AccueilGirard-Derrida : d’une déconstruction à l’autre

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Girard-Derrida : d’une déconstruction à l’autre

Girard-Derrida: from one deconstruction to another

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Publié le jeudi 31 octobre 2013

Résumé

Organisé par l'ARM en partenariat avec la BnF, ce colloque international, réunissant des connaisseurs éminents des oeuvres de Girard et Derrida (qui pour certains assistèrent au colloque historique de Baltimore en 1966) fait pour la première fois le point sur la complémentarité de ces deux oeuvres, mais aussi sur leurs divergences irréductibles. Entre la déconstruction de la mythologie opérée par Girard et celle de la philosophie opérée par Derrida, il y a indéniablement des points de contact. Les intervenants de ce colloque tenteront de les définir le plus précisément possible et, au-delà des oppositions indéniables, réfléchiront sur l'objet commun aux deux entreprises : leur relation décisive à l'origine.

Annonce

Présentation

Il y a entre René Girard et Jacques Derrida des points de rencontres, et d’abord une rencontre.

Parce que, comme on le sait, c’est Girard qui, lors du colloque de 1966 à Baltimore, a ouvert la voie de la notoriété à Derrida, du même mouvement qu’il était, sans le savoir, à l’origine du succès américain de la French Theory Consacrer un colloque à ces deux auteurs, nous oblige donc à revenir sur ce commencement d’une manière singulière : à partir de deux de ses initiateurs qui ont en commun ceci de n’avoir participé à la French Theory qu’en marquant un écart avec ses mouvements dominants ; qui, par exemple, ne se rapportent à la psychanalyse ou au structuralisme qu’en prenant quelques vraies distances.

Mais Girard cite peu Derrida et Derrida ne cite pas Girard. Pourtant, les lecteurs sentent des points de frôlement, voire de contact.

Derrida, lecteur subtil du détail, Girard avançant avec moins d’égards vers l’intuition centrale d’un texte ou d’une tradition, partagent néanmoins une même violence interprétative : si la « déconstruction » est derridienne, Girard n’aura pas refusé de qualifier ainsi son propre travail.

Tous deux rôdent également dans les parages de l’ambivalence du pharmakon qui peut sauver et/ou tuer ; tous deux tiennent à la différence et se méfient de l’indifférence en sa proximité avec une violence originaire.

Enfin, le déconstructeur de toute onto-théologie aura médité les rapports de la déconstruction avec la « théologie négative » ; il aura, le temps passant (et au contact de Levinas), présenté la déconstruction comme un « dire oui » sans condition, la mise en contact avec un « me voici » abrahamique qui ouvre une temporalité messianique. Dans le même temps de mûrissement, le penseur du désir mimétique, de son côté, aura accordé à la tradition biblique un statut exemplaire et décisif ; puis il aura fait du christianisme la seule sortie salutaire hors du temps apocalyptique de la « montée aux extrêmes » (selon les mots de Clausewitz).

Les différences entre les deux penseurs certes s’aiguisent ; mais ne témoignent-elles pas aussi qu’ils s’approchent ensemble d’enjeux brûlants que leur confrontation pourrait aider à mettre au jour ?

En menant à bien cette confrontation, sans doute ne faudra-t-il pas sous-estimer la différence entre un geste philosophique, fût-il déconstructeur de la philosophie elle-même, et un geste qui, relevant à un moment et pour une part d’une certaine critique littéraire, s’installe dans le donné de l’anthropologie.

Ce colloque sera donc une injonction à méditer, au sein d’une proximité, ce qui distingue la différence et la différance ; une pensée qui scrute le jeu de l’indifférenciation et de la différence, les liens du désir et de la violence, l’ambivalence du pharmakon au cœur de l’humain et à l’origine de la culture ; et une pensée qui, habitée par des inquiétudes proches, les aborde en se laissant affecter par la déstabilisation de la question de l’Etre, la déconstruction de la métaphysique et/ou de l’onto-théologie.

Colloque organisé par Emanuele Antonelli, Benoît Chantre, Andrew McKenna et François-David Sebbah

INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR LE SITE DE L'ARM : www.rene-girard.fr (places limitées à 70 personnes)

PROGRAMME

Matin : président de séance : Andrew McKenna

9h00 Accueil par Denis Bruckmann et Andrew McKenna

  • 9h15 Benoît Chantre, « Girard-Derrida, une relation à l’origine »
  • 9h45 Stéphane Vinolo, « Derrida [tout] contre Girard : du double à l’origine »

10h15 Pause

  • 10h30 Gérard Bucher, « Derrida-Girard : le double impensé du sens et du sacré »
  • 11h00 Eric Gans, « Anthropologie générative, grammatologie girardienne »
  • 11h30 Débat, animé par Andrew McKenna

12h30 Pause déjeuner

Après-midi : présidence de séance : Charles Ramond

  • 14h00 François-David Sebbah, « D’une différence à l’autre : Girard et Derrida »
  • 14h30 Emanuele Antonelli, « 1972 : Girard, Derrida et la disparition de l'extériorité »

15h00 Pause

  • 15h15 Andrew McKenna, « Achever Derrida »
  • 15h45 Jean-Pierre Dupuy, « Déconstruction de la déconstruction »
  • 16h15-17h00 Débat et table-ronde conclusive animés par Charles Ramond

Catégories

Lieux

  • Bibliothèque nationale de France, Site Richelieu, Salle des Commissions - 5 rue Vivienne
    Paris, France (75002)

Dates

  • samedi 16 novembre 2013

Fichiers attachés

Mots-clés

  • Jacques Derrida, René Girard, philosophie, rencontre, différence

Contacts

  • Emmanuelle CHANTRE
    courriel : recherches [dot] mimetiques [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Emmanuelle CHANTRE
    courriel : recherches [dot] mimetiques [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Girard-Derrida : d’une déconstruction à l’autre », Colloque, Calenda, Publié le jeudi 31 octobre 2013, https://doi.org/10.58079/okg

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