoignant du fantasme managérial de maîtrise des évolutions techniques alors même que ces dernières imposent leurs accélérations non contrôlées. Les communications qui se font et se défont et recomposent la conception d’un collectif marqué par les tensions du couplage sociotechnique où circulent affects et désirs, raison techniciste et innovatrice n’ouvrent-elles pas sur de nouveaux modes managériaux ? L’explosion des communications organisationnelles n’est-elle pas le symptôme d’une profonde crise du management et des conceptions antérieures des formes organisationnelles, des frontières des entreprises, des logiques d’efficacité et d’évaluation ?

En effet, le numérique contribue à réorganiser le travail et les communications qu’il « équipe ». Ces dispositifs interviennent dans les processus de collaboration, de coopération et plus généralement de contrôle et de surveillance accrus des activités qu’ils encadrent et règlementent. Ils sont nécessairement porteurs de nouvelles formes sociales et de nouveaux rapports au travail révélant d’autres formes de tensions et de relations au pouvoir. Les mouvements de reconfiguration des territoires organisationnels accentués par le numérique nous amènent à repenser les processus et formes organisationnels comme des systèmes instables, perpétuellement recomposés et éphémères, aux relations internes et aux frontières "engagées" dans des économies politiques de la mémoire et de l’information qui tendent à être massivement dominées par la saturation en cours des marchés

Ce colloque, le dixième qu’organise le groupe d’études et de recherches « Org&co », labellisé par la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC), vise à ouvrir un débat fondamental sur l’ensemble de ces questions et à les mettre en perspective avec le développement mondial des dispositifs numériques. En les mettant également en relation avec la mise en œuvre, à des niveaux inconnus jusqu’à ce jour, de dispositifs de surveillance et de contrôle,  de traçage et de profilage des populations et des logiques d’actions individuelles et collectives. Il s’agit au fond de revenir sur une question majeure qui a alimenté les débats théoriques sur les communications d’entreprise : s’agit-il de l’extension de modèles d’action et de catégorisations issus du marketing, ou des relations publiques, ou plutôt de la généralisation des textes et des narrations, ou encore du développement des normes techniques et de pilotage par les « instruments » (injonctions et prescriptions) de l’état ?

Dans cette perspective, des contributions extrêmement ouvertes sont attendues dans les grands domaines suivants :

1. Transformations organisationnelles et nouveaux modèles managériaux

  • La transformation organisationnelle qui se fait dans de multiples directions est surdéterminée par les critères de performativité néo-libéraux et les manières dont les technologies numériques sont mises au service du capitalisme mondial. Ceci concerne toutes formes d’organisations, entreprises du commerce, de l’industrie, des services, mais aussi les grandes institutions de la santé, de l’éducation, les collectivités, l’armée…
  • Les modèles coopératifs déployés par le management, en général comme horizon enchanté, le sont sur le fond d'une arène conflictuelle marquée du sceau de "la pacification". L'obsession innovatrice (la compulsion qui la porte) doit être interrogée à partir de l'émergence d'économies politiques alternatives.
  • Les dimensions polycentriques des gouvernances nous semblent mériter une attention toute particulière.
  • Les paradoxes managériaux qui découlent du nouveau monde numérique organisationnel, la potentielle restriction des libertés et l’extension de la participation.

2. Reconfiguration des espaces-temps organisationnels

  • Le basculement vers des logiques de flux ainsi que les reconfigurations des espaces professionnels doivent être analysés dans leurs origines, effets, perspectives, en relation avec les processus de reterritorialisation et de recomposition (couplage technogenèse / sociogenèse).
  • L’hyperconnectivité professionnelle et privée suscite des analyses qui ne prennent pas suffisamment en compte les enchevêtrements des territoires et qui montrent très vite leurs limites quant aux transformations des pratiques professionnelles et plus largement du monde du travail. A ce titre elles doivent être reprises et éclaircies.
  • Les intranets comme lieu central et zone frontière comme émergence de nouvelles temporalités au cœur des pragmatiques socio-cognitives, des routines intellectuelles et / ou physiques pourront être réinterrogés. (Processus de synchronisation et processus de diachronisation subissant là aussi des transformations relativement importantes.)
  • Les nouvelles formes de mobilité au cœur des organisations et les bouleversements managériaux engendrés. Les notions de pouvoir hiérarchique, de contrôle, de subordination s’accordent difficilement de ces mutations spatio-temporelles.
  • Les réseaux sociaux d'entreprise avançant masqués mais à grands pas, vers des utilisations et exploitations des données produites par eux et dédiées à la production de boîtes noires (indicateurs, cartographies des flux sémantiques...).

3. Collectifs de pratiques et nouveaux modes d’existence au travail

  • La question des collectifs et des modes d'organisations suppose d'être pensée comme processus de différenciation qui fait cohabiter le plus archaïque et le plus novateur selon les intérêts et les finalités des forces économiques et politiques dominantes.
  • L'emballement des dynamiques et des addictions associées pose problème alors que le management tente de produire les conditions de la métastabilité des collectifs entre impératif capitalistique et procédures disciplinaires parfois violentes, entre systèmes a-centrés et systèmes centrés, entre modes de surveillance et de « sous-veillance » (shadow identity, avatar)
  • Le problème récurrent de la souffrance au travail, perte d’identité dans l’élaboration contrainte des subjectivités pourra être abordée et plus généralement des relations à un pouvoir managérial modifié.

