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Manufacturing and inhabiting cities in the global era
Fabriquer et habiter les villes à l'ère de la mondialisation
Paradoxical dynamics of contemporary urbanisation
Les dynamiques paradoxales de l’urbanisation contemporaine
Published on Thursday, October 23, 2014
Abstract
Des modèles normés de fabrique de la ville émergent de nos jours ; et cela quel que soit le contexte géoculturel et quel que soit le niveau de la hiérarchie urbaine (des mégapoles aux petites villes) tant pour les pays dits du Nord que pour les pays dits du Sud. La circulation de ces modèles est telle que l’on peut les considérer comme mondialisés, c’est-à-dire servant de référence aux décideurs / aménageurs comme solutions urbaines dans des villes et des contextes économiques, sociaux et culturels très différents, et parfois même opposés. Ces transformations, à la fois causes et conséquences de nouveaux processus de restructurations plus ou moins visibles de la ville dans toutes ses dimensions, s’opérant à plusieurs échelles, à plusieurs vitesses, sont animées par des processus de désappropriation-réappropriation qui rendent mouvantes les matérielles et symboliques de la ville.
Announcement
Argumentaire
Le séminaire « Fabriquer et habiter les villes à l’ère de la mondialisation. Les dynamiques paradoxales de l’urbanisation contemporaine » s’inscrit dans la continuité des travaux du Programme CMEP Tassili 10 MDU 805 regroupant un petit groupe de chercheurs algériens (Université Badji Mokhtar-Annaba) et français (ESO-Caen-UMR 6590 CNRS – Université de Caen-Basse Normandie).
Des modèles normés de fabrique de la ville émergent de nos jours ; et cela quel que soit le contexte géoculturel et quel que soit le niveau de la hiérarchie urbaine (des mégapoles aux petites villes) tant pour les pays dits du Nord que pour les pays dits du Sud. La circulation de ces modèles est telle que l’on peut les considérer comme mondialisés, c’est-à-dire servant de référence aux décideurs / aménageurs comme solutions urbaines dans des villes et des contextes économiques, sociaux et culturels très différents, et parfois même opposés.
Dans les grandes villes, de grands projets d’urbanisme sont réalisés, de plus en plus, dans le cadre de partenariats avec des investisseurs étrangers. Ils adoptent les standards de l’urbanisme contemporain occidental et se distinguent par le gigantisme, l’ostentation et l’opulence ; caractéristiques amplifiées par l’impressionnante verticalité des constructions et par l’usage de techniques de construction de plus en plus sophistiquées. Au-delà du prestige, ces formes expriment les dernières tendances de la modernité et le positionnement relatif des villes dans la compétition mondiale. Cet urbanisme compte parmi ses particularités majeures le transfert de nouveaux produits urbains qui s’apparentent à un certain « prêt-à-penser » urbain et mondial. Or ce parti pris n’incite pas toujours à concevoir des solutions locales plus pragmatiques et adaptées, souvent moins médiatiques et politiquement moins porteuses. On constate également l’émergence de nouveaux acteurs, de nouvelles professions et de nouvelles modalités de gestion territoriale. Dans les petites et les moyennes villes où l’économie de marché se diffuse et se renforce, les transformations ne sont pas moins remarquables : apparition de nouvelles activités et fonctions (services, banques, assurances, commerces, produits de consommation) connectées à des réseaux mondialisés. On peut distinguer, d’une part, des stratégies de valorisation de capitaux afin de maximiser les rentes et plus-values, en phase avec l’évolution du capitalisme financier, et d’autre part, la recherche de solutions pour tenter de remédier à la crise économique et/ou sociale, ou encore pour garantir la paix sociale.
Ces transformations sont, à la fois causes et conséquences de nouveaux processus de restructurations plus ou moins visibles de la ville dans ses dimensions spatiales, économiques, sociales et environnementales. Elles s’opèrent à plusieurs échelles, à plusieurs vitesses ; elles sont animées par des processus de désappropriation-réappropriation et rendent mouvantes les réalités matérielles et symboliques de la ville. Ces tendances dans la production et l’évolution territoriale et urbanistique soulèvent une multitude de questionnements.
Axes thématiques
Le séminaire se veut un espace de débat entre scientifiques et professionnels sur les paradoxes de l’urbanisation contemporaine autour de quatre (04) axes.
