Argument
Most often, descriptive studies about spatial mobility rest on evaluative assumptions. For instance, the recent “mobility turn” in social theory (Urry, 2000) frequently claims that mobility is underlying every social practice, but also that is vital (Creswell, 2006; Adey, 2010). Likewise, studies about how poverty, disability, gender and citizenship affect people’s mobility implicitly assume that unequal mobility is unjust and should be redressed. So, what is mobility and what makes it so vital and important?
This conference’s aim is twofold: to make explicit the value judgments underlying descriptive studies about people’s mobility and to further clarify the concept of mobility. While considerable work has been done in mobility studies through concepts such as fluidity, accessibility and motility (Kaufmann, 2002), the meaning of mobility still varies according to disciplinary fields, authors and social practices considered. More surprisingly, ethics and theories of justice remain largely unaffected by the “mobility turn” (with some exception e.g. Bergmann & Sager, 2008). Occasionally, mobility has been recognized as a basic capability relevant to disability and gender justice (Nussbaum 2000; Robeyns, 2003; Kronlid, 2008); sometimes, freedom of movement is mentioned as a basic right (Shue, 1980), a primary good (Rawls, 1995), or even as a synonym for freedom (Hobbes, 1651; Carter, 1999). But no work has been devoted so far to analyzing the concept of mobility and the problems of justice it raises.
This interdisciplinary conference invites researchers working on various topics (residential mobility, accessibility and transportation, migrations, tourism, nomadism, etc.) to formulate and compare their definitions of mobility, and to explain the values underlying their use of the concept. This conference aims to take a step towards an ethics of mobility informed by social sciences.
Argumentaire
Les analyses de la mobilité présupposent souvent des jugements de valeur. Ainsi, le récent « tournant de la mobilité » en théorie sociale qui montre que la mobilité sous-tend toutes les pratiques sociales (Urry, 2000) souligne aussi son caractère vital (Creswel, 2006 ; Adey, 2010). De même, les études sur la manière dont la pauvreté, le handicap, le genre et l’appartenance nationale affectent la mobilité présupposent que les inégalités en termes de mobilité sont injustes et devraient être corrigées. Qu’est-ce donc que la mobilité, et qu’est-ce qui en fait un trait vital et fondamental ?
Ce colloque a un double objectif : contribuer à la clarification du concept de mobilité et au débat concernant la valeur qu’on lui accorde .
En effet, les débats en cours sur des concepts tels que la motilité, la fluidité, l’accessibilité, témoignent du dynamisme des études sur la mobilité, mais les usages du concept de mobilité varient avec les disciplines, les auteurs et les pratiques sociales analysées. En outre, l’éthique et les théories de la justice sont restées, à quelques exceptions près (Bergmann & Sager 2008), à l’écart de ces débats sur le « tournant de la mobilité ». Bien que la mobilité soit considérée comme une capabilité de base (Nussbaum 2000 ; Robeyns, 2003 ; Kronlid, 2008), que son importance soit reconnue comme capitale pour les questions de justice liées au handicap ou au genre, bien que la liberté de circulation soit qualifiée de droit élémentaire (Shue, 1980) de bien premier (Rawls, 1995), voire de synonyme de la liberté (Hobbes, 1651 ; Carter, 1999), il n’existe pas, à notre connaissance, de travaux entièrement consacrés à la mobilité et aux questions de justice qu’elle soulève.
Ce colloque interdisciplinaire invite les chercheur(e)s travaillant sur des objets différents (mobilité résidentielle, accessibilité et transports, migrations, nomadisme etc.) à clarifier et à comparer leurs définitions de la mobilité, tout en explicitant les jugements de valeur différents qui sous-tendent l’usage du concept. Ce faisant, il constituera une première étape de travail vers la construction d’une éthique de la mobilité informée par les sciences sociales.
Colloque soutenu par: Chaire d’éthique sociale (CNRS, Paris Descartes) ; Projet INAME (Sorbonne Paris Cité) ; Université de Poitiers ; Université de Laval (Québec, Canada).
