AccueilImages du Cambodge : mythe, histoire et mémoire

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Images du Cambodge : mythe, histoire et mémoire

Images of Cambodia, myth, history and memory

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Publié le mercredi 01 avril 2015

Résumé

Au moment de la commémoration des quarante ans du génocide cambodgien, le 17 avril 2015, il est nécessaire de témoigner, par des manifestations culturelles et scientifiques, de la survivance et de la créativité d’un pays qui a connu l’élimination de masse et la destruction d’une communauté artistique. La reconstruction politique, économique et culturelle du Cambodge est difficile ; dans ce contexte dramatique, les artistes ont joué un rôle essentiel, en particulier par un travail de transmission des arts traditionnels à la nouvelle génération. Mais les jeunes artistes cambodgiens sont en quête de renouvellement ; en questionnant le passé, ils cherchent aujourd’hui à comprendre la complexité de notre époque et à relever les défis de la mondialisation. En plaçant la question de l’histoire et la brisure identitaire au cœur de leur réflexion ils agissent pour contrer son effacement. Au cours de ce colloque, il s’agira d’interroger successivement les mythes et les survivances des ruines d’Angkor, les processus mémoriels, ainsi que les formes visuelles qui se créent aujourd’hui au Cambodge.

Annonce

Argumentaire

Au moment de la commémoration des quarante ans du génocide cambodgien, le 17 avril 2015, il est nécessaire de témoigner, par des manifestations culturelles et scientifiques, de la survivance et de la créativité d’un pays qui a connu l'élimination de masse et la destruction d'une communauté artistique. Entre 1975 et 1979, 90% des artistes et des intellectuels ont été persécutés et assassinés par le régime des Khmers rouges, laissant une société dévastée. La reconstruction politique, économique et culturelle du Cambodge est difficile ; dans ce contexte dramatique, les artistes ont joué un rôle essentiel, en particulier par un travail de transmission des arts traditionnels à la nouvelle génération. Mais les jeunes artistes cambodgiens sont en quête de renouvellement ; en questionnant le passé, ils cherchent aujourd'hui à comprendre la complexité de notre époque et à relever les défis de la mondialisation. 

« L’identité cambodgienne » se construit entre deux pôles extrêmes : d’un côté la splendeur d’Angkor, et de l’autre l'horreur des années khmères rouges. Dans cet entre-deux, l’équilibre est fragile et incertain. Si le Cambodge hante les imaginaires contemporains, en particulier Angkor, qui n’est pas seulement un vestige archéologique, mais un mythe actif soutenant depuis le XIXe siècle une création littéraire et cinématographique, ce sont les effets des années de terreur qui façonnent la société : corruption généralisée, rupture ou manque de solidarité entre les générations, course effrénée à l’argent facile et à la satisfaction matérielle au détriment des nécessités sociales et culturelles. Le génocide a fait voler en éclats toutes les garanties symboliques. L’oubli forcé, au nom de la réconciliation et de l’unité nationale, offre un passé quasiment sans traces. L'absence d’images des massacres, le défaut de preuves ou le peu de souvenirs exprimés par les témoins, incitent à questionner la possibilité d'une transmission de l’innommable.
L’immense majorité de la population cambodgienne, dont 40% est âgée de 15 à 25 ans, a très difficilement accès à sa propre mémoire. Le travail d’archives devient essentiel dans la valorisation des modes d’écriture et de diffusion par l’image ; en plaçant la question de l’Histoire et la brisure identitaire au cœur de leur réflexion les artistes agissent pour contrer cet effacement du passé. Réemployés, détournés de leurs usages traditionnels, les films, les photographies, les sons, les objets, peuvent travailler une mémoire non-discursive, faisant du document un opérateur de remémoration ou de fiction. Pour en saisir les enjeux, il s’agira d’interroger successivement les mythes et les survivances des ruines d’Angkor, les processus mémoriels, ainsi que les formes visuelles qui se créent aujourd’hui au Cambodge.