Axe 1 - La ville, entre intégration et exclusion
En s’étalant tout en se transformant, la ville est devenue spatialement éclatée, socialement hétérogène et composite, économiquement complexe et politiquement difficile à gérer. Aux quartiers huppés, peuplés de nouveaux riches et dotés de toutes les aménités s’opposent les quartiers d’habitat précaire des bidonvilles et des tissus anciens fortement dégradés. Cette situation n’est pas nouvelle, mais tend à être exacerbée pour parfois atteindre des écarts relativement inédits. Ces différenciations sont des indicateurs de l’accessibilité inégale aux services urbains, du creusement des inégalités sociales et de l’augmentation des disparités en matière de bien-être urbain (Inégal accès à l’eau potable et aux soins, traitement des déchets, accès aux transports et à la mobilité, etc.).
Par ailleurs, avec la récession économique et la mondialisation, on assiste à l’émergence de catégories de population qui, par leur génie, leurs actions innovantes ont réussi, par ajustements ou contournements d’usage de l’espace et de pratiques, à réinventer, sans cesse, leur « savoir être en ville », leur « être de la ville », ou encore leur « revendication au droit à la ville ». L’analyse de l’espace exprime bien ces tendances. Des frontières physiques sont érigées avec les lotissements fermés, les résidences ou les îlots clos dans un contexte où l’insécurité perçue progresse, parfois en très net décalage avec l’insécurité réelle. Cette évolution correspond également à la progression de formes d’individualisme, mais aussi de la recherche de l’entre- soi et de la distinction sociale. A cela s’ajoutent des frontières invisibles : chaque groupe social tend à fréquenter certains lieux et à s’exclure volontairement d’autres lieux, en fonction de ses intérêts, de son capital culturel et économique, mais aussi en fonction des possibilités d’y exercer ou non un pouvoir. Là encore, il ne s’agit pas d’un fait nouveau, mais on constate de nouvelles stratégies d’accès ou d’évitement de certains lieux et de certaines ressources.
Axe 2 - Transports et commerces : vecteurs de transformation urbaine et sociale
La transition économique se caractérise par la mise en place et l’expansion de nouvelles formes d’organisation des chaînes d’acteurs, des marchés et des systèmes territoriaux et par une dynamique de circulation accélérée et massive de flux de capitaux, de marchandises, d’hommes, de technologies et d’informations. Dans ce contexte de mondialisation, le pouvoir d’acteurs supranationaux fonctionnant en réseaux participe tout autant à restructurer qu'à déstructurer les territoires par le remodelage des rapports aux territoires, des activités, aux hommes et à l’environnement. Il s’agit ici de comprendre comment réseaux (espaces envisagés par des points et des flux) et territoires (espaces envisagés par des surfaces) s’articulent et évoluent conjointement.
Axe 3 - La ville, objet de marketing et de médiatisation : effets sociaux et spatiaux
Les villes sont devenues des objets de marketing et de médiatisation. Ce fait peut conduire à privilégier l'effet d'annonce (grands projets quine sont pas réalisés) et l'effet de vitrine (quelques actions spectaculaires qui ont une image forte mais sans effet d'entraînement puissant). Une des conséquences est la marginalisation de certaines populations et de parties de villes, qui se trouvent exclues, spectatrices du changement. Il convient donc d’analyser, selon une même logique médiatique, comment le décor, les quartiers visibles, et l’envers du décor, les quartiers invisibles, sont produits. Ces mécanismes contribuent à assurer la promotion de certains lieux et groupes sociaux, et en parallèle la mise à l’écart médiatique, ou encore la stigmatisation, d’autres groupes sociaux dans d’autres lieux.
Axe 4- Urbanisation : modèles et contre-modèles
Globalement, la croissance des villes contemporaines résulte d’effets de jeux de forces et de mouvements antonymiques qui oscillent entre l’éclatement et la polarisation. La ville recompose ses limites. Ce phénomène d’étalement urbain sur des espaces agricoles et/ou des espaces naturels est matérialisé par l’implantation en périphérie de la ville, de l’habitat collectif ou individuel, de zones d’activité (commerciale, industrielle, tertiaire) et des espaces de loisirs.
Simultanément, la ville se reconstruit sur elle-même (opérations de démolition/reconstruction), en se densifiant, via des constructions verticales de plus en plus hautes, l’occupation des poches vides et la réhabilitation des friches.
Avec l’urbanisation formelle et informelle des périphéries des villes, on assiste à un glissement de la centralité et à une reconfiguration des rapports centre-périphérie.
