Pour le dire sans ambages « rien d'humain ne se fait en dehors du langage ». Les faits, pour exister, doivent être dits, d'une façon ou d'une autre ; le réel est socialisé par la médiation du langage. On s'intéressera d'une part à la façon dont l'analyse des formes et processus langagiers transforme et enrichit les élaborations sociologiques. Que font les sociologues de cet outil de médiation qu'est le langage ? Quelle place lui donnent-ils dans la constitution de leurs objets de recherches ? Il s'agira d'autre part, du point de vue de la sociolinguistique – laquelle étudie les interactions entre la diversification linguistique et le corps social, de s'interroger sur ses conceptions des critères sociaux, politiques, géographiques, démographiques qui font du langage un phénomène culturel.

Présentation

Le laboratoire DySoLa – Dynamiques Sociales et Langagières – rassemble des chercheurs d'horizons pluriels : sociologues, anthropologues, linguistes et sociolinguistes. Cette richesse permet de croiser les regards de disciplines voisines, dont la relation se noue autour d'un objet commun.

Pour le dire sans ambages « rien d'humain ne se fait en dehors du langage ». Les faits, pour exister, doivent être dits, d'une façon ou d'une autre ; le réel est socialisé par la médiation du langage. On s'intéressera d'une part à la façon dont l'analyse des formes et processus langagiers transforme et enrichit les élaborations sociologiques. Que font les sociologues de cet outil de médiation qu'est le langage ? Quelle place lui donnent-ils dans la constitution de leurs objets de recherches ? Il s'agira d'autre part, du point de vue de la sociolinguistique -laquelle étudie les interactions entre la diversification linguistique et le corps social-, de s'interroger sur ses conceptions des critères sociaux, politiques, géographiques, démographiques (...) qui font du langage un phénomène culturel. Le préfixe n'a rien d'anodin; nous citons pour mémoire le propos de l'un des fondateurs du département des « Sciences du langage » de notre université : Si la langue est chose éminemment sociale, n'est-on pas en droit d'estimer après Labov qu'il n'y a pas de véritable linguistique sans sociolinguistique et que de ce fait la sociolinguistique est la linguistique véritable (J. B. Marcellesi,1982).

On le voit, la relation entre sociologie et linguistique est déjà ancienne, elle reste cependant un objet de recherches. Nous souhaitons inscrire le présent cycle de conférences du laboratoire Dysola dans cette trajectoire, et nous interroger sur la façon de faire dialoguer interprétations linguistiques et sociologiques, pour reprendre le terme de l'un de nos conférenciers (Leimdorfer, 2000).

Ce cycle de conférences tentera de répondre à ces problématiques en posant tout d’abord la question de  la place de la langue dans la construction sociale de l’individu et de l’éducation sur l’axe de la  transmission culturelle avec François Rastier, ensuite il reviendra sur l’expérience du réseau « Langage et travail », créé en 1986 pour analyser les pratiques langagières en situation de travail (Anni Borzeix). Dans un deuxième temps, le lien entre sociologie et linguistique permettra de mettre en lumière les inégalités scolaires (Elisabeth Bauthier). Une troisième journée permettra de faire un état des lieux des différents paradigmes permettant d’appréhender les pratiques langagières sous un aspect anthropologique (Sandra Bornand et Cécile Leguy) ou sociologique (François Leimdorfer). Enfin, le cycle de conférences se conclura sur le colloque organisé par les doctorants du laboratoire Dysola, colloque cherchant à développer les liens existant entre les deux disciplines.

Programme

12 novembre, 18h – Maison de l'université

• François Rastier (Linguiste/Sémanticien, CNRS) viendra présenter son ouvrage « Apprendre pour transmettre : l'éducation contre l'idéologie managériale »

25 novembre 2013, 14h/17h Salle des thèses, bâtiment Freinet

• Anni Borzeix (Sociologue, Centre de recherche en gestion, École Polytechnique) : « Langage et travail. Le travail d'un réseau. Qu'avons-nous "fabriqué ? " » (et présentation du numéro de Sociologie et travail (prévu pour 2014) sur le thème des "Écrits du/au travail"

24 mars 2014, 14h/17h Salle des thèses, bâtiment Freinet

• Élisabeth Bautier (Sociolinguiste, Laboratoire Circeft-Escol, Université Paris 8) « Interpréter les différences langagières, interpréter les difficultés scolaires : revisiter Bernstein aujourd'hui ou comment faire lien entre sociologie et linguistique »

12 mai, 10h/17h – Salle des thèses, bâtiment Freinet

• Sandra Bornand (Ethnolinguiste, Laboratoire Langage, Langues et Cultures d’Afrique Noire, Institut National des Langues et Civilisations Orientales) et Cécile Leguy (Anthropologue, Centre d'anthropologie culturelle, Université Paris Descartes) : « Pour une anthropologie pragmatique et énonciative. Expériences de terrain en Afrique de l'Ouest »
• François Leimdorfer (Sociologue, Printemps, Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yveline) : « Les paradigmes de la prise en compte du langage en sociologie »

21 et 22 mai

• Colloque des doctorants : « Sociologie et Sciences du Langage : quel dialogue, quelles interactions ? »