4. Performativité des discours managériaux

  • Les formes de narrations managériales hybrides émergent du numérique, les traces, traçabilité et évaluation en relation avec les politiques managériales et les nouvelles formes de pouvoir quelquefois bien plus coercitives que la violence d’une autorité.
  • L’utopie communicationnelle numérique, d’une « organisation transparente », ou « fluide » ou encore « interactive », dans une fascination sans cesse renouvelée de technicité et la complexité managériale à gouverner aussi de l’imaginaire.
  • La fabrication des nouveaux modes de gouvernance  et la fabrique du consentement avec les questions narratives dont elles sont l'expression et l'exprimé. (formes collectives nouvelles du procès de travail, des intelligences collectives).
  • L'évolution du salariat et les formes syndicales de contre-pouvoirs (soumises à la variation que l'on peut qualifier d'anthropologie des agencements politiques dans le cadre des "sociétés performatives" et des sociétés d'abondance peuvent être abordées de manière frontale).
  • La production de nouvelles subjectivités étant en particulier liée de manière essentielle, aux nouvelles écritures informatiques couplées à l'axiomatique capitalistique.
  • Le développement dumarketing et la recomposition des logiques marchandes dans le contexte de la numérisation, à partir d’une traçabilité étendue, par le profilage.

Modalités de soumission

Les propositions de communication, en français, pourront être des monographies et / ou des approches comparées, travaillées sur la longue durée ou sur le temps court.

Le colloque est ouvert à l’ensemble des SHS, mais aussi aux sciences de gestion, du management et de l’administration.

Il entend privilégier les approches empiriques et leurs descriptions précises, discuter les notions, concepts, théories qui les portent et s’en dégagent.

Date limite de dépôt : le 15 juillet 2013

Les propositions de communication de 1500 signes maximum espaces compris comporteront

  • un titre,
  • 3 mots clés,
  • 5 à 8 références bibliographiques
  • ainsi qu’une courte présentation de l’auteur (Nom, prénom, Institution, laboratoire, adresse mail).

La sélection des propositions sera réalisée en double aveugle par les membres du comité scientifique.

Elles sont à envoyer à :

Publication des actes

Les actes seront publiés sur le site Org&Co avant le colloque et diffusés le jour du colloque en version papier.

Les meilleures communications seront sélectionnées pour publication dans un ouvrage collectif ou dans un numéro d’une revue classée.

Comite organisation

  • Sylvie Parrini-Alemanno
  • Claudine Batazzi
  • Lorrys Gherardi
  • Vanina Galli
  • Doctorants du laboratoire I3M, Nice-Toulon
  • Etudiants du Master CCOSII, Nice

Comité scientifique provisoire

  • Alemanno Sylvie P., Université de Nice Sophia Antipolis, France
  • Batazzi Claudine, Université de Nice Sophia Antipolis, France
  • Amsidder Abderraman, Université Ibn Zohr, Maroc
  • Bernard Françoise, Université de Provence, France
  • Bonneville Luc, Université d'Ottawa, Canada
  • Bourdin Sylvie, Université Paul Sabatier Toulouse 3, France
  • Bouzon Arlette, Université de Toulouse, France
  • Carayol Valérie, Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3, France
  • Catellani Andrea, Université catholique de Louvain, Belgique
  • Cordelier Benoit, Université du Québec à Montréal
  • D’Almeida Nicole, Université Paris 4 Sorbonne, France
  • Delcambre Pierre, Université Charles-de-Gaule Lille 3, France
  • Douyere David, Université de Paris 13, France
  • Durampart Michel, Université du Sud Toulon Var, France
  • Frandsen Finn, HEC Aarhus, Danemark
  • Gramaccia Gino, Université Michel Montaigne Bordeaux 3, France
  • Grosjean Sylvie, Université d'Ottawa, Canada
  • Johansen Winni, HEC Aarhus, Danemark
  • Lalanda Rolando, Université de Ponta Delgada, Portugal
  • Lali Pina, Université de Bologne, Italie
  • Le Moënne Christian, Université Européenne de Bretagne-Rennes 2, France
  • Lepine Valérie, Université Pierre Mendès-France Grenoble 2, France
  • Loneux Catherine, Université Européenne de Bretagne-Rennes 2, France
  • Martin Juchat Fabienne, Université Stendhal Grenoble 2, France
  • Mayère Anne, Université Paul Sabatier Toulouse  3, France
  • Meyer Vincent, Université de Lorraine, France
  • Parent Bertrand, EHESP et Université Européenne de Bretagne-Rennes 2, France 
  • Rasse Paul, Université de Nice Sophia Antipolis, France
  • Zacklad Manuel, CNAM, Paris

Lieux

  • ISEM, Campus de St Jean d'Angely - 24, av. des diables bleus
    Nice, France (06)

Dates

  • lundi 15 juillet 2013

Mots-clés

  • communications organisationnelles, management, contexte numérique généralisé, technologies numériques, réseaux

Contacts

  • Sylvie Parrini-Alemanno
    courriel : sylvie [dot] parrini-alemanno [at] lecnam [dot] net

URLS de référence

Source de l'information

  • Lorrys Gherardi
    courriel : lorrys [dot] gherardi [at] unice [dot] Fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Communications organisationnelles et management en contexte numérique généralisé », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 11 juillet 2013, https://doi.org/10.58079/nzp

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