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Philosophie et religion aujourd'hui

Philosophy and religion today

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Publié le vendredi 20 décembre 2013

Résumé

La revue Noèsis du Centre de recherches en histoire des idées (CRHI, EA 4318, université de Nice-Sophia-Antipolis) met en chantier un numéro consacré au thème : Philosophie et religion aujourd'hui, coordonné par Jean Robelin et Pierre-Yves Quiviger. Ce numéro sera réalisé avec le concours des chercheurs de l'Institut universitaire de la recherche scientifique de l'université Mohammed-V Souissi.

Annonce

Argumentaire

La revue Noèsis du Centre de Recherches en Histoire des Idées (CRHI, EA 4318, Université de Nice-Sophia-Antipolis) met en chantier un numéro consacré au thème : Philosophie et religion aujourd'hui, coordonné par Jean Robelin et Pierre-Yves Quiviger. Ce numéro sera réalisé avec le concours des chercheurs de l'Institut universitaire de la recherche scientifique de l'Université Mohammed-V Souissi.

Les rapports entre philosophie et religion ont longtemps été interprétés à travers le prisme de la sécularisation d'une part, des rapports entre foi et raison naturelle, d’autre part, que ce soit pour les opposer, ou pour intégrer l'une à l'autre. Cette approche semble aujourd'hui trop étroite, car l'examen même des rapports entre raison et foi oblige à en élargir l'horizon.

Dans Glauben, Wahreit, Toleranz, Joseph Ratzinger entendait démontrer l'incapacité de la raison à se tirer elle-même par les cheveux hors du marais de l'incertitude.

Cette critique du caractère à la fois formellement et contextuellement borné de la raison conduisait à la conclusion que l'Aufklärung était véritablement accomplie quand on reconnaissait la foi comme le véritable rapport de la raison à elle-même, dans le dépassement de l'ancienne opposition entre foi et raison philosophique. Mais si, à l'inverse, les religions doivent faire reconnaître l'universalité de leur foi par ceux qui ne la possèdent pas, ne doivent-elles pas alors accepter les critères de la raison philosophique, qui deviendrait ainsi leur véritable rapport à elles-mêmes ? Tel semble être le sens de l'argument de ceux qui, comme Habermas, réclament des religions qu'elles traduisent leurs arguments, dans les débats « de société » par exemple, en termes séculiers, admis par la raison naturelle. Ne sommes-nous pas alors enfermés dans un différend entre une raison qui ne peut se totaliser qu’à la condition d’être modifiée et éclairée par la foi, et une raison qui réclame de la foi qu'elle se coule dans les limites de la simple raison philosophique ? Ce différend n'éclaire-t-il pas les difficultés à trouver un terrain commun d'argumentation dans les débats qui traversent les sociétés occidentales actuelles ? Peut-on dépasser ce différend ? Faut-il au contraire renvoyer les antagonistes à leur spécificité et à leur incommensurabilité ?

Dans des sociétés marquées par l'individualisation des croyances, par la complexité des rapports entre des pratiques sociales autonomes et par des antagonismes sociaux conduisant parfois à la fermeture des communautés, les religions ne peuvent plus prétendre définir le tout social de façon simple et univoque à partir d'elles-mêmes. Peut-on dès lors se contenter d'en appeler aux grands exemples fondateurs sans réinterpréter la tradition à la lumière des problèmes contemporains ? Le rapport des religions aux sociétés ne fait-il pas nécessairement l’objet d’une médiation par les savoirs non religieux, comme la philosophie ou l'analyse historique ? Mais dans ce cas comment définir leur perspective propre ? Convient-il simplement de les renvoyer à l'analyse des formations symboliques que ces savoirs opèrent à des niveaux différents ? Et dans des sociétés où s'affirme le caractère intangible du moment de la liberté personnelle, comment définir une autorité des religions qui ne soit pas contrainte sur cette liberté sans la réduire au moment du débat philosophique? Comment penser alors ce qu'on a appelé le caractère impolitique des religions ?

A l'inverse, la philosophie peut-elle répondre aux demandes de sens émanant de sociétés qui semblent se définir par le nihilisme de l'accumulation indéfinie et d’un productivisme ravageur sans se constituer en religion laïque ou sans abandonner son caractère critique ? Peut-on définir la philosophie par sa laïcité, qui serait la dimension du caractère public de l'espace de la réflexion, sans proscrire toute philosophie religieuse, qu'il faut bien sûr distinguer d'une philosophie de la religion ?

Modalités d'envoi des propositions

Ces questions ne visent qu'à lancer le débat, non à l'enfermer dans un espace préétabli. Les intervenants sont donc invités à la plus grande liberté dans le choix des thèmes de leur intervention.

Les textes, d’une longueur de 35 000 signes maximum, doivent être envoyés à pierre-yves.quiviger AT unice.fr

avant le 30 mars 2014.

Une réponse sera donnée avant le 15 mai 2014.

Conseil de rédaction

Ali Benmakhlouf, Michel Biziou, Jacqueline Boniface, Jean-Luc Gautero, Elsa Grasso, Jean-François Lavigne, Jean-François Mattéi, Paul-Antoine Miquel, Jean Robelin, Carole Talon-Hugon

Comité de lecture

Fabienne Brugère (Bordeaux), Gabrielle Croco (Aix-Marseille), Nathalie Depraz (Rouen), Pierre Destrée (Louvain-la neuve), Emmanuel Faye (Paris X), Stéphane Haber (Besançon), Jean-Baptiste Joinet (Paris I), Jean-Louis Labussière (Montpellier III), Paolo Mancosu (Berkleley), Maryvonne Saison (Paris X), Jean-Jacques Wunenburger (Lyon III).


Dates

  • dimanche 30 mars 2014

Mots-clés

  • philosophie, religion, liberté personnelle, foi, laïcité

Contacts

  • Pierre-Yves Quiviger
    courriel : pierre-yves [dot] quiviger [at] unice [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Mélanie Plouviez
    courriel : melanie [dot] plouviez [at] univ-cotedazur [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Philosophie et religion aujourd'hui », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 20 décembre 2013, https://doi.org/10.58079/p1k

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