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Sociétés sans frontières ?

Societies without borders?

Les nouveaux horizons des études transnationales

The new horizons of transnational studies

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Publié le mercredi 03 décembre 2014

Résumé

Une pluralité de phénomènes sociaux longtemps analysés principalement par le prisme des États-nations sont désormais revisités dans des contextes plus vastes. Les chercheurs en sciences sociales accordent une importance accrue aux mouvements migratoires, aux dynamiques économiques et aux processus de formation de classe à l’échelle mondiale, aux mobilisations sociales transnationales, à la circulation des idées et des pratiques culturelles - autant de phénomènes qui tendent à « déborder » les frontières nationales. Ces objets de recherche ont contribué au fleurissement des études transnationales au sein de différents champs disciplinaires. En sciences humaines et sociales, les échelles d’analyse se sont diversifiées afin de mettre en lumière des échanges internationaux, des processus « translocaux » et des liens transfrontières de toutes sortes. Notre colloque sondera les tendances récentes des études transnationales et les nouvelles orientations qu’elles pourraient prendre d’un point de vue théorique, méthodologique ou empirique.

Annonce

Cette conférence internationale se tiendra à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (Institut du Monde Anglophone) les 17-18 septembre 2015

Evénement organisé par l’EA 4399, Center for Research on the English-Speaking World (CREW)

Argumentaire

Depuis un quart de siècle, une pluralité de phénomènes sociaux longtemps analysés principalement ou exclusivement dans l’espace et par le prisme des Etats-nations ont été revisités dans des contextes plus vastes et déterritorialisés. Les chercheurs en sciences sociales ont par le même mouvement accordé une importance accrue aux mouvements migratoires (Basch, Glick Schiller and Szanton Blanc, 1994; Portes 1998; Levitt 2001), aux dynamiques économiques et aux processus de formation de classe à l’échelle mondiale (Strange 1989; Palan ed. 2000; Robinson 2003), aux mobilisations sociales transnationales (Keck & Sikkink 1998; Tarrow 2005; Smith & Wiest 2012), à la circulation des idées et des pratiques culturelles (Joseph, Legrand & Salvatore eds. 1998), aux activités criminelles (Zilberg 2011) et à beaucoup d’autres phénomènes sociaux qui tendent à « déborder » ou à transcender les frontières nationales. Ces objets de recherche ont contribué au fleurissement des études transnationales au sein de différents champs disciplinaires. En sciences humaines et sociales, les échelles d’analyse se sont diversifiées afin de mettre en lumière des échanges internationaux, des processus « translocaux » et des liens transfrontières de toutes sortes (Caillé and Dufoix eds., 2013). Dans cette perspective, le “nationalisme méthodologique” apparaît comme un véritable obstacle épistémologique (Wimmer & Glick Schiller 2003).

L’EA 4399, Center for Research on the English-Speaking World (CREW) de l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris 3), dont les activités se concentrent sur les îles britanniques, l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada), et d’autres régions anglophones a développé un véritable intérêt pour les perspectives transnationales à travers différentes approches et objets d’études allant – pour prendre quelques exemples – de l’immigration latino-américaine aux Etats-Unis aux accords de libre-échange transrégionaux en passant par les réseaux médiatiques et l’interlinguisme. Les 17 et 18 septembre 2015, l’équipe CREW organise un colloque international dont le but est de rassembler des spécialistes de différents champs disciplinaires qui ont contribué au développement des études transnationales ou en ont tiré inspiration.

Il serait certes tentant d’exagérer l’importance du transnationalisme en le présentant comme une force globalisante qui affaiblit inexorablement l’autorité des Etats-nations et remet en question la pertinence des frontières, des institutions, et des formes de solidarité nationales (voir notamment les réserves de Waldinger 2004). Toutefois, les études transnationales ne prétendent pas se substituer à l’analyse des phénomènes nationaux. Dans certains cas, la souveraineté et les d’identité(s) nationales se réaffirment en opposition directe aux logiques transnationales et n’en ressortent que plus fortes. L’objet de ce colloque n’est pas de promouvoir le transnationalisme comme une perspective totalisante, mais plutôt d’examiner la pertinence de cet angle de vue, d’une importance croissante pour la recherche en sciences sociales à l’ère de la mondialisation.

