HomeSexuality and communication
Published on Friday, November 22, 2013
Abstract
Coordonné par Etienne Armand Amato, Fred Pailler et Valérie Schafer, ce numéro invite, en plaçant la communication au cœur de la réflexion, à penser les évolutions de surface et de fond en termes de socialisation de la sexualité, autour de 3 axes : la sexualité comme forme(s) de communication ; la sexualité saisie par les moyens de communication ; la sexualité, un terrain de controverses.
Announcement
Argumentaire
Assumée, honteuse, épanouie, exhibée ou taboue, la sexualité est en permanence en tension entre le culturel et le biologique, le privé et le public, l’abandon et la maîtrise, le culte de la performance et l’hédonisme, la mise à nu et l’artifice, le dévoilement et le mensonge, la singularité et l’universalité, le gratuit et le commercial, l’abondance et la pénurie, la production et la reproduction, le sentimental et le pulsionnel. Traversée par des conflits, des paradoxes et des valeurs variables à l’échelle de la vie d’un individu comme des sociétés, elle est spécifiquement socialisée et constitue un terrain fécond et encore à explorer pour les sciences de la communication, mais aussi pour l’interdisciplinarité, car aucune discipline ne peut se prévaloir de pouvoir l’appréhender seule dans ses différentes dimensions (biologiques, culturelles, sociales, économiques…). A ce double titre elle intéresse la revue Hermès, fondée par Dominique Wolton. Quarante ans après Le nouvel ordre sexuel (Wolton, 1974) ce numéro invite, en plaçant la communication au cœur de la réflexion, à penser ce qui a changé, les évolutions de surface et de fond en termes de socialisation de la sexualité, et ce autour de 3 axes :
La sexualité comme forme(s) de communication
Initiation et éducation à la sexualité, identités sexuelles et de genres, lieux d’apprentissage, rites de passage, pratiques sexuelles, refus de la sexualité, dépendance sexuelle… seront au cœur de cette thématique. Les réflexions historiographiques, épistémologiques et méthodologiques sur la relation entre sexualité et communication seront également les bienvenues.
Considérer la relation sexuelle elle-même comme une forme de communication (ou d’incommunication parfois) peut transformer les perspectives traditionnelles, permettre de dépasser les barrières disciplinaires ou la normativité de certaines expertises scientifiques, pour aborder la diversité des pratiques interpersonnelles, du duo conjugal aux configurations plurielles, en passant par les rapports se réclamant d’une mise en partage différente, comme le tantrisme, les massages érotiques, le sadomasochisme, le recours aux objets sexuels, aux techniques de développement personnel, etc. Cette optique renouvelle-t-elle la façon de conceptualiser le sujet sexuel, dans sa rencontre avec son propre désir, dans son appréhension de l'altérité, dans sa confrontation aux normes et aux “déviances” ?
La sexualité saisie par les moyens de communication
Aujourd’hui, différentes formes de médiatisations du sexe coexistent, depuis les plus anciennes (art, littérature, musique…), en passant par les médias de diffusion (cinéma - dont les salles porno - et chaînes spécialisées, radio, presses et BD, sex shop) jusqu’aux réseaux numériques (sextos, sextapes “égarées”, visios, sex chats, sites communautaires, plateformes de partage, forums, jeux vidéo, cybersexe…). De fait, les médias et technologies de l’information et de la communication ont toujours été des terrains d’expérimentation pour formuler les fantasmes et désirs, entre liberté et formatage. Par leur caractère viral, leur accessibilité, leur gratuité parfois, les contenus pornographiques et érotiques sont largement demandés et consultés, donnant sa force à l’industrie du sexe médiatisé. Par ailleurs, le numérique a contribué à la diversification des représentations de la sexualité, notamment au fur et à mesure que les cultures minoritaires se sont emparées de ces nouveaux moyens de communication, à la façon des communautés gays, lesbiennes, bdsm, libertines, trans, queer, intersexe, bisexuelles ou récemment asexuelles. Dans ce contexte, il s’agit d’interroger cette stratification médiatique, l’expansion des contenus érotiques et pornographiques, la massification de leurs usages. En quoi le numérique a-t-il favorisé la possibilité pour des cultures de parler d’elles-mêmes et le déplacement, voire la récupération, de certaines de leurs composantes (par exemple l’esthétique gay, SM, fétichiste, etc.) ? Les contenus et les usages sont-ils plus inventifs, interactifs et « communicants » aujourd’hui que ceux qu’ont connus les clients des cinémas pornographiques, des sexshops, de Canal +, les consommateurs de presse ou K7, les amateurs de rencontre sur Minitel, etc. ?
