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Europeans in Africa
Les Européens en Afrique
Shapes and evolutions of Europeans mobility in Africa
Formes et évolutions des mobilités européennes en Afrique
Published on Wednesday, November 05, 2014
Abstract
Ce numéro spécial des Cahiers d'études africaines voudrait apporter des éclairages sur les mobilités européennes en Afrique aussi bien dans leur historicité que leur actualité, aborder la diversité de leurs formes et logiques, culturelles et sociales, s'intéresser aux figures qui les incarnent, qu'il s'agisse de celles dont la mobilité est encadrée par une entreprise ou une institution comme celles qui, contrairement aux premières, ont négocié elles-mêmes les conditions de leur mise en mouvement et qui semblent dessiner les contours d’expériences migratoires originales. Ce dossier s’intéressera donc aux expatriés, coopérants, détachés mais également aux touristes au long cours, retraités, entrepreneurs, affairistes, artistes, militants et humanitaires attelés à diverses causes, « disoccupati » ou désaffiliés précaires en quête d’un avenir, etc., qu’ils soient ou non imaginairement ou familialement racinés dans les pays où ils font mobilité (enfants de migrants, de colons ou d’expatriés faisant retour).
This edition aims therefore to shed light on Europeans mobility in Africa as much in a historical as in a contemporary perspective, approach the diversity of its shapes and logics, cultural and social, take an interest on figures embodiment, whether it is about those whose mobility is supervised by a company or an institution like those which, in contrast to the first mentioned, have negotiated themselves the conditions of their moving and which seem to draw the outlines of original migratory experiences. Hence, this edition will focus on expatriates, civil servants working abroad, seconded workers but also on long-term tourists, retired, entrepreneurs, businessmen, artists, activists and humanitarians of diverse causes, jobless or precarious disaffiliated seeking a future, etc., whether those are, or not, established imaginarily or through relatives in the countries where the mobility takes place (children of migrants, settlers or returning expatriates).
Announcement
Argumentaire
Qu’ils aient été « voyageurs », « colons », « coopérants », « expatriés », « résidents » ou « touristes », les Européens en Afrique, y compris à l’époque pré-coloniale, n’ont fait que très rarement l’objet d’une attention anthropologique.
Il y a sans doute à cette négligence des raisons épistémologiques : les chercheurs sont culturellement trop proches de ceux qui sont souvent des collègues ou des « égaux », ou, lorsqu’ils adhèrent à la dénonciation du colonialisme et de ses « supports », peu enclins à voir dans ces « colons » autre chose que des ennemis de classe. Ils sont rarement assez « exotiques » ou assez « autochtones » pour mériter une ethnographie, laquelle ne commence qu’avec le tourisme et ses effets sur les sociétés locales (voir par exemple le numéro spécial des Cahiers d’Etudes Africaines, n°193-194, 2009/1-2).
Mais il y a sûrement aussi des raisons, toutes aussi méthodologiques, qui regardent la sociologie et l’ethnologie des circulations migratoires, souffrant nettement d’un tropisme Sud-Nord. Face à la figure du migrant pauvre en désir d’Europe, qui concentre l’essentiel de la recherche en matière migratoire, il est difficile de se représenter l’Européen quittant lui aussi sa terre natale en quête de profit économique, de revalorisation sociale, mais aussi d’exotisme, de qualité de vie ou encore de nouveau départ conséquent à des déceptions ou des impuissances de tous ordres.
Les mobilités des Européens vers l’Afrique augmentent pourtant, depuis ces dernières années, de façon significative et constante, et prennent des formes de plus en plus variées. Ces mobilités s’organisent de plus en plus loin des cadres de la coopération, du détachement ou de l’expatriation, autrement dit des mobilités missionnées par des institutions et, en tant que telle, protégées.