Programme

Vendredi 10 avril 2015

09h30 - 10h00 | Accueil

Matinée

Le Mythe d’Angkor

Présidente de séance | Isabelle Aristide, Chef du département des archives privées, Archives nationales

10h00 - 10h15 | Ouverture

  • 10h15 - 10h45 | Olivier de Bernon : Le rôle de l'École française d'Extrême-Orient dans la construction du mythe national khmer.
  • 10h45 - 11h15 | Isabelle Flour : Le mythe d’Angkor au prisme des expositions coloniales.
  • 11h15 - 11h45 | Gabrielle Abbé : L’École des Arts cambodgiens : une création occidentale ?
  • 11h45 - 12h15 | Richard Rechtman : La fiction dans l’écriture postgénocidaire.

12h30 - 14h00 | Pause

Après-midi

Arts et mémoire

Présidente de séance | Claire Fagnart  Maître de conférences à l’Université Paris 8

14h00 - 14h30 | Patrick Nardin : Vann Nath cinéaste.

  • 14h30 - 15h00 | Soko Phay : Davy Chou ou la survivance des images perdues. 

15h00 - 15h30 | Pause

  • 15h30 - 16h00 | Projection : Davy Chou, Cambodia 2099 (2014).
  • 16h00 - 16h30 | Boreth Ly : Le17 Avril 1975, diaspora et représentations dans l'art contemporain cambodgien.
  • 16h30 - 17h00 | Projection : Pierre Bayard et Soko Phay, Vann Nath, le peintre-mémoire (2013).

17h00 - 18h00 | Discussion générale

Samedi 11 avril 2015

Matinée
Histoire et mémoire
Président de séance | Pierre Bayard  Professeur à l’Université Paris 8

09h30 - 10h00 | Accueil

  • 10h00 - 10h30 | Alain Forest : Le Cambodge protégé : les ambiguïtés d'une restauration.
  • 10h30 - 11h00 | Suppya Hélène Nut : Phnom Penh : émergence des lieux de pouvoir et de mémoire.

11h00 - 11h15 | Pause café

  • 11h15 - 11h45 | Clothilde Roullier : Les images dans le fonds Norodom Sihanouk conservé aux Archives  nationales.
  • 11h45 - 12h15 | Serge Rémy : La nouvelle architecture khmère 1955-1970. Esprit d’indépendance.

12h30 - 14h00 | Pause

Après-midi

Transmission

Président de séance | Michel Antelme  Professeur à l’INALCO

  • 14h00 - 14h30 | Sabine Bouckaert : Du « réel » à l'imaginaire, modalités de l'immobile mobile dans L'image manquante de Rithy Panh.
  • 14h30 - 15h00 | Anne Guillou : Mémoire et système religieux au Cambodge.

15h00 - 15h30 | Pause

  • 15h30 - 16h00 | Stéphanie Bopha Nann : La diaspora cambodgienne : s’adapter « ailleurs ».
  • 16h00 - 16h30 |  Khatharya Um : Passages inter-générationnels de la mémoire.

16h30 - 17h30 | Discussion générale

17h30 | Fin du colloque

Organisation

  • Soko Phay (Université Paris 8/EHESS), Patrick Nardin (Université Paris 8) et
  • Suppya Hélène Nut (Université de Cologne/INALCO).

Cette manifestation est organisée conjointement par l’Université Paris 8 et les Archives nationales avec le soutien du Labex Arts H2H, de l'Université Paris-Lumières et de l’équipe EPHA du Laboratoire “Arts des images et art contemporain” (AIAC).
Le colloque Images du Cambodge : mythe, histoire et mémoire bénéficie d'une aide de l'ANR au titre du programme Investissements d'avenir (ANR-10-labx01-80-01)

Lieux

  • Archives nationales, Auditorium - 59 rue Guynemer
    Pierrefitte-sur-Seine, France (93380)

Dates

  • vendredi 10 avril 2015
  • samedi 11 avril 2015

Mots-clés

  • Cambodge, archives, mémoire, art contemporain, cinéma

Contacts

  • Patrick Nardin
    courriel : patrick [dot] nardin [at] univ-paris8 [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Patrick Nardin
    courriel : patrick [dot] nardin [at] univ-paris8 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Images du Cambodge : mythe, histoire et mémoire », Colloque, Calenda, Publié le mercredi 01 avril 2015, https://doi.org/10.58079/seq

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