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Criticism of culture, the culture of criticism

Critique de la culture, culture de la critique

Contemporary readings of Critical Theory

Lectures contemporaines de la Théorie critique

*  *  *

Published on Thursday, January 02, 2014

Abstract

Pour les théoriciens de l’École de Francfort, la culture ne doit pas être étudiée comme un domaine en soi, mais comme un catalyseur et un réflecteur de phénomènes sociaux, esthétiques, subjectifs, psychanalytiques. Dans cette optique, l’approche transdisciplinaire de la Théorie critique mobilise des ressources méthodologiques et théoriques diversifiées qui favorisent la malléabilité de l’objet de recherche, et des allers-retours permanents entre terrain, recherche empirique et théorisation. Cependant, les interprétations scientifiques de ces travaux semblent souvent pencher vers une lecture philosophique, oblitérant ainsi ces approches empiriques et souvent phénoménologiques. Ainsi, la réserve d’outils méthodologiques et de concepts forgée par l'École de Francfort est peu utilisée dans les recherches empiriques actuelles. Partant de ce constat, nous souhaitons interroger la pertinence de ces acquis empiriques et conceptuels : en quoi peuvent-ils contribuer aux recherches actuelles sur les phénomènes culturels, sociaux et politiques ? Les travaux empiriques menés en sociologie, en linguistique, en sémiologie, en psychologie, en histoire, ou en science politique pourraient s’avérer particulièrement féconds pour une réactualisation dialectique et diachronique des travaux de L'École de Francfort.

 

 

Announcement

Argumentaire

Au sein des nombreuses recherches menées par l’Ecole de Francfort, les études sur la culture ont représenté un enjeu interdisciplinaire majeur. Elles ont été non seulement un terrain de recherche à part entière, mais ont surtout constitué un prisme d’analyse privilégié des rapports sociaux de domination (Dialectique de la Raison, 1942). Ces travaux ont été l’occasion de mettre en pratique un des préceptes de la Théorie critique, c'est-à-dire la permanente remise en question des bases méthodologiques et conceptuelles relative à la singularité des objets d’études : l’apparition et la transformation des phénomènes culturels appellent à un incessant redéploiement des méthodes et approches conceptuelles, et tendent à encourager la vitalité de la Théorie critique. Il s’agit ainsi de proposer régulièrement une reformulation du questionnement initial de L'École de Francfort concernant le potentiel émancipateur des phénomènes culturels.

L’avènement du nazisme et la catastrophe qui s’en suivit, ainsi que l’exode et l’éclatement du groupe de chercheurs, ont conditionné et influencé à la fois les conditions de travail de ces-derniers et leurs approches des phénomènes culturels, sociaux et politiques. Les interprétations des études sur la société et, plus précisément, sur la culture de l’Ecole de Francfort ont alors surtout mis l’accent sur ce contexte difficile de la production de la Théorie critique pendant et après la guerre et ont appuyé l’orientation pessimiste de certains travaux. L’Ecole de Francfort percevrait la culture de plus en plus sous l’angle de l’assujettissement, dont elle serait à la fois objet et outil (Honneth, 2001). En réalité, il convient ici de se demander si cette conception « pessimiste » de la culture – et plus généralement de la société de masse - est une caractéristique intrinsèque et dominante des textes de l’Ecole de Francfort après 1933, ou bien si cette tendance pessimiste provient essentiellement des commentaires scientifiques produits autour de ces textes. Ces analyses ont-elles éclipsé le caractère polymorphique et dialectique de la posture initiale de la Théorie critique par rapport aux phénomènes culturels ?

D’autre part, ces interprétations semblent pencher vers une lecture philosophique des travaux de L'École de Francfort, oblitérant ainsi ses approches empiriques et souvent phénoménologiques. Ainsi, la réserve d’outils méthodologiques et de concepts forgée par l'École de Francfort est peu utilisée dans les recherches empiriques actuelles, étant soit considérée comme désuète, soit exploitée de façon relativement monolithique.

Partant de ce constat, nous souhaitons interroger la pertinence de ces acquis empiriques et conceptuels, développés dans un contexte socio-historique particulier : en quoi peuvent-ils contribuer aux recherches actuelles sur les phénomènes culturels, sociaux et politiques, et comment ces dernières peuvent-elles les intégrer, les questionner et les actualiser?

