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Les nouveaux programmes de l'école maternelle

The new nursery school programs

Quels enjeux à la lumière des recherches récentes sur la petite enfance ?

What issue in relationship to recent research into young childhood?

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Publié le mardi 30 juin 2015

Résumé

Les programmes de l’école maternelle publiés récemment s’appliquent à la rentrée 2015. Ces nouveaux programmes s'inscrivent dans un long processus de réflexion et de prescription sur ce que peuvent et doivent apprendre les plus jeunes élèves. Ce processus est travaillé par une tension entre deux conceptions de la préscolarisation et de ses finalités : d’une part le respect et l'accompagnement de leur développement (approche « développementale ») et d’autre part la continuité des apprentissages au sein de l’école primaire, et donc le caractère propédeutique de l'école maternelle (approche « didactique »). Au cours de la journée d’’étude, plusieurs chercheurs commenteront et interrogeront ces avancées et les zones d’ombre de ces programmes à la lumière des travaux récents.

Annonce

Présentation de la journée d’étude

Les programmes de l’école maternelle publiés récemment (http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?pid_bo=32001) s’appliquent à la rentrée 2015. Ces nouveaux programmes s'inscrivent dans un long processus de réflexion et de prescription sur ce que peuvent et doivent apprendre les plus jeunes élèves. Ce processus est travaillé par une tension entre deux conceptions de la préscolarisation et de ses finalités : d’une part le respect et l'accompagnement de leur développement (approche « développementale ») et d’autre part la continuité des apprentissages au sein de l’école primaire, et donc le caractère propédeutique de l'école maternelle (approche « didactique »).

De ce point de vue, les programmes de 2015 ne sont pas totalement en rupture avec les précédents programmes, comme on peut parfois le lire. Ils s'inscrivent en effet dans ce processus, tout en cherchant de nouvelles articulations entre ces approches développementale et didactique. En effet, on peut considérer qu’ils constituent davantage un rééquilibrage qu’une rupture par rapport à ceux de 2008.

Dans la lignée des précédents textes officiels depuis les orientations de 1986, les programmes de 2015 restent très attentifs à la continuité des apprentissages au sein de l’école primaire même si l'école maternelle n’est plus à cheval sur deux cycles. Plusieurs évolutions vont dans ce sens :

  •  Les « domaines d'activité » sont devenus des « domaines d'apprentissage ».
  •  Ces domaines d'apprentissage sont plus disciplinaires qu'auparavant, au sens des disciplines scolaires : malgré son intitulé relevant de l’approche développementale, le domaine « construire les premiers outils pour structurer sa pensée » relève essentiellement des apprentissages mathématiques, alors que dans les programmes précédents les premières approches numériques ou géométriques s'inscrivait dans un domaine d'activité plus large consacré à la « Découverte du monde ».
  •  Le modèle de l'enfant « réflexif » reste très présent. Dans le point 2.2. « Apprendre en réfléchissant et en résolvant des problèmes », on peut lire : « Mentalement, les enfants recoupent des situations, font appel à leurs connaissances, ils font l'inventaire des possibles, ils sélectionnent. […] Ces activités cognitives de haut niveau sont fondamentales pour donner aux enfants l'envie d'apprendre et les rendre autonomes intellectuellement. »

Mais devant le risque de « primarisation » que comporte cette volonté d’assurer une continuité accrue des apprentissages, ces programmes cherchent également à articuler davantage les apprentissages attendus des élèves de maternelle à leur développement, sur le plan cognitif, mais aussi affectif : le souci du bien-être des enfants y est très prononcé. En témoigne la plus grande place donnée dans ces programmes aux jeux et aux expérimentations, aux espaces et aux moments d'apprentissage collaboratif, à l'étayage par l'enseignant et à la progressivité des apprentissages, progressivité plus respectueuse du développement de l'enfant.

Au cours de la journée d’’étude, plusieurs chercheurs commenteront et interrogeront ces avancées et les zones d’ombre de ces programmes à la lumière des travaux récents. 

Programme

À partir de 9 h – Accueil des participants (amphithéâtre de l’ÉSPÉ)

9 h 30 – Ouverture de la journée par Brigitte Marin, directrice de l’ÉSPÉ

9 h 45 – Christophe Joigneaux (ÉSPÉ-UPEC, équipe CIRCEFT-ESCOL) : Présentation des travaux

  • 10 h – Pascale Garnier (Université Paris 13, équipe EXPERICE) : À quoi sert l’école maternelle ?  

À travers la diversité des rôles de l’école maternelle, il s’agit de mettre en perspective historique l’actualité du nouveau programme,  du triple point de vue de son organisation, de son curriculum et de l’évaluation, de penser ses enjeux et son devenir.

  • 10 h 45 – Gilles Brougère (Université Paris 13, équipe EXPERICE) : Comment comparer les « programmes » issus de divers systèmes préscolaires ?

Il s’agira à partir de quelques exemples de poser la question de la comparaison entre programmes (ou textes jouant un rôle équivalent) dans différents systèmes préscolaires.  Que faut-il comparer ? Quelles  sont les différences propres au genre (la rhétorique du programme) et celles liées aux approches pédagogiques.