Ce dossier voudrait donc apporter des éclairages sur les mobilités européennes en Afrique aussi bien dans leur historicité que leur actualité, aborder la diversité de leurs formes et logiques, culturelles et sociales, s’intéresser aux figures qui les incarnent, qu’il s’agisse de celles dont la mobilité est encadrée par une entreprise ou une institution comme celles qui, contrairement aux premières, ont négocié elles-mêmes les conditions de leur mise en mouvement et qui semblent dessiner les contours d’expériences migratoires originales. Ce dossier s’intéressera donc aux expatriés, coopérants, détachés mais également aux touristes au long cours, retraités, entrepreneurs, affairistes, artistes, militants et humanitaires attelés à diverses causes, « disoccupati » ou désaffiliés précaires en quête d’un avenir, etc., qu’ils soient ou non imaginairement ou familialement racinés dans les pays où ils font mobilité (enfants de migrants, de colons ou d’expatriés faisant retour). Il y sera notamment question de leurs activités, des relations qu’ils construisent avec les sociétés locales, des imaginaires et des utopies qu’ils mobilisent dans leur mobilité, sans négliger l’histoire des mouvements antérieurs.
Axes thématiques
Sans limite de champ disciplinaire, nous proposons cinq sous-thèmes, non exclusifs et qui pourront être traités transversalement dans les contributions.
- Avant et après la migration : expériences et statuts
Quand certains s’expatrient pour le compte d’une multinationale, d’autres rencontrent l’amour au détour d’un voyage touristique, et d’autres encore rejoignent le pays d’origine de leurs parents (les « repats » au Ghana ou au Nigéria surtout, comme les ont nommés certains médias par exemple). On cherchera ici à décrire la pluralité des profils et la gamme des statuts sous lesquels vivent ces Européens, aussi bien que les conditions dans lesquels ils ont entrepris et négocié leur mobilité et leur installation. On s’intéressera aux parcours et situations, en Europe, qui ont précédé la migration comme aux raisons qui les ont impulsées. On prêtera notamment attention aux recompositions qui traversent les couples et les familles comme les expériences professionnelles.
- Situation postcoloniale, néocoloniale ?
Colons, barbouzes, coopérants, expatriés, touristes… Les Européens installés en Afrique s’inscrivent dans une généalogie de mobilités dont on observera les effets de mimétisme et de démarquage, les seuils de continuité et de rupture, notamment à travers la question des inégalités (droit à la libre circulation, différentiels de revenus et rentes, par exemple).
- Les Suds, nouveaux Far West de l’Europe ?
On tentera de dresser la typologie des secteurs et des activités où ces Européens trouvent à faire carrière, parfois même qu’ils créent, selon les cas, en se les accaparant. On s’interrogera sur l’organisation du travail mobilisée, la typologie des entreprises créées. On observera, dans le cas de réelles réussites économiques, où se trouve réinvesti l’argent, et s’il existe comme dans les mobilités Sud-Nord, des transferts de fonds ou des logiques de regroupement familial.
- Communautaires ou cosmopolites ?
Ces Européens forment-ils des communautés, nationales, professionnelles ou autres ou au contraire des groupes sociaux atomisés et désaffiliés ? On s’intéressera aux degrés et aux formes d’attachement/détachement aux pays d’origine comme d’installation, entre relatif enracinement et pendularité constante mais également aux relations qu’ils nouent avec les nationaux, aux lieux qu’ils fréquentent.
- Enchantements / désenchantements : entre utopies naufragées et utopies réalisées
Aux réussites de certains s’opposent les échecs de bien d’autres, contraints de quitter ou même de fuir le pays pour fraudes, impayés, faillites, affaires de mœurs, démêlés judiciaires, problèmes de santé ou désespoirs amoureux. Certains de ces Européens sont vulnérables, n’étant ni protégés par leur Etat ni par une entreprise multinationale, se retrouvent parfois dans des situations d’insolvabilité et de désespoir qu’ils n’auraient pas imaginées et qu’ils n’ont, de fait, pas anticipées. On s’intéressera ici aux imaginaires et utopies mobilisées dans la migration comme aux enchantements et désenchantements qui traversent les expériences migratoires sans négliger de comprendre ce que ces Européens viennent chercher dans les pays dans lesquels ils sont installés, du point de vue professionnel, familial et personnel – amoureux, amical par exemple.