Les travaux empiriques menés en sociologie, en linguistique, en sémiologie, en psychologie, en histoire, ou en science politique, en problématisant les rapports entre terrains concrets et théorisations critiques, pourraient s’avérer particulièrement féconds pour une réactualisation dialectique et diachronique des travaux de L'École de Francfort portant sur la culture ainsi que d’autres phénomènes sociaux.

Plusieurs thématiques se dégagent de ce questionnement et pourront faire l’objet de propositions de communication:

  • L’analyse critique interdisciplinaire de la culture : Différentes formes d’expressions et artefacts culturels (musique, cinéma, littérature, presse, radio, publicité, etc.) restent des terrains de recherches majeurs afin de perpétuer et d’actualiser la Théorie critique. Il s’agira de présenter des recherches empiriques contemporaines s’inspirant de la posture interdisciplinaire (sociologie, sémiologie, psychologie, psychanalyse, sciences politiques, etc.) de la Théorie critique et reformulant cette posture à l’aune des questionnements contemporain autour de la culture.
  • Perpétuation et renouveau de la Théorie critique : Les débats épistémologiques internes (notion de critique, place du marxisme, forme du capitalisme, etc) et externes (notamment avec Sartre, Arendt, Gadamer, Luhman, etc.) ont permis une perpétuation de l’approche critique des phénomènes culturels, historiques et sociétaux. Il s’agira de montrer comment certains phénomènes culturels et politiques ont pu concentrer ces débats et participent actuellement du renouveau de la Théorie critique (comme par exemple dans le champ disciplinaire des sciences du langage avec la sociolinguistique critique ou encore la Critical Discourse Analysis, etc).
  • Nouveaux objets de la critique : les  technologies numériques entraînent de profondes modifications des rapports sociaux à la culture, mais aussi des rapports intersubjectifs eux-mêmes (à l’échelle de la société comme des organisations). Il s’agira donc de présenter les approches critiques de ces nouveaux terrains, notamment de ses objets et méthodes spécifiques.

Modalités de soumission

Les propositions pourront ainsi porter sur des travaux empiriques ou théoriques, notamment interdisciplinaires, se concentrant sur la notion de culture au sens large (arts, artefacts, mais aussi culture politique, culture scientifique, etc.). Les propositions ne devront pas dépasser 3000 signes (espaces compris) et sont à envoyer

au plus tard le 10 février 2014

à l’adresse suivante : colloquecritiqueculture@gmail.com

Les candidat-e-s retenu-e-s seront informé-e-s au plus tard le 1er mars de leur sélection.

Le colloque aura lieu les 15 et 16 mai 2014 à la Sorbonne, amphithéâtre Durkheim.

Documents à joindre

  • Un curriculum universitaire
  • Nom, prénom, numéro de téléphone, attache universitaire
  • Proposition format word, arial 12, interligne 1,5

Conseil scientifique

  • Valérie Brunetière, MCF-HDR, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS - LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom
  • Pierre-Antoine Chardel, PR, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS - LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom
  • Lucile Chartain, Doctorante en sociologie, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS- LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom
  • Carmen Grabuschnig, Doctorante en sociologie, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS - LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom
  • Manon Him-Aquilli, Doctorante en sciences du langage, EDA, Université Paris-Descartes
  • Romuald Jamet, Doctorant en sociologie, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS- LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom
  • Jan Spurk, PR, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS- LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom

Comité d’organisation

  • Lucile Chartain, Doctorante en sociologie, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS- LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom
  • Carmen Grabuschnig, Doctorante en sociologie, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS - LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom
  • Manon Him-Aquilli, Doctorante en sciences du langage, EDA, Université Paris-Descartes
  • Romuald Jamet, Doctorant en sociologie, CERSES, Université Paris-Descartes / CNRS- LASCO, Université Paris Descartes /Institut Mines Télécom

Places

  • Amphithéâtre Durkheim (Sorbonne) - 12, rue Cujas
    Paris, France (75005)

Date(s)

  • Monday, February 10, 2014

Keywords

  • Théorie critique, école de Francfort, art, culture, sociolinguistique, industrie culturelle

Contact(s)

  • Romuald Jamet
    courriel : colloquecritiqueculture [at] gmail [dot] com

Information source

  • Romuald Jamet
    courriel : colloquecritiqueculture [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Criticism of culture, the culture of criticism », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, January 02, 2014, https://doi.org/10.58079/p60

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