Programme
Jeudi 20 mars 2014
9h30 – 10h30 : Peter Adey (University of London) Bad Evacuation: mobilities, justice, memory
11h – 12h30 : Sessions parallèles / Parallel sessions
Session 1 – Salle des conférences Chair : Caroline Caplan
- Julian Devaux « La mobilité à l’adolescence : une interaction spatiale et sociale »
- Rim Otmani, « La mobilité migratoire transnationale : la force des réseaux de migrants clandestins »
- Philippe Vellozzo, « Mobility and identity »
Session 2 – Salle J522 Chair : Florence Mourlhon-Dallies
- Patrick Turmel et Fannie Bélanger-Lemay, « Politiques de plurimodalité et justice urbaine »
- Heidi Rodrigues Martins, « Mobilité et quotidien : les astuces de ‘l’homme commun’ »
- Ali Hasan, « Du transport à la mobilité, un changement du raisonnement… La mobilité fait-elle la ville ? »
12h30 – 14h : Déjeuner / Lunch
14h – 15h : Stéphanie Souche (LET, Lyon 3) Urban Mobility and Fairness: Some Results
15h30 – 17h : Sessions parallèles / Parallel sessions
Session 3 – Salle des conférences Chair : Virginie Silhouette-Dercourt
- Sandrine Wenglenski, «L’effet des normes dans l’évaluation de la mobilité quotidienne »
- Charlotte Van Ooijen, « Mobility from a public administration perspective. Political history and technological present »
- Federico Oliveri, « Human mobility and the borders of justice. Towards a new cosmopolitanism from below »
Session 4 – Salle J522 Chair: Catherine Lejeune
- Juliette Morice, « Sur l’usage du concept de ‘vagabondage’ chez Montaigne »
- Candy Jangal, Erwan Le Mener et Nicolas Oppenchaim, « Penser les inégalités face à la mobilité à partir de la maîtrise du choix des lieux d’ancrage quotidiens et non pas seulement par le potentiel d’accès aux ressources urbaines : le cas des familles sans logement »
- Maurizio Ambrosini, « Une mobilité autorisée ‘par le bas’. Immigration irrégulière et processus de régularisation en Italie »
17h30 – 18h30 : Catherine de Wenden (Sciences Po) Mobilité mondialisée et régionalisée
Vendredi 21 mars 2014
10h – 11h : Chris Bertram (University of Bristol) The right to freedom of movement
11h30 – 13h : Sessions parallèles / Parallel sessions
Session 5 – Salle des conférences Chair : Patrick Turmel
- Edna Hernandez, « La marche comme révélateur d’une pratique sociale au sein de la mobilité »
- Etienne Faugier, « La vitesse : essai de définition d’un concept moteur de la mobilité »
- Mathieu Rabaud et Cyprien Richer, «La ‘mobilité’ selon les enquêtes-déplacement en France : concepts et valeurs véhiculés par les indicateurs quantitatifs »
Session 6 – Salle J522 Chair : Solange Chavel
- Hélène Simon-Lorière, « Le HCR et le ‘tournant de la mobilité’ : l’exemple de l’évolution des propositions pour ‘régler le problème’ des réfugiés en Afrique de l’Ouest »
- Anne Jarrigeon, « Mobilité et valorisation scientifique. De la conception à la circulation des savoirs »
- Caroline Gallez, « La mobilité : bien premier, nuisance ou norme sociale ? Controverses autour de la régulation des mobilités quotidiennes »
13h – 14h30 : Déjeuner / Lunch
14h30 – 16h : Sessions parallèles / Parallel sessions
Session 7 – Salle des conférences Chair : Stéphane Dufoix
- Yoann Demoli, « Comparer les usages de l’automobile des hommes et des femmes : inégalités ou différences ? »
- David Amiaud, «La mobilité comme support de l’inclusion socio-spatiale et du bien-être des personnes autrement capables »
- Frédéric Décosse, « Les programmes de migration temporaire entre mobilité bridée et Unfree Labour : ce que circuler veut dire au sein du capitalisme sécuritaire contemporain »
Session 8 – Salle J522 Chair : Speranta Dumitru
- Antoine Pécoud, « Etats-nation, justice globale et ‘gouvernance mondiale’ des migrations »
- Raphaëlle Théry, « Prisonnier, mais mobile ? »
- Lorenzo Coccoli, « Mobility and the Other. From the sixteenth century vagrant to the modern migrant »
16h30 – 17h00: Conclusions from parallel sessions
17h00 – 18h00: Vincent Kaufmann (EPFL, Lausanne) Mobilités: conceptualiser un phénomène social total