Considérée comme un problème sociétal, la prostitution est périodiquement remise au cœur de l’actualité médiatique et législative. Couvrant une période qui va du Moyen Âge à nos jours, cette journée d’étude est l’occasion de mettre en lumière l’historicité de l’activité prostitutionnelle en abordant les différentes étapes par lesquelles les prostitutions et leurs gestions sont passées au fil des siècles en Europe.

Argumentaire

Considérée comme un problème sociétal, la prostitution est périodiquement remise au cœur de l’actualité médiatique et législative. Les recherches en sciences sociales autour de ces questions se sont développées à partir des années 1970. Ces années ont vu les mobilisations de prostitué.es avec l’occupation de l’église Saint-Nizier en 1975 mais aussi la parution d’un livre majeur pour l’histoire de la prostitution en France : Les Filles de noce d’Alain Corbin. Si les publications sur les prostitutions vont sans cesse croissant [Le Corre, 2011], ce n’est qu’à partir des années 2000 que de jeunes historiens et historiennes, sensibles à l’histoire des femmes et du genre, se sont emparés de la question et en ont considérablement renouvelé l’approche.

« Prostituée » vient du latin prostituere qui signifie « mettre devant, exposer au public » et son usage en français est attesté depuis le XVI^e siècle. L’invariant du terme de prostituée ne doit pas cacher le parcours historique d’une notion qui, entre le XVI^e siècle et aujourd’hui, s’est considérablement modifiée. De même, qu’il ne doit pas faire penser qu’il ait fallu attendre le XVI^e siècle pour que « le plus vieux métier du monde » se développe en France. Couvrant une période qui va du Moyen Âge à nos jours, cette journée d’étude devrait être l’occasion de mettre en lumière l’historicité de l’activité prostitutionnelle en abordant les différentes étapes par lesquelles les prostitutions et leurs gestions sont passées au fil des siècles en Europe.

Cette journée entend relire l’histoire de la prostitution en Europe à l’aune des avancées méthodologiques et historiographiques proposées par l’histoire du genre et des sexualités mais aussi mener une réflexion transversale sur la place de la prostitution dans la ville et l’imbrication des dynamiques sociales et spatiales dans l’élaboration des formes prises par l’activité prostitutionnelle.

Programme

9h : Accueil des participant.es


Discutant.es de la matinée: Christophe Regina et Sophie Cassagnes-Brouquet

• 9h15 : Agathe Roby : Avant-propos

• 9h30 : Lilian Mathieu : La fin de la prostitution urbaine ?
• 10h : Julie Pilorget : « Quant aux filles et femmes qui désirent vivre du plaisir de leur corps », Prostitution et société à Amiens à la fin du Moyen Âge

10h40 : Pause café

• 11h : Anne Giraudeau : La prostitution à Grenoble et en Dauphiné au XVIII^e siècle : territoires, sociabilités et pratiques
• 11h20 : Sarah Dumortier : Prêtres et prostituées : de la morale du confessionnal à la réalité d’après les dossiers de procédure des officialités (XVII^e-XVIII^e siècles)

11h40 : Débat

12h : Pause repas

Discutantes de l’après-midi : Sylvie Chaperon et Lola Gonzalez-Quijano

• 14h : Hélène Duffuler-VialleI : Le « chant du cygne » : De la prostitution réglementée durant l'entre-deux guerre
• 14h20 : Yves Collaud : Identifier et définir les prostitué-e-s.
Le cas de la Commission cantonale vaudoise d’internement administratif (1939-1942)

14h40 : Débat et pause


• 15h20 : Isabelle Tracol-Huynh : Entre ombre et lumière, la prostitution dans la ville de Hanoi à l’époque coloniale (1885-1954)

• 15h40 Sibylla Mayer : La fabrique des lieux de prostitution

16h Débat


16h20 Lola Gonzalez-Quijano, Conclusion