AccueilSurvie, vie digne, qualité de vie dans les situations extrêmes d'inégalisation globale

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Survie, vie digne, qualité de vie dans les situations extrêmes d'inégalisation globale

Survival, human dignity, and the quality of life in extreme situations of global inequality

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Publié le lundi 06 octobre 2014

Résumé

Philosophes, économistes, politistes, géographes, historiens interrogeront, sur leurs principes et leurs effets, les réponses apportées par la communauté internationale aux situations de pauvreté, de violence et de risque extrêmes. Une des hypothèses qui nourrissent l’organisation de ce colloque consiste à considérer l’expérimentation philosophique de la justice et de l’injustice globales dans les contextes de l’extrême pauvreté comme pouvant fournir un test significatif à faire passer aux théorisations contemporaines de la justice, élaborées le plus souvent dans le contexte nord-américain, tout autre, depuis le début des années 1970. Un test en même temps qu’une épreuve dont l’un des objectifs serait de mesurer les conséquences qu’a pu avoir sur les approches des inégalités conduites à partir de la fondation de principes de justice la propension plus ou moins grande qui en a résulté pour elles à procéder à l’ellipse de l’extrême.

Annonce

Argumentaire

Ce colloque croisant une diversité d’approches disciplinaires procède du constat que les questions soulevées par les inégalités se trouvent radicalisées, portées à leur paroxysme, dès lors que l’on considère non pas seulement les données de la justice sociale, mais aussi celle de la justice globale. Au plan de cette dernière ressort avec une acuité toute particulière la situation d’extrême dénuement subies par ceux que Thomas Pogge désigne comme les « pauvres du monde » eu égard aux exigences mêmes de la vie, comme simple survie, a fortiori à celles d’une vie digne et des représentations d’une forme de qualité de vie. Sont ainsi appréhendées des situations où l’Indice de développement humain (IDH), qui combine trois indicateurs principaux (espérance de vie, nombre d’années de scolarisation, PIB par tête), atteint, dans la cinquantaine des pays les plus pauvres, des résultats inférieurs à 0,53, tandis que, pour comparaison, celui de la petite trentaine de pays les plus humainement développés avoisine de très près ou dépasse 0,9, par rapport à un maximum de développement théorique, que n’atteint entièrement aucun pays, situé idéalement à 1. Même si la dimension monétaire de la pauvreté n’en exprime que certains éléments, il faut ainsi intégrer à la réflexion que dans certains de ces pays, comme c’est le cas en Haïti, près de 50 % des personnes vivent avec moins de deux dollars par jour, ou encore, peut-être plus saisissant encore, que 75 % disposent de moins de deux dollars : là aussi, pour comparaison et pour évaluer de façon partielle les injustices du monde, il faut garder à l’esprit que dans un pays comme la France, le revenu médian se situe à un peu plus de 1500 euros par mois, donc que 50 % de ses habitants vivent avec plus de 50 euros par jour.

L’indignation suscitée par de tels contrastes, tels qu’on les éprouve sur les terrains de l’extrême pauvreté, mais aussi des violences extrêmes (en particulier des violences faites aux femmes en contexte de conflits) et des risques extrêmes (notamment des risques liés au changement climatique), n’est assurément par elle-même ni une politique ni une philosophie politique. Au-delà de l’indignation, le colloque programmé se propose donc, à partir des données des situations les plus extrêmes en Afrique subsaharienne et en Haïti, d’interroger philosophiquement sur leurs principes et sur leurs effets les deux principaux types de réponse qui sont apportées par la communauté internationale à cet état de fait: les pratiques de l’intervention humanitaire, celles de l’aide au développement, et notamment des politiques de développement humain.

Une des hypothèses qui nourrissent l’organisation de ce colloque consiste à considérer l’expérimentation philosophique de la justice et de l’injustice globales dans les contextes de l’extrême pauvreté comme pouvant fournir un test significatif à faire passer aux théorisations contemporaines de la justice, élaborées le plus souvent dans le contexte nord-américain, tout autre, depuis le début des années 1970. Un test en même temps qu’une épreuve dont l’un des objectifs serait de mesurer les conséquences qu’a pu avoir sur les approches des inégalités conduites à partir de la fondation de principes de justice la propension plus ou moins grande qui en a résulté pour elles à procéder à l’ellipse de l’extrême.

Organisateurs

Alain Renaut et Jean-Cassien Billier, Centre International de Philosophie Politique Appliquée, Programme ANR Inégalités Entre Globalisation et Particularisation

L'événement est organisé avec le soutien de l'Université Paris-Sorbonne, de l'École doctorale Concepts et langages, de l'Équipe d'Accueil Rationalités contemporaines et de l'UFR de Philosophie.