L’objet de cette manifestation est de sonder les tendances récentes des études transnationales et les nouvelles orientations qu’elles pourraient prendre d’un point de vue théorique, méthodologique ou empirique.

Les thématiques suivantes seront privilégiées, bien que d’autres propositions hors-thème seront aussi prises en compte.

  • Histoire sociale, y compris histoire coloniale/impériale, mouvements sociaux transnationaux en contextes coloniaux et postcoloniaux ;
  • Migrations, notamment histoire, géopolitique et économie politique, sociologie et ethnographie, ainsi que les aspects culturels et politiques des migrations ;
  • Relations internationales (RI) /transnationales et économie politique internationale, sociologie des RI et rôle des acteurs étatiques et non-étatiques ; rôle des firmes multinationales, des acteurs financiers ; nouveaux modèles d’intégration économiques régionales et transrégionales ;
  • Sociologie des mouvements sociaux transnationaux, y compris les mouvements ouvriers/syndicaux, féministes, écologistes, altermondialistes ;
  • Etudes des médias et de la communication : histoire, sociologie, économie politique de la communication et des médias, théorie des médias d’un point de vue transnational ;
  • « Communautés épistémiques » et circulation transnationale des idées ;
  • Analyse comparative des politiques publiques dans leur dimension internationale/ transnationale, circulation des idées, des théories et des modèles de politique publique. Modèles de citoyenneté : multiculturalismes, républicanismes, politiques anti-discriminatoires.

Les organisateurs s’efforceront de trouver un équilibre entre ces différents domaines thématiques.

Conférenciers d’honneur (keynote speakers) confirmés :

  • Nina Glick Schiller, professeure émérite d’anthropologie sociale, Université de Manchester (Royaume-Uni), membre du Research Institute for Cosmopolitan Cultures ;
  • Robert O’Brien, professeur de science politique, McMaster University (Hamilton, Ontario) et éditeur associé de Global Labour Journal.

Conditions de soumission

Les communications, d’une durée de 20 minutes, pourront être faites en anglais ou en français.

Les propositions doivent être envoyées aux membres du comité organisateur (voir adresses plus bas).

Elles doivent tenir en une page et inclure une courte bibliographie.

L’auteur-e peut joindre dans le corps de son message électronique un aperçu de ses travaux et une courte biographie.

Calendrier

  • Date limite d’envoi des propositions de communication : 15 décembre 2014.

  • Notification d’acceptation : 30 janvier 2015.

Comité organisateur

  • James Cohen : james.cohen@univ-paris3.fr
  • Yann Béliard : yann.beliard@univ-paris3.fr
  • Jean-Baptiste Velut : jean-baptiste.velut@univ-paris3.fr
  • Evelyne Payen-Variéras : evelyne.payen@univ-paris3.fr

Comité scientifique

  • Martine Azuelos, professeure émérité de civilisation nord-américaine, Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle
  • Constance Bantman, historienne, études françaises, University of Surrey
  • Olivier Compagnon, professeur d’histoire latino-américaine, Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL), Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle, membre du CREDA (Centre de recherche et de documentation sur les Amériques, UMR 7227)
  • Jorge Duany, Dept. of Global and Sociocultural Studies, School of International and Public Affairs, Florida International University, directeur du Cuban Research Institute
  • Divina Frau-Meigs, professeur de civilisation nord-américaine, Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle ; directrcie du Center de Liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI), ancienne directrice de CREW
  • Romain Garbaye, professeur de civilisation britannique, directeur du CREW, Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle
  • Laura Hobson-Faure, enseignante-chercheure, civilisation nord-américaine, CREW/CRAN, Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle
  • Neville Kirk, historien des mouvements sociaux, Manchester Metropolitan University (R.-U.)
  • Thomas Lacroix, chercheur CNRS associé au Migrinter (UMR 7301), Université de Poitiers
  • Christine Lorre-Johnston, enseignante-chercheure, civilisation nord-américaine, THALIM (UMR 7172), Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle
  • Valérie Peyronel, professeur d’anglais, Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle ; directrice du CERVEPAS (Centre de recherches sur la vie économique des pays anglophones, CREW)
  • Mélanie Torrent, enseignante-chercheur, études britanniques, LARCA (UMR 8225), Université de Paris Diderot.
  • Christine Zumello, professeur de civilisation nord-américaine, CREW/CERVEPAS, Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle

