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Créer et diffuser en francophonie

Creating and broadcasting in the French-language

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Publié le lundi 24 février 2014

Résumé

Séminaire mensuel organisé par l'association de jeunes chercheurs « francophonie-ens » à l'école normale supérieure de Paris pour la troisième année consécutive. Les séances ont lieu généralement un vendredi par mois, de 17h à 19h, en salle Celan. 

Annonce

Argumentaire

Lieu de rencontre entre chercheurs et acteurs de la francophonie (écrivain, politique, professionnel de la culture...), ce séminaire a pour but d'explorer, depuis un observatoire multidisciplinaire, un espace (métaphorique) de création et de circulation culturelle qui emploie ou pourrait employer la langue française.
Irréductible à une géographie politique (la « Francophonie » institutionnelle), qui lui donne pourtant certains de ses contours, la francophonie n'est pas seulement le monde bienheureux d'une « langue en partage ». Elle gagne bien plutôt à être pensée, loin de tout substantialisme, comme un champ de forces, établissant et déplaçant des centres et des périphéries, en relation avec les autres espaces linguistiques (anglophone, arabophone...). Le fil rouge de ce séminaire sera donc de rendre compte de l'emploi d'une langue de création (artistique, scientifique) et/ou de diffusion, dans un contexte où, par hypothèse, le choix de la langue française standard est l'un de ceux possibles.

Espace de possibles et de tensions linguistiques, la « francophonie » ne saurait par ailleurs se réduire pour nous à cette périphérie francophone non française à laquelle on la réduit souvent de manière inconséquente (en France aussi la question du choix de la langue de création et de diffusion se pose), ni aux seules régions réputées « francophones » (le Royaume Uni, le Mexique ou l'Iran pourront donc trouver leur place dans ce séminaire). Au-delà de la seule littérature, la création francophone s'étendra aux autres médias culturels, tels que le cinéma, la musique, ou encore à la production scientifique. C'est pourquoi nous essaierons de faire dialoguer des acteurs (éditeur, chanteur, diplomate, journaliste...) avec des chercheurs issus de disciplines aussi diverses que la littérature, la sociologie, l'histoire, la science politique, la géopolitique, ou encore la linguistique. Les mises en perspectives historiques ainsi que les comparaisons avec les autres situations linguistiques seront les bienvenues.
Ce séminaire de jeunes chercheurs est ouvert à tous, et se veut un espace de rencontre et de discussion. A l'issue de chaque séance, l'association offre à l'ensemble des personnes présentes un petit apéritif convivial.

Programme

vendredi 17 janvier (salle Celan)

« Trois décennies de prix littéraires francophones : quelle reconnaissance littéraire ? » Entretien de Madeline Bedecarré (EHESS) avec le critique Boniface Mongo-Mboussa (Columbia University Paris), co-rédacteur en chef de la revue Africultures.

vendredi 7 février (salle Beckett)

Autour du Drame linguistique marocain (Zellige, 2011) : entretien avec l'écrivain Fouad Laroui par Karolina Resztak (Université d'Amsterdam).

vendredi 28 février (salle Celan)

« Islamophobie et laïcité entre France et Québec », conférence de Valérie Amiraux (Université de Montréal / CNRS).

Lorsque la France s’enrhume, le Québec éternue-t-il toujours ? Plusieurs épisodes et déclarations de personnalités politiques québécoises récents invitent à répondre positivement. S’il est effectivement tentant de projeter les réalités françaises sur les débats autour de la montée de l’islamophobie au Québec notamment ravivés par le dépôt du projet de loi 60 dit de la Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement, plusieurs particularités du contexte québécois invitent à la prudence.

Partant de la tradition comparatiste entre la France et le Québec, cette présentation reviendra sur les débats publics autour de la laïcité et de la visibilité des signes religieux en France et au Québec, pour réfléchir à la question de la circulation des controverses entre ces deux espaces francophones et poser les spécificités de la construction de l’islamophobie dans chacun des contextes.

