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Transitions historiques : rythmes, crises, héritages

Historical transitions: rhythms, crises, heritage

Appel à communications pour le 12e colloque annuel de la Maison archéologie et ethnologie

Call for papers for the 12th annual conference at the Maison archéologie et ethnologie

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Publié le mardi 16 décembre 2014

Résumé

La dissection des « régimes d’historicité » par François Hartog en 2003 (Régimes d’historicité. Présentisme et expérience du temps, Paris, Le Seuil, 2003) a amené cet historien à considérer que le régime actuel relevait de ce qu’il appelle le « présentisme », c’est-à-dire un régime où « le présent est omniprésent (…) [et] tend à devenir à lui-même son propre et son seul horizon ». Un tel constat pourrait paraître condamner d’emblée la notion même de « transition historique », si attachée à première vue à une réflexion sur l’ordonnancement du temps social comme du temps psychologique, à la construction d’une successivité entre l’avant, le pendant et l’après. Pourtant, au jour le jour, historiens, archéologues et anthropologues, chacun selon des modalités qui leur sont propres, continuent de pratiquer « l’art de la transition ».

Annonce

Argumentaire

La dissection des « régimes d’historicité » par François Hartog en 2003 (Régimes d’historicité. Présentisme et expérience du temps, Paris, Le Seuil, 2003) a amené cet historien à considérer que le régime actuel relevait de ce qu’il appelle le « présentisme », c’est-à-dire un régime où « le présent est omniprésent (…) [et] tend à devenir à lui-même son propre et son seul horizon ». Un tel constat pourrait paraître condamner d’emblée la notion même de « transition historique », si attachée à première vue à une réflexion sur l’ordonnancement du temps social comme du temps psychologique, à la construction d’une successivité entre l’avant, le pendant et l’après. Pourtant, au jour le jour, historiens, archéologues et anthropologues, chacun selon des modalités qui leur sont propres, continuent de pratiquer « l’art de la transition ».

L’objectivation du temps par les historiens et les archéologues aboutit à des périodisations comportant des ruptures et des moments de continuité, ce qui conduit à l’émergence de moments de transition dont la durée paraît varier selon le plus ou moins grand recul par rapport au point du passé considéré. L’une des questions qui se pose à cet égard est celle de la manière dont on identifie, dans le domaine archéologique par ex., ces transitions. Plutôt que de considérer la transition comme un simple sas entre deux périodes, n’est-il pas plus intéressant de la penser autrement et de prendre en compte, pour la définir, les interférences entre passé, présent et futur et les paramètres du changement au lieu de suivre le simple ordonnancement temporel ? De même, si la transition cesse d’être un tunnel chronologique, peut-elle acquérir une identité particulière en tant que période ? Ces périodes que l’on appelle des transitions de manière intuitive ne présentent-elles pas des similitudes ? La question serait ici de savoir s’il n’y a pas là une nouvelle manière de penser la transition en régime présentiste, qui ne relèverait plus d’un mode ancien d’écriture du passé.

Mais le temps tel qu’analysé par les anthropologues et les historiens est aussi un temps subjectif, où le ressenti des acteurs importe autant que les frises chronologiques au sein desquelles la mise à distance prétend les enfermer. La question se pose alors de savoir si les acteurs d’une transition « objectivée » la perçoivent ou l’ont perçue comme telle dans leurs activités quotidiennes, générant ainsi des conduites motivées par l’instabilité de leur vécu. Cette perception s’articule autour de trois notions-clés : d’abord celle d’héritage, souvent manipulée par les acteurs eux-mêmes pour exprimer soit un sentiment négatif de rejet d’un passé jugé envahissant, soit le sentiment positif de son indispensable patrimonialisation ; ensuite, celle de crise, qui vient parfois se substituer à celle de transition pour exprimer les doutes qu’éprouvent les acteurs vis-à-vis de leur avenir (et se pose ici de nouveau la question de savoir comment évaluer la durée d’une « crise ») ; enfin, celle de génération, paramètre aussi important pour les comportements en situation de transition que le sexe ou la situation sociale : en effet, lorsque le rythme des changements s’accélère, la transition est vécue de manière très différente selon l’âge auquel on est « entré en transition ».

Ces quelques propos sont destinés à être l’amorce d’une réflexion organisée autour de la recherche de définitions de la transition, d’une prise de conscience de la manière dont on réifie les transitions et enfin d’une conceptualisation fine de la perception de la transition chez les acteurs de celle-ci. Nous invitons les contributeurs, dans leurs propositions, à s’appuyer sur des sources et des exemples historiques concrets, qu’ils pourront organiser autour des trois notions suivantes :

  • les rythmes : les effets de rupture et de continuité ; la question des périodisations
  • les crises : les moments de tension et la manière dont ils sont pensés et interprétés a posteriori ; la perception d’une accélération du temps
  • les héritages : leur rejet et/ou leur patrimonialisation ; la notion de génération

Modalités de soumission

Date limite de soumission : 15 janvier 2015

Les propositions de communication seront étudiées par un comité scientifique. Les contributions développant des approches interdisciplinaires et les collaborations entre chercheurs seront privilégiées.

Elles doivent être adressées à : Christel Müller (christel.muller@mae.u-paris10.fr) en précisant vos nom, courriel, qualité, organisme de rattachement, titre de communication, résumé en 300 mots maximum, mots-clés.

Les interventions retenues par le conseil scientifique seront notifiées avant fin février. Conférence avec entrée libre.

Comité scientifique

  • Pierre Allard (CNRS),
  • Monica Heintz (Université Paris Ouest),
  • Christel Müller (Université Paris Ouest),
  •  Frédéric Hurlet (Université Paris Ouest, MAE),
  • Isabelle Rivoal (CNRS, MAE),
  • Philippe Erikson (Université Paris Ouest),
  • Isabelle Sidéra (CNRS),
  • Francis Joannes (Université Paris I),
  • Grégory Pereira (CNRS),
  • Laurence Manolakakis (CNRS),
  •  Anne de Sales (CNRS),
  • Michel Kaplan (Université Paris I),
  • Yann Rivière (EHESS)
  • Valentine Roux (CNRS)

Organisateurs

  • Pierre Allard (Préhistoire et Technologie),
  • Monica Heintz (LESC)
  • Christel Müller (ArScAn)

Lieux

  • Bâtiment B - Université Paris Ouest Nanterre La Défense
    Nanterre, France (92)

Dates

  • jeudi 15 janvier 2015

Fichiers attachés

Mots-clés

  • transition, historicité, présentisme, anthropologie, crise, héritage, rythme

Contacts

  • Christel Müller
    courriel : christel [dot] muller [at] u-paris10 [dot] fr

Source de l'information

  • Vanessa Tubiana-Brun
    courriel : vanessa [dot] tubiana-brun [at] cnrs [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Transitions historiques : rythmes, crises, héritages », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 16 décembre 2014, https://doi.org/10.58079/rhd

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