Références

  • Basch Linda, Glick Schiller Nina, and Szanton Blanc Cristina, Nations Unbound: Transnational Projects, Postcolonial Predicaments and Deterritorialized Nation-States, Gordon and Breach, 1994.
  • Caillé Alain and Dufoix Stéphane (eds.), Le tournant global des sciences sociales, La Découverte (Bibliothèque du MAUSS), 2013.
  • Keck Margaret E. and Sikkink Kathryn, Activists Beyond Borders: Advocacy Networks in International Politics, Cornell University Press, 1998.
  • Keohane Robert O. and Nye Joseph S. (eds.), Transnational Relations and World Politics, Cambridge Unveristy Press, 1971.
  • Joseph Gilbert M., Legrand Catherine C.and Salvatore Ricardo D. (eds.), Close Encounters of Empire: Writing the Cultural History of U.S.-Latin American Relations, Duke University Press, 1998:
  • Levitt Peggy, The Transnational Villagers, University of California Press, 2001.
  • Levitt Peggy & Glick Schiller Nina, “Conceptualizing Simultaneity: A Transnational Social Field Perspective on Society”, in Alejandro Portes et Josh DeWind (eds.), Rethinking Migration: New Theoretical and Empirical Perspectives, Berghahn Books, 2007, p. 181-218.
  • O’Brien Robert and Williams Marc, Global Political Economy: Evolution and Dynamics, 4th Edition (New York: Palgrave, 2013).
  • Palan, Ronan (ed.), Global Political Economy, Routledge, 2000.
  • Portes, Alejandro, “Divergent Destinies: Immigration, the Second Generation and the Rise of Transnational Communities”, in Peter Schuck et Rainer Münz (‘éds.), Paths to Inclusion: The Integration of Migrants in the United States and Germany, Berghahn Books, 1998, p. 33-57.
  • Robinson William R., Transnational Conflicts: Central America, Social Change and Globalization, Verso Books, 2003.
  • Saunier, Pierre-Yves, Transnational History, Palgrave Macmillan: 2013.
  • Smith, Jackie and Wiest Diane, Social Movements in the World-System: The Politics of Crisis and Transformation, Russell Sage Foundation, 2012.
  • Strange Susan, “Toward a theory of transnational empire”, in E.O. Czempiel et J. H. Rosenau (éds.), Global Changes and Theoretical Challenges, Lexington Books, 1989.
  • Tarrow, Sidney, The New Transnational Activism, Cambridge University Press, 2005.
  • Waldinger, Roger et Fitzgerald David, “Transnationalism in Question”, American Journal of Sociology (AJS) vol. 109, n° 5 (mars 2004), p. 1177-1195.
  • Van Der Linden, Marcel, Transnational Labour History, Ashgate : 2003.
  • Vertovec, Steven, “Migrant Transnationalism and Modes of Transformation” in Alejandro Portes and Josh DeWind (eds.), Rethinking Migration: New Theoretical and Empirical Perspectives, Berghahn Books, 2007, p. 149-180.
  • Waldinger, Roger, “Transnationalism in Question”, Journal of International Sociology, vol. 109, n° 5, March 2004, p. 1177-1195.
  • Wimmer, Andreas and Glick Schiller Nina, “Methodological Nationalism, the Social Sciences, and the Study of Migration: An Essay in Historical Epistemology”, International Migration Review, vol. 37 n° 3, Fall 2003, p. 576-610.

Lieux

  • Institut du Monde Anglophone, 5 rue de l'école de médecine
    Paris, France (75006)

Dates

  • lundi 15 décembre 2014

Mots-clés

  • transnationalisme, État-Nation, multiculturalismes, républicanismes, politiques anti-discriminatoires, politiques publique, communauté épistémique, mouvements sociaux

Contacts

  • Yann Béliard
    courriel : yann [dot] beliard [at] univ-paris3 [dot] fr
  • Jim Cohen
    courriel : james [dot] cohen [at] univ-paris3 [dot] fr

Source de l'information

  • Yann Béliard
    courriel : yann [dot] beliard [at] univ-paris3 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Sociétés sans frontières ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 03 décembre 2014, https://doi.org/10.58079/ris

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