Modalités de soumission
- Les propositions d’articles d’environ une page (entre 3 000 et 3 500 signes) sont attendues pour
le 20 janvier 2015
- Elles comprendront le titre envisagé, un résumé, les coordonnées et le rattachement institutionnel du ou des auteurs et seront envoyées simultanément aux coordinateurs du numéro, Michel Peraldi et Liza Terrazzoni : mcperaldi@gmail.com et liza.terrazzoni@gmail.com.
- L’acceptation des propositions sera attendue pour le 10 février 2015.
- Les articles devront être remis au plus tard le 28 juin 2015.
- Le numéro sera publié en mars 2016.
Comité de rédaction
- Roger Botte. CNRS
- Cécile Canut. Université Paris Descartes
- Anne Doquet. IRD
- Yvan Droz. Institut universitaire d'études du développement, Genève
- Éloi Ficquet. EHESS
- Michela Fusaschi. Université de Rome 3
- Alain Gascon. Université Paris VIII
- Michel Giraud. CNRS
- Benoît Hazard. CNRS
- Bogumil Jewsiewicki. Université Laval, Québec
- Marc Le Pape. CNRS
- Anthony Mangeon. Université Paul-Valéry, Montpellier III
- Nicolas Martin-Granel. CNRS
- Anne Mélice. Université de Liège
- Marie Miran-Guyon. EHESS
- Abderrahmane Moussaoui. Aix-Marseille Université
- Joseph Tonda. Université Omar Bongo, Libreville
- Claudine Vidal. CNRS
Argument
Whether they were “travellers”, “settlers”, “civil servants working abroad”, “expatriates”, “residents” or “tourists”, Europeans in Africa, including during pre-colonial times, have only rarely been the subject of anthropological studies.
There is undoubtedly epistemological reasons to such negligence: researchers are culturally too close to those who are often their colleagues or “equals”, or, whenever they denounce “colonialism” and its framework, little prone to see in these “settlers” other than social class enemies. They are rarely sufficiently “exotic” or “native” to deserve an ethnography, which only starts with tourism and its effects on local society (see i.e. the special issue of Cahiers d’Etudes Africaines, n°193-194, 2009/1-2).
But there must be other reasons, equally methodological, which look at the sociology and ethnology of migratory circulations, suffering greatly from a South-North tropism. Facing the figure of a poor migrant in desire of Europe, which concentrates the essential of research on migrations, it is difficult to represent the European also leaving his/her native land for economical profit, social ascent, but also for exoticism, quality of life or even for a fresh start after disappointing or distressful experiences of all sorts.
However, Europeans mobility towards Africa has significantly and constantly increased over the past few years, and is taking more and more diverse shapes. This mobility is organised further and further away from cooperation frames, from detachment or expatriation, in other words mobility missioned by institutions and, as such, protected.
This edition aims therefore to shed light on Europeans mobility in Africa as much in a historical as in a contemporary perspective, approach the diversity of its shapes and logics, cultural and social, take an interest on figures embodiment, whether it is about those whose mobility is supervised by a company or an institution like those which, in contrast to the first mentioned, have negotiated themselves the conditions of their moving and which seem to draw the outlines of original migratory experiences. Hence, this edition will focus on expatriates, civil servants working abroad, seconded workers but also on long-term tourists, retired, entrepreneurs, businessmen, artists, activists and humanitarians of diverse causes, jobless or precarious disaffiliated seeking a future, etc., whether those are, or not, established imaginarily or through relatives in the countries where the mobility takes place (children of migrants, settlers or returning expatriates). A special attention will be paid towards their activity, established relationships with the local societies, imaginary structures and utopias mobilised during their movements, without neglecting the history of anterior movements.
Main themes
Without restriction in disciplinary field, we are proposing five sub-themes which are non-exclusive and could be addressed transversally within contributions.