Valérie Amiraux est professeure de sociologie au département de l’Université de Montréal, en détachement de son poste de chargée de recherche au CNRS. Elle est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en étude du pluralisme religieux (CRSH). Ses recherches actuelles portent sur la discrimination religieuse des minorités croyantes dans certains États-membres de l’Union européenne, sur le rôle de l’arène juridique dans la régulation des conflits autour du port de signes religieux et, plus récemment, sur l’articulation entre pluralisme et radicalisation.

vendredi 21 mars (salle Celan)

"Marx en Haïti: histoire d'une pensée sur l'isolement économique et politique (1934-1971)" par Nathalie Batraville (Yale University)

Retracer l’histoire du marxisme en Haïti à travers le récit des conceptions, chez les intellectuels et les écrivains haïtiens du vingtième siècle, de l’isolement économique et politique des travailleurs haïtiens, permet d’explorer avec ces penseurs les fondements et les limites de la solidarité dans la société haïtienne et, plus largement, dans les mouvements sociaux. La notion d’isolement a abord été articulée par opposition aux idéologies qui posaient la couleur comme source principale de l’inégalité en Haïti et qui proposaient un nationalisme identitaire comme solution. Cette opposition a pris plusieurs formes, de la création du premier parti communiste en Haïti en 1934 par le célèbre écrivain Jacques Roumain, jusqu’à la critique de l’économiste et militant Yves Montas, qui posa et reposa inlassablement le problème de l’isolement des travailleurs agricoles vers la fin des années 1960. Il s’agira donc de repérer les différents moments qui menèrent à ce point culminant, et ainsi de développer une nouvelle lecture de l’histoire politique et littéraire d’Haïti.

Nathalie Batraville en est à sa quatrième année d’études graduées à l’Université Yale dans le département de littérature française. Elle est présentement à l’École normale supérieure en tant que pensionnaire étrangère. Sa thèse porte sur la génération d’écrivains qui ont commencé à écrire pendant le régime de François Duvalier (1957-1971). Elle examine comment Marie Vieux-Chauvet, Frankétienne et Jacqueline Beaugé ont articulé, à cause de cette conjecture particulière, une critique de la bourgeoisie fondée sur diverses conceptions de la problématique de l’isolement économique et politique des travailleurs agricoles haïtiens.

Début avril

Séance en association avec « La Semaine arabe » de l'ENS.

mercredi 14 mai à 17h00 (ENS, salle de conférence 46 rue d'Ulm)

"Les langues de la recherche : Quel marché pour les revues francophones de sciences sociales ?" par 'Yves Gingras (UQAM) 

Dans le contexte des discours sur la "globalisation" on entend dire de plus en plus que les revues francophones de sciences sociales doivent "s'internationaliser". Que signifie être "international" en sciences sociales? Quels effets un tel discours peut-il avoir sur les pratiques de recherche? Quelle est la fonction spécifique des revues savantes relevant de disciplines dont les objets sont plus locaux et indexicaux que ceux des sciences de la nature? Ce sont là les questions que nous aborderons dans cet exposé, fondé sur des recherches empiriques.

Yves Gingras est historien et sociologue, professeur à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences (CHSS). Spécialiste de cette question et chercheur prolifique, il s'est vu décerner notamment le Ivan Slade Prize 2001 qui couronne la meilleure contribution critique en histoire des sciences pour son essai « The Social and Epistemological Consequences of the Mathematization of Physics ». Il a également reçu en 2005 le prix Gérard-Parizeau « en reconnaissance de son œuvre exceptionnelle et de son engagement social dans l’ouverture du vaste et difficile champ de l’histoire des sciences ». Engagé dans les débats sur l'évolution de l'université et de la recherche, il a publié en 2014 Les dérives de l'évaluation de la recherche. Du bon usage de la bibliométrie (Paris, Raisons d'agir).

vendredi 13 juin (salle à confirmer) :

Présence africaine : table ronde avec Romuald Fonkoua, directeur de rédaction de la revue, et directeur du Centre International d'Etudes Francophones, Paris IV ; et Buata Bundu Malela (Université de Mayotte).

Lieux

  • ENS, salle de conférence - 45 rue d'ulm
    Paris, France (75005)

Dates

  • vendredi 17 janvier 2014
  • vendredi 07 février 2014
  • vendredi 28 février 2014
  • vendredi 21 mars 2014
  • vendredi 04 avril 2014
  • mercredi 14 mai 2014
  • vendredi 13 juin 2014

Mots-clés

  • francophonie, langues, cultures, échanges, postcolonial, centre-périphérie

Contacts

  • Tristan Leperlier
    courriel : tristan [dot] leperlier [at] gmail [dot] com
  • Association Francophonie-ens
    courriel : francophoniens [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Tristan Leperlier
    courriel : tristan [dot] leperlier [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Créer et diffuser en francophonie », Séminaire, Calenda, Publié le lundi 24 février 2014, https://doi.org/10.58079/pna

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