La sexualité, un terrain de controverses
Cette partie souhaite étudier la mise en débat et les controverses qui traversent la sphère publique. Les cas historiques et contemporains ne manquent pas : éducation sexuelle, conjugalité, polyamour, statut de la prostitution, droit à la sexualité pour les handicapés, les personnes âgées, transsexualité, mariage pour tous, censure et régulation médiatique, mariage des prêtres, contraception et avortement, hypersexualisation des enfants/adolescents, médicalisation de la jouissance, industrialisation des objets de fantasmes, etc.
Au-delà, cette thématique peut s’attacher à revenir sur la notion même de “libération sexuelle” et ses manifestations actuelles, ses limites aussi, et les nouvelles normativités à l’œuvre, ses désillusions, comme ses revendications. La libération, réelle ou supposée, n’a-t-elle pas créé de nouveaux enfermements, de nouvelles servitudes ? Quels en sont les bénéficiaires, les exclus et les nouveaux terrains de revendications ? Comment la recherche peut-elle se structurer, à l’heure des “porns studies”, “gender studies” ou “queer studies” et de la mondialisation des luttes féministes et post-féministes ? En quoi la question sexuelle continue-t-elle d’être éminemment politique ?
Soumission d’une proposition d’article
Les propositions d’articles doivent comporter une page (environ 500 mots), présentant
- le titre,
- l’axe dans lequel s’insère de façon préférentielle cette proposition,
- l’argument et la problématique du papier proposé (et si possible un plan).
La proposition doit être anonymisée.
Dans le mail peut être joint une courte biographie de l’auteur (pas dans la proposition), ainsi que son approche disciplinaire et/ou méthodologique.
La longueur de l’article final, si la proposition est retenue, sera de 20 000 signes espaces compris (ceci inclut les notes et la bibliographie).
Il est également possible de faire une proposition d’encadré, à la place d’un article : soumis aux mêmes exigences scientifiques que les articles, les encadrés sont plus courts et peuvent consister en un éclairage ponctuel sur une étude de cas ou/et un point précis. Ils sont compris entre 5 000 et 8000 signes (espaces compris).
Les propositions doivent être envoyées à : propositionhermes@iscc.cnrs.fr
Calendrier
-
Date limite d’envoi des propositions d’articles : 25 novembre 2013
- Après évaluation par les coordinateurs (en fonction de la cohérence éditoriale du numéro et de la qualité scientifique), notification d’acceptation ou de refus, avec envoi des consignes éditoriales: 10 décembre 2013
- Date limite d’envoi des articles complets : fin février 2014
- Après évaluation de l’article complet, retour aux auteurs sur l’article : 10mars 2014
- Remise de l’article final : 25 mars 2014
Numéro coordonné par :
Etienne Armand Amato, Fred Pailler et Valérie Schafer
Subjects
- Modern (Main category)
- Mind and language > Information > Information sciences
- Society > Sociology > Gender studies
- Mind and language > Representation > Visual studies
- Mind and language > Information
Date(s)
- Monday, November 25, 2013
Keywords
- sexualité, communication
Contact(s)
- Valérie Schafer
courriel : valerie [dot] schafer [at] uni [dot] lu
Information source
- Valérie Schafer
courriel : valerie [dot] schafer [at] uni [dot] lu
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Sexuality and communication », Call for papers, Calenda, Published on Friday, November 22, 2013, https://doi.org/10.58079/oov