Programme

Le mardi 14 octobre, Conférence inaugurale 18-20 heures, Maison de la Recherche de Paris-Sorbonne, 28, rue Serpente, Amphithéâtre D035 :

  • Dominique Kerouedan (Conseillère scientifique de la Concentration « Global Health », Paris School of International Affairs, Sciences-Po, titulaire de la Chaire du Collège de France « Savoir contre Pauvreté » en 2012-2013) : La vocation altruiste dans un monde globalisé

Le mercredi 15 octobre

(Sorbonne, Salle des Actes)

Président de séance : Alain Renaut

9 heures 30: Accueil et présentation (Alain Renaut)

  • 10 heures: Sylvie Brunel (géographe et économiste, Paris-Sorbonne, ancien membre de Médecins sans frontières, ancienne Présidente d’Action Contre la Faim) : Afrique : une croissance sans développement ?
  • 11 heures: Ernest Mbonda (philosophe, Directeur du Centre d’études et de recherches sur la justice sociale et politique, CERJUSP, Université Catholique d’Afrique Centrale, Yaoundé, Cameroun) : Sécurité humaine et survie décente dans les sociétés entravées.

12 heures 30-14 heures : déjeuner (Club des enseignants, Sorbonne).

  • 14 heures: Pierre Hassner (philosophe, CERI, Sciences Po) : L’humanitaire, le politique, le militaire : mariage ou divorce ?
  • 15 heures: Nathalie Brisson Lamaute (économiste, Ecole Normale Supérieure, Port au Prince, Haïti, consultante de la Division de la promotion de l’égalité des sexes et de la Division de Développement Social de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, CEPALC) : Haïti: Misère(s), genre(s) et référentiels de justice.

16 heures : Pause

16 heures 15-18 heures 15: table ronde des jeunes chercheurs philosophes

  • Pierre G. Belinga (UCAC, Yaoundé),
  • Marie-Pauline Chartron (Paris-Sorbonne),
  • Pierre-Louis d’Odonel (ENS, Port-au-Prince, Docteur, Prix 2014 du Fonds de recherche de la Croix Rouge, pour son programme de recherche sur le droit international humanitaire),
  • Jean W. Gustinvil (ENS, Port-au-Prince, Docteur),
  • Giulia Pozzi (Paris-Sorbonne).

Le jeudi 16 octobre

(Sorbonne, 1, rue Victor Cousin, Galerie Gerson, Salle J 636, Escalier G, 3e étage à droite)

Président de séance : Jean-Cassien Billier

9 heures 30: Accueil et présentation (Jean-Cassien Billier)

  • 10 heures : Cécile Renouard (philosophe, Directrice du programme de recherche « Companies and Development », CODEV, à l’ESSEC Business School, France) : Multinationales et développement local : du mythe du gagnant-gagnant à la responsabilité politique.
  • 11 heures : Pierre Jacquemot (économiste, IRIS, Sciences-Po, Paris, Président du GRET-ONG de développement, Ancien Ambassadeur de France au Kenya, au Ghana, en République Démocratique du Congo, Ancien Directeur du Développement au Ministère des Affaires Etrangères) : Pauvreté, dignité et invention de la ville à Kinshasa.

12 heures 30-14 heures 30 : déjeuner (Club des enseignants, Sorbonne).

  • 14 heures 30 : Ryoa Chung (philosophe, Université de Montréal, Centre de Recherche en Ethique de l’Université de Montréal, CREUM) : Un enjeu éthique de l'humanitarisme médical : les vulnérabilités structurelles de santé.
  • 15 heures 30 : Lukas K. Sosoé (philosophe, Université du Luxembourg) : Des visages de la faim à la responsabilité politique: Réflexions sur les limites d'un discours normatif.

16 heures 30 : Pause

17 heures : Synthèses, échanges, perspectives

Lieux

  • Maison de la Recherche | Sorbonne, Salle des Actes | Sorbonne, Galerie Gerson, Salle J 636, Escalier G, 3e étage à droite - Maison de la recherche de Paris-Sorbonne, 28 rue Serpente | Sorbonne, 1, rue Victor Cousin
    Paris, France (75006 | 75005)

Dates

  • mardi 14 octobre 2014
  • mercredi 15 octobre 2014
  • jeudi 16 octobre 2014

Mots-clés

  • vie, survie, vie digne, qualité de vie, inégalités, injustice, pauvreté, risque, violence, extrême

Contacts

  • Étienne Brown
    courriel : etienne [dot] c [dot] brown [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Étienne Brown
    courriel : etienne [dot] c [dot] brown [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Survie, vie digne, qualité de vie dans les situations extrêmes d'inégalisation globale », Colloque, Calenda, Publié le lundi 06 octobre 2014, https://doi.org/10.58079/qzg

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