- Before and after migration: experiences and status
Some people expatriate for a multinational, others encounter the soul mate during vacation, while others regain the country of their parent’s origin (i.e. the “repats” in Ghana or especially Nigeria, as described in certain media). Here, an attempt to describe the plurality of profiles and the range of status under which those Europeans live will be made, as well as to describe the conditions in which their mobility and settlement was initiated and negotiated. The main interest will focus on paths and situations in Europe which preceded the migration as well as the reasons motivating it. Attention will be paid to the disarrangements experienced by couples and families as well as professionals.
- Post-colonial or neo-colonial situation?
Settlers, “spies”, cooperates, expatriates, tourists… Europeans living in Africa are integrated within a genealogy of mobility from which mimetic and differential effects, continuity and rupture thresholds will be observed, including through the question of inequalities (right to freedom of movement, income and annuity differentials in example).
- The Souths, new wild-west of Europe?
Attempt will be made to establish typologies of sectors and activities where these Europeans find career, which are sometimes created, depending cases, by monopolizing it. Observation will be made, in the case of real economic successes, regarding where money is re-invested, and if as it exists in South-North mobility, fund transfers or family reunion logics take place.
- Communitarians or cosmopolites?
Do these Europeans form national, professional or other types of community or, on the contrary shattered or disaffiliated social groups? Interest will focus on the degrees and shapes of the native country’s attachment/detachment as well as on the relations those establish with the locals, and places they patronise.
- Enchantments / disenchantments: between wrecked utopias and fulfilled utopias
Few people’s successes are in opposition to many other’s failures, having to leave or even escape the country for fraud, unpaid, bankruptcy, moral affairs, court cases, health problems or love despair. Some of these Europeans are vulnerable, being neither protected by their state nor by a multinational company, sometimes ending up in impecunious and distressful situations which they would never had imagined and had therefore not anticipated. The centre of interest here lies on imaginary structures and utopias mobilised during migration as well as enchantments and disenchantments crossing migratory experiences without neglecting to understand what these Europeans seek within the country in which they are installed, from a professional, familial or personal perspective – i.e. relationship or friendship.
Submission process
- Proposed articles should be about a page long (between 3,000 and 3,500 characters) are expected for
the 20th January 2015.
- These will include the expected title, a summary, contact addresses and institutional affiliations of the author(s) and will be sent to the coordinators of this issue, Michel Peraldi and Liza Terrazzoni: mcperaldi@gmail.com and liza.terrazzoni@gmail.com.
- Propositions will be selected for the 10th February 2015.
- Articles should be sent for the 28th June 2015.
- Number will be published in March 2016.
Editorial Board
- Roger Botte. CNRS
- Cécile Canut. Université Paris Descartes
- Anne Doquet. IRD
- Yvan Droz. Institut universitaire d'études du développement, Genève
- Éloi Ficquet. EHESS
- Michela Fusaschi. Université de Rome 3
- Alain Gascon. Université Paris VIII
- Michel Giraud. CNRS
- Benoît Hazard. CNRS
- Bogumil Jewsiewicki. Université Laval, Québec
- Marc Le Pape. CNRS
- Anthony Mangeon. Université Paul-Valéry, Montpellier III
- Nicolas Martin-Granel. CNRS
- Anne Mélice. Université de Liège
- Marie Miran-Guyon. EHESS
- Abderrahmane Moussaoui. Aix-Marseille Université
- Joseph Tonda. Université Omar Bongo, Libreville
- Claudine Vidal. CNRS
Subjects
- Ethnology, anthropology (Main category)
- Society > Geography > Migration, immigration, minorities
- Zones and regions > Africa
- Society > Sociology
- Society > Geography
Date(s)
- Tuesday, January 20, 2015
Attached files
Keywords
- européens, Afrique
Contact(s)
- Liza Terrazzoni
courriel : liza [dot] terrazzoni [at] gmail [dot] com - Michel Peraldi
courriel : mcperaldi [at] gmail [dot] com
Information source
- Liza Terrazzoni
courriel : liza [dot] terrazzoni [at] gmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« Europeans in Africa », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, November 05, 2014, https://doi.org/10.58079/r8d