  • 11 h 30 – Marie-Thérèse Zerbato-Poudou (Université d’Aix-Marseille) : Devenir élève

Devenir élève suppose pour l'enfant d'acquérir certaines règles de vie en communauté, mais surtout de pouvoir s'approprier les comportements favorables aux apprentissages, notamment décrypter les situations scolaires, identifier la nature des savoirs proposés et leur donner du sens. De nombreuses dimensions du milieu de travail peuvent y contribuer, l'examen des conditions d'enseignement de l'écriture permettent de les éclairer.

12 h 15 à 14 h : Pause déjeuner

  • 14 h – Sylvie Cèbe (Université Blaise Pascal Clermont, équipe ACTé) : Apprendre à comprendre à l’école maternelle, quelles pratiques d’enseignement ?

Les pratiques familiales de lecture partagée, parce qu’elles sont extrêmement diverses, s’avèrent aussi différenciatrices. Si les unes permettent aux très jeunes enfants de développer l’ensemble des compétences requises par la compréhension, les autres s’avèrent insuffisantes. C’est pourquoi la question qui se pose aujourd’hui à l’École maternelle porte sur les mesures qu’elle peut prendre pour que ces différences initiales ne se transforment pas en inégalités de réussite.

  • 14 h 45 – Sylvie Rayna (Université Paris 13, équipe EXPERICE et IFÉ-École Normale Supérieure de Lyon) : Les moins de trois ans hors programme ?

La scolarisation des enfants de moins de trois ans sera ici questionnée à partir des résultats d'une recherche collective récente qui confronte l'expérience d'enfants de deux-trois ans dans quatre situations : classe de TPS-PS d'école maternelle, classe passerelle, jardin maternel, section des grands de crèche.

  • 15 h 30 – Gaël Pasquier (ÉSPÉ-UPEC, équipe LIRTES) & Christine Passerieux (GFEN) : Du projet de programme de l’école maternelle à sa version définitive, des choix problématiques pour construire l’égalité ?

Les nouveaux programmes de l'école maternelle ont été conçus dans un contexte politique de « refondation de l'école », à travers la lutte contre les inégalités. Il apparaît dès lors légitime de s'intéresser, au regard des résultats de la recherche, à la manière dont cette préoccupation essentielle a pu être prise en compte, tant sur le plan des inégalités sociales que des inégalités sexuées, et ce d'autant plus, qu'un certain nombre d'inflexions ont été introduites entre le projet de programme[1] et sa version définitive qu'il importe d'interroger.

16 h 15 – Christophe Joigneaux (ÉSPÉ-UPEC, équipe CIRCEFT-ESCOL) : Débats avec la salle et conclusions 

Quelques références bibliographiques des intervenants

Gilles Brougère

  • Brougère, Gilles (2005). Jouer/Apprendre. Paris : Economica
  • Brougère, Gilles (2010). Le bien-être des enfants à l'école maternelle. Comparaison des pratiques pédagogiques en France et en Allemagne. Informations sociales, 160, 46-53.

Sylvie Cèbe

  • Cèbe, Sylvie et Goigoux, Roland (2005). Outiller les maîtres de l'école maternelle pour améliorer le fonctionnement cognitif des jeunes élèves. In Laurent Talbot (dir.), Pratiques d'enseignement et difficultés d'apprentissage (pp. 221-232). Toulouse : Eres.
  • Cèbe, Sylvie et Goigoux, Roland (2012). Comprendre et raconter : de l'inventaire des compétences aux pratiques d'enseignement. Le Français aujourd'hui, 179, 21-36.

Pascale Garnier

  • Garnier, Pascale (à paraître). Sociologie de l’école maternelle. Paris : Presses universitaires de France.
  • Garnier, Pascale (2015). À l’école maternelle : enfants ou élèves ? D’une transition entre famille et école en une scolarisation « de plein exercice ». In M. H. Jacques (dir.), Transitions en contexte scolaire. Rennes : Presses universitaires de Rennes.

Christophe Joigneaux

  • Joigneaux, Christophe (2014). L'autonomie à l'école maternelle. Un nouvel idéal pédagogique ? Recherche en Éducation, 20, 66-75.
  • Joigneaux, Christophe (2009). L’école maternelle, une école à part ou une école à part entière ?  In C. Passerieux (dir.). La maternelle. Première école, premiers apprentissages (pp. 75-80). Lyon : Chronique sociale.

Christine Passerieux

  • Passerieux, Christine (dir.) (2011). Pratiques de réussite, pour que la maternelle fasse école. Lyon : Chronique sociale.
  • Passerieux, Christine (dir.) (2014). Construire le goût d'apprendre à l'école maternelle. Lyon : Chroniques sociales.

Gaël Pasquier

  • Pasquier, Gaël (2014). Enseigner l'égalité des sexes : quelles pratiques pour quels contenus d'enseignement. In Marie Estripeaut-Bourjac et Nicolas Sembel (dir.), Femmes, travail, métiers de l'enseignement : rapports de genre et rapports de classe (pp. 285-294). Rouen : Presses Universitaires de Rouen et du Havre.
  • Pasquier, Gaël (2015). La cour de récréation au prisme du genre, lieu de