Partout, les citadins aspirent à de nouvelles formes de vie où la ville serait, à la fois accessible et mise à distance. Toutefois, en se référant à des situations concrètes, on s’aperçoit que les villes ne peuvent être réduites à des schémas figés et à des modèles réducteurs et stéréotypés.
De nouvelles grilles de lecture et d’interprétation, critiques, sont à imaginer et à éprouver pour saisir les paradoxes des dynamiques et mutations de la fabrique urbaine.
Modalités de soumission
Les résumés, d’une longueur de 3500 caractères, sont à présenter en format Word, police Times
New Roman, taille 12, simple interligne et doivent comprendre les indications suivantes :
- Les coordonnées précises du ou des auteurs (Structures de rattachement, email, téléphone…)
- Titre de la communication en précisant l’Axe et le type de présentation (communication orale ou poster).
- Les mots-clés (05 au maximum)
Il est attendu que le résumé contienne une présentation claire de la question posée, de la démarche adoptée et des résultats escomptés, et une bibliographie succincte.
Les résumés non conformes aux recommandations seront rejetés sans notification.
Calendrier
-
20 décembre 2014 : Date limite d’envoi du résumé
- 10 janvier 2015 : Notification aux auteurs
- 15 mars 2015 : Date limite d’envoi du texte intégral
- 30 mars 2015 : Confirmation des communications
Les contributions doivent parvenir sous format électronique à l’adresse suivante :
Comité scientifique
- Anissa ZEGHICHE (Présidente), Pr. Université Badji Mokhtar-Annaba - Algérie
- Armand FREMONT, Pr. Emérite - France
- Robert HERIN, Pr. Emérite – France
- Guy BURGEL, Pr. Emérite – France
- Guy DI MÉO, Pr. Université-Bordeaux 3 – France
- Bouziane SEMMOUD, Pr. Université Paris 8 – France
- Jean-Marc FOURNIER, Pr. Université de Caen-Basse Normandie – France
- Mohamed Salah ZEROUALA, Pr. EPAU-Alger – Algérie
- Tahar BAOUNI, Pr. EPAU-Alger – Algérie
- Taoufik BELHARETH, Pr. ENAU-Tunis – Tunisie
- Mustapha CHOUIKI, Pr. Université de Casablanca – Maroc
- Mohamed BEN ATTOU, Pr. Université d’Agadir – Maroc
- Hamza ZEGHLACHE, Pr. Université Ferhat Abbes-Sétif – Algérie
- Djamel RAHAM, Pr. Université Mentouri-Constantine –Algérie
- Patrice CARO, Pr. Université de Caen-Basse Normandie – France
- Jean-Marie HALLEUX, Pr. Université de Liège – Belgique
- Fabio AMATO, Pr. Université de Naples - Italie
- Nouredine KOUADRIA, Pr. Université Badji Mokhtar-Annaba – Algérie
- Abdelhak ACIDI, Pr, Université Badji Mokhtar-Annaba– Algérie
- Benoit RAOULX, MC, Université de Caen-Basse Normandie – France
- Khaled BRAHAMIA, MC, Université Badji Mokhtar-Annaba – Algérie
- Kaddour BOUKHEMIS, Pr. Université Badji Mokhtar-Annaba – Algérie
Comité d’organisation
- Kaddour BOUKHEMIS (Président), Khaled BRAHAMIA, Mouloud AICHE, Abderezak
- OULARBI, Naoufel BAHRI, Amina MELLAKH, Nawel ROUAIBIA.
Subjects
- Geography (Main category)
- Society > Geography > Urban geography
- Society > Urban studies
- Society > Sociology > Urban sociology
- Society > Geography > Geography: society and territory
Places
- Département d'aménagement - BP 12
Annaba, Algeria (23000)
Date(s)
- Saturday, December 20, 2014
Keywords
- ville, fabriquer, habiter, urbanisation, mondialisation, paradoxe
Contact(s)
- Kaddour Boukhemis
courriel : boukhemisk [at] yahoo [dot] com - Amina Mellakh
courriel : amina-mellakh [at] hotmail [dot] com
Reference Urls
Information source
- Kaddour Boukhemis
courriel : boukhemisk [at] yahoo [dot] com
License
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To cite this announcement
« Manufacturing and inhabiting cities in the global era », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, October 23, 2014, https://calenda.org/302790