AccueilLe religieux dans les sciences sociales en France, une légitimité problématique ?

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Le religieux dans les sciences sociales en France, une légitimité problématique ?

Priests in social sciences in France - problematic legitimacy?

Colloque annuel de l'association française de sciences sociales des religions

Annual conference of the Association française de sciences sociales des religions

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Publié le lundi 09 septembre 2013

Résumé

La religion, qui avait largement retenu l’attention des « pères fondateurs » de la discipline, est un objet aujourd’hui singulier dans la sociologie française. La sociologie des religions est parfois perçue comme un sous-champ relativement à part dans le paysage académique, peu représenté dans les enseignements et revues généralistes de la discipline. On peut y voir l’effet d’un auto-enclavement. Mais cela peut aussi être le fait d’une mise à distance par les collègues spécialistes d’autres objets. Comment caractériser et expliquer l'embarras de nombreux sociologues à l’égard des faits religieux ? Y a-t-il une spécificité laïcisante de la sociologie au sein des sciences sociales, à la différence de l’histoire ou de l’anthropologie où la religion serait un objet plus « banal » ? Existe-t-il une spécificité française à cet égard, en lien avec un effet inhibant de la laïcité ? 

Annonce

Argumentaire

La religion, qui avait largement retenu l’attention des « pères fondateurs » de la discipline, est un objet aujourd’hui singulier dans la sociologie française. La sociologie des religions est parfois perçue comme un sous-champ relativement à part dans le paysage académique, peu représenté dans les enseignements et revues généralistes de la discipline. On peut y voir l’effet d’un auto-enclavement : d’un point de vue institutionnel, la sociologie des religions malgré sa vitalité a peu essaimé au-delà de l’EPHE, de l’EHESS et de quelques laboratoires du CNRS. Mais cela peut aussi être le fait d’une mise à distance par les collègues spécialistes d’autres objets. Que ce soit sur le terrain, dans les pratiques enseignantes, ou dans les débats scientifiques, le fait religieux est souvent sujet d’un embarras, où il est difficile de démêler la part de l’hésitation scientifique vis-à-vis d’un sujet moins familier, et la part d’hésitation politique vis-à-vis d’un sujet jugé sensible ou contraire à des convictions laïques. Depuis quelques années cependant, l’islam a en partie contribué à changer la donne, même si dans de nombreux travaux, la dimension proprement religieuse est souvent contournée ou considérée comme ne justifiant pas une approche spécifique. On peut alors se demander dans quelle mesure les concepts issus de la sociologie des religions (parfois d’ailleurs soupçonnés d’être issus d’une « sociologie religieuse ») sont mobilisés dans les autres champs de la discipline.

À l’occasion de son colloque annuel en 2014, l’Association française de sciences sociales des religions propose ainsi de dresser un état des lieux de la position institutionnelle de l’objet religion dans les différentes disciplines des sciences sociales en France. Cette initiative se propose de compléter un précédent colloque de l’AFSR, organisé en 1997 sur « Le religieux des sociologues »[1]. Les chercheurs spécialistes du religieux y avaient proposé des analyses réflexives de leurs itinéraires personnels, et avaient témoigné, de ce point de vue, d’une progressive sécularisation des sociologues du religieux.

Il s’agit cette fois d’élargir la réflexion. Comment caractériser et expliquer aujourd’hui les attitudes des sociologues français à l’égard des faits religieux ? Y a-t-il une spécificité laïcisante de la sociologie au sein des sciences sociales, à la différence de l’histoire ou de l’anthropologie où la religion serait un objet plus « banal » ? Existe-t-il une spécificité française à cet égard, en lien avec un effet inhibant de la laïcité ?

On se propose comme premier axe de dresser un état des lieux de la question, en considérant différents observatoires (les revues, les associations professionnelles, les maquettes et pratiques d’enseignement à l’université, les recrutements en particulier). Il s’agira d’évaluer la place de l’objet « religion » parmi les objets de recherche de la sociologie en France, et de s’interroger sur les causes et sur les effets de sa relative marginalité.

Dans un deuxième axe, on s’intéressera à des travaux émanant d’autres sous-champs de la discipline (sociologie urbaine, sociologie de la famille, de l’école, des migrations, du travail, etc.) qui croisent le religieux. Les réflexions de chercheur-e-s ayant rencontré le religieux sur des terrains où ils ne l’attendaient pas nécessairement sont à cet égard particulièrement sollicitées. Mobilise-t-on les outils de la sociologie des religions dans ce cas ? Fait-on l’expérience de résistances, chez soi-même ou chez les collègues, à se saisir de cet objet ? En-dehors des spécialistes du religieux, les jeunes chercheur-e-s s’intéressent-ils au fait religieux indépendamment de tout ancrage personnel dans une tradition religieuse ? Y a-t-il de ce point de vue des différences générationnelles dans la curiosité des sociologues pour le fait religieux ?

Un troisième axe permettra de comparer les différentes disciplines des sciences sociales (sociologie, anthropologie, science politique, démographie, histoire en particulier) dans la place qu’elles font aujourd’hui à l’objet religion, en ouvrant si possible sur des comparaisons internationales.

Modalités de soumission

Les propositions de communications (titre et résumé de 3000 signes maximum, espaces compris, avec le nom, le statut et l’institution de rattachement de leur auteur-e) devront être adressées

avant le 15 octobre 2013

aux trois adresses suivantes :

Comité d’organisation

[1] Yves Lambert, Guy Michelat, Albert Piette (dir.), 1997, Le religieux des sociologues. Trajectoires personnelles et débats scientifiques, L’Harmattan, coll. « religion et sciences humaines ».

Comité scientifique

Les membres du bureau de l'AFSR 

Joëlle Allouche, Céline Béraud, Nicolas de Brémond d'Ars, Martine Cohen, Béatrice de Gasquet, Frédéric Gugelot, Martine Gross, Louis Hourmant, Liliane Kuczynski, Séverine Mathieu, Sophie Nizard, Christine Rodier, Paul Zawadzki

valideront le choix des intervenant-e-s.

Lieux

  • CNRS Pouchet - 61 rue Pouchet
    Paris, France (75017)

Dates

  • mardi 15 octobre 2013

Mots-clés

  • religion, objet de recherche, sociologie, anthropologie, histoire, science politique, démographie

Contacts

  • Céline Béraud
    courriel : celine [dot] beraud [at] ehess [dot] fr
  • Bruno Duriez
    courriel : bruno [dot] duriez [at] univ-lille1 [dot] fr
  • Béatrice (de) Gasquet
    courriel : beatrice [dot] degasquet [at] univ-paris-diderot [dot] fr

Source de l'information

  • Céline Béraud
    courriel : celine [dot] beraud [at] ehess [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le religieux dans les sciences sociales en France, une légitimité problématique ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 09 septembre 2013, https://doi.org/10.58079/o77

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