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La vie de laboratoire des chercheurs urbains

The laboratory life of urban researchers

Lieux communs n°18

Lieux communs issue 18

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Publié le mercredi 24 juin 2015

Résumé

Le laboratoire est le lieu où les chercheurs travaillent. C’est bien à partir de ce constat que les sociologues des sciences ont pu déployer leurs enquêtes, filant les chercheurs dans ces espaces, visitant « les lieux d’où les articles sont supposés émerger » (Latour, 1989, 2005 : 153). Mais, pour ce qui concerne la recherche urbaine, cette question de l’identification des lieux n’a rien d’évident. Certes tous les chercheurs émargent à des laboratoires mais disons qu’ils représentent tantôt des hôtels commodes aux prestations individualisées plus ou moins poussées suivant les dotations financières du laboratoire « de rattachement », tantôt un cadre commun de réflexion, une épistémologie partagée voire une « école » plus ou moins affiliée à une figure tutélaire.

Annonce

Argument

Le laboratoire est le lieu où les chercheurs travaillent. C’est bien à partir de ce constat que les sociologues des sciences ont pu déployer leurs enquêtes, filant les chercheurs dans ces espaces, visitant « les lieux d’où les articles sont supposés émerger » (Latour, 1989, 2005 : 153). Mais, pour ce qui concerne la recherche urbaine, cette question de l’identification des lieux n’a rien d’évident. Certes tous les chercheurs émargent à des laboratoires mais disons qu’ils représentent tantôt des hôtels commodes aux prestations individualisées plus ou moins poussées suivant les dotations financières du laboratoire « de rattachement », tantôt un cadre commun de réflexion, une épistémologie partagée voire une « école » plus ou moins affiliée à une figure tutélaire. Entre ces deux idéaux-types, l’essentiel des configurations relève d’une variété de formes qu’il nous semble intéressant de revisiter dans la mesure où c’est la question du regroupement affinitaire des chercheurs que l’on peut interroger, qui s’établit tantôt sur des logiques disciplinaires (laboratoire de sociologie de la culture, de l’art ou des organisations) tantôt sur des logiques thématiques (les ambiances, le patrimoine) voire sur des espaces particuliers (la montagne, le littoral, les métropoles, telle ou telle ville même). Si le discours rappelant l’enjeu du travail d’équipe est répandu, il reste que les contours de cette activité collective sont tout de même évanescents. C’est bien pourtant à cette échelle que se joue une production de commun et que donnent à voir des séminaires, des revues, une marque de fabrique parfois.

L’évolution des cadres de production et de reconnaissance de la recherche n’est pas sans liens avec les transformations que nous suggérons ici. Sans revenir sur les déterminants de cette situation comme la prégnance de certaines formes d’évaluation, ce numéro vise plutôt à explorer l’actualité de la condition du commun à l’échelle du laboratoire, dans le cadre d’un exercice réflexif (Bourdieu, 2001). Comment s’exprime cette condition du commun ? Que peut-elle viser ? Les contributions peuvent être centrées sur la vie de laboratoire mais aussi questionner les bords et frontières des laboratoires depuis des collectifs non institutionnalisés ou émergents (des laboratoires junior) afin de problématiser les sens qu’ils recouvrent. Si nous attendons des travaux centrés sur le contemporain, des approches historiques peuvent être proposées, donnant notamment de la consistance à la notion de trajectoire de laboratoire (Vannier, 2000).  

Nous attendons des textes dans trois directions :

  • Des enquêtes sur les dispositions, prothèses, outillages de chercheurs s’inscrivant dans un contexte de recherche urbaine en cours de redéfinition. En quoi ces caractéristiques sont-elles susceptibles de tracer les contours de laboratoires spécifiques ? Engagent-elles des particularités de l’ordre de la recherche-action, de la recherche-développement ou encore de la sociologie publique (Burawoy, 2005) ?
  • Des témoignages problématisés permettant de situer des trajectoires de laboratoire, des moments et des hommes et leurs enseignements concernant la production dynamique des connaissances. Il semble plus qu’utile de dresser des cartes et récits des laboratoires de recherche urbaine au moment de relance d’une prospective de ce domaine[1].
  • Des analyses de crises de laboratoire entendues comme des révélateurs de moments où se définissent quelques arêtes tranchantes de ce que chercher veut dire. Il peut s’agir en effet de se demander ce que nous faisons ensemble et quelles sont les significations et portées d’une affiliation à une même structure, engageant une signature.

Au moment où le laboratoire LAUA, support de Lieux Communs depuis 17 numéros, a fusionné avec le CERMA pour devenir le CRENAU – Centre de REcherche Nantais Architectures Urbanités, il nous semble particulièrement opportun d’adresser à la communauté scientifique un questionnement sur les collectifs institutionnalisés de recherche : leur dynamique, leur résilience, leurs promesses... Des contributions faisant l’expérience de laboratoires à l’étranger sont encouragées.

[1] Cf. le manifeste lancé par des chercheurs urbains, appuyé par le CNRS, intitulé Prospective nationale de recherche urbaine.

Références bibliographiques

  • Actes de la recherche en sciences sociales  n°74, « recherches sur la recherche » (sept 1988) et n°176-177 « engagements intellectuels » (Mars 2009)
  • Lieux Communs n°10, « formes et pratiques de l’activité de recherche » (2007)
  • Balibar, S. (2014), Chercheur au quotidien, Seuil.
  • Bourdieu, P. (2001), Science de la science et réflexivité, Raisons d’agir
  • Burawoy, M. (2005), « for public sociology » in American sociological review n°70, p.4-28.
  • Latour, B. (1989), La science en action. Introduction à la sociologie des sciences, La Découverte
  • Vannier, P. (2000), « Les caractéristiques dominantes de la production du Centre d’Etudes Sociologiques (1946-1968) : entre perpétuation durkheimienne et affiliation marxiste » in Revue d’histoire des sciences humaines 1, n°2, p.125-145

Modalités de soumission

  • Note d’intention pour le 31 août 2015 (environ une page).

  • Notification d’acceptation le 7 septembre.
  • Texte complet pour le 15 novembre 2015.
  • Parution Février 2016.

Envoi aux adresses : veronique.dom@crenau.archi.fr ; laurent.devisme@crenau.archi.fr

Coordination

  • Laurent Devisme,
  • Amélie Nicolas,
  • Elisabeth Pasquier

Comité de lecture du numéro intégrant à parité des membres de l’UMR AAU (Ambiances, Architectures, Urbanités) et des chercheurs extérieurs au laboratoire, compétents sur la thématique abordée.

Lieux

  • Nantes, France (44)

Dates

  • lundi 31 août 2015

Mots-clés

  • laboratoire, chercheur, urbain

Contacts

  • Véronique Dom
    courriel : veronique [dot] dom [at] crenau [dot] archi [dot] fr
  • Laurent Devisme
    courriel : laurent [dot] devisme [at] nantes [dot] archi [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Laurent Devisme
    courriel : laurent [dot] devisme [at] nantes [dot] archi [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La vie de laboratoire des chercheurs urbains », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 24 juin 2015, https://doi.org/10.58079/swj

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