AccueilLe patrimoine militaire dans les villes du Grand Est (du XVIe siècle à nos jours)

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Publié le jeudi 19 février 2015

Résumé

La question du patrimoine militaire des villes, objet du colloque, est d'autant plus actuelle dans le contexte de la restructuration des Armées françaises. Le patrimoine bâti militaire constitue naturellement l'élément le plus évident, parce qu'il est visible dans l'espace urbain. Qu'il se soit intégré à ce dernier, ou qu'il l'ait structuré, on peut distinguer trois grands groupes de bâtiments militaires : les casernes, dédiées à l'hébergement des soldats, les bâtiments destinés aux loisirs, à l'entraînement, au commandement (espaces sportifs, manéges, Cercles militaires...) et les structures techniques dédiées à la logistique (magasins, écuries, arsenaux...). Mais il faut également inclure, dans ces objets d'études, l'ensemble des « marqueurs mémorielles » (noms de rues, monuments...) de la présence militaire.

Annonce

Argumentaire

Depuis quelques années, le « patrimoine militaire » intéresse de plus en plus les chercheurs et les acteurs de la vie publique, dans le contexte de la restructuration des Armées françaises. On sait que cette notion de « patrimoine militaire » demande encore à être précisée et qu’elle dépasse largement le patrimoine fortifié et plus généralement le patrimoine des guerres. Jusqu’à présent, l’objet « patrimoine militaire » a certes donné lieu à des rencontres mais qui ont porté davantage sur des aspects à la fois guerriers et techniques à travers l’étude des fortifications modernes et contemporaines. Pourtant, des travaux comme ceux de François Dallemagne sur les casernes, ainsi que ceux d’historiens de l’art appellent à élargir le prisme de l’étude du patrimoine militaire.

De fait, les villes actuelles possèdent un riche patrimoine bâti, lié à la présence de l’armée et de ses garnisons sur plusieurs décennies et souvent plusieurs siècles. À compter de l’essor de l’État moderne et du développement des armées permanentes, la question du développement d’infrastructures militaires se pose tout particulièrement dans les régions frontalières. C’est en effet dans les « villes-frontières » que se mettent en place les garnisons les plus imposantes, allant de quelques centaines à plusieurs milliers d’individus, et parfois de manière pérenne si l’on se place dans le cadre de l’essor de la conscription sous la IIIe République pour les villes de l’Est de la France. Les garnisons de Nancy et de Metz connaissent un important développement. Une ville comme Saint-Mihiel voit ses effectifs militaires passer d’une unique unité de cavalerie au XVIIIe siècle à plus de 8000 hommes avant la Grande Guerre. Un tel développement n’a pu qu’avoir un impact sur le tissu et le bâti de ces villes.

Le premier enjeu qui émerge nettement au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle est celui du logement des militaires et de leur « encasernement ». Cette question est au cœur de bien des débats municipaux tout au long de la période de construction des casernes, du XVIIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, avec une résurgence après 1945, à l’occasion de l’implantation des unités OTAN. Naturellement, de telles implantations impactent fortement l’espace urbain, à la fois par leur emprise spatiale mais aussi par la forte symbolique des lieux. Ces phénomènes doivent être mieux étudiés, tant du point de vue architectural que de la modernité des installations (théories hygiénistes, contraintes sanitaires, etc).

Le deuxième enjeu est celui des lieux de commandement et de détente, comme les Cercles militaires. Les espaces de loisir et d’entraînement peuvent être envisagés, comme les manèges à chevaux, les aires sportives - dont certains sont devenus pérennes et se sont parfaitement insérés dans l’espace actuel des villes.

Le troisième enjeu est celui de ce qu’il est convenu d’appeler anachroniquement le « soutien logistique », que ce soit lorsque les soldats sont en garnison, ou pendant les opérations. On connaît les besoins de ces armées et aussi souvent les modalités de ravitaillement, allant de l’appel d’offre par marché public à la réquisition ; on connaît moins les infrastructures nécessaires et leur emprise dans l’espace des villes. Ainsi sont mis en place des écuries, des magasins à fourrage, à denrées,  à poudre, etc. De même, des infrastructures de production sont développées, des arsenaux d’ancien régime aux manufactures d’armes, comme celle de Saint-Etienne.

Au-delà des bâtiments eux-mêmes, l’empreinte de l’armée dans l’espace urbain peut se lire à travers des marqueurs mémoriels (noms de rues, monuments, statues) qui sont devenus, pour certains, des éléments patrimoniaux. Les espaces de manifestation de la présence militaire peuvent être aussi interrogés, comme l’utilisation des avenues, des places et de certains bâtiments de la ville pour des cérémonies, par exemple.

Ce colloque sera l’occasion de travailler sur la forme même des infrastructures et bâtiments militaires, leur mise en œuvre, ainsi que sur leur devenir. Il s’agit d’aborder le patrimoine militaire des villes tant sous l’angle du bâti lui-même, dans ses expressions historiques et architecturales, que dans la perspective de son impact sur l’aire urbaine et dans les mémoires. Ainsi, on pourra envisager de travailler sur les casernes, les palais de gouverneurs, les arsenaux, mais aussi sur la structure même des quartiers de ces villes de Lorraine et du Grand-Est.

L’objectif est d’observer le développement d’une forme particulière de construction, tout en s’interrogeant sur les conditions et l’impact de sa patrimonialisation. En arrière-plan des études, qu’elles soient historiques, spatiales, architecturales ou mémorielles, c’est à cette forme particulière de patrimoine appelé génériquement « militaire » qu’il s’agit de s’intéresser.

Modalités pratiques

Les propositions d'interventions sont à envoyer au plus tard :

le 1er juin 2015

aux adresses suivantes: camille.crunchant@univ-lorraine.fr - laurent.jalabert@univ.lorraine.fr - Francois.Pernot@u-cergy.fr

Le comité d'organisation les transmettra au comité scientifique qui validera -ou non- les interventions et donnera sa réponse le 15 juin 2015. Les communications ne devront pas excéder 20 minutes. Le colloque aura lieu le 12-12 décembre 2015 à Nancy.

Comité organisateur

  • Camille CRUNCHANT (Ingénieur d'étude - université de Lorraine)
  • Laurent JALABERT (Maître de conférences - université de Lorraine)
  • François Pernot (Professeur des universités - université de Cergy-Pontoise)

Comité scientifique

  • Laurent JALABERT (Maître de conférences - université de Lorraine)
  • François PERNOT (Professeur des universités - université de Cergy-Pontoise)

Lieux

  • Campus lettres et sciences humaines site de Nancy - université de Lorraine
    Nancy, France (54)

Dates

  • lundi 01 juin 2015

Mots-clés

  • patrimoine, Lorraine, Grand Est, urbain, militaire, ville, bâtiment

Contacts

  • Camille Crunchant
    courriel : jeuneschercheurs [dot] patmilitaire [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Camille Crunchant
    courriel : jeuneschercheurs [dot] patmilitaire [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le patrimoine militaire dans les villes du Grand Est (du XVIe siècle à nos jours) », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 19 février 2015, https://doi.org/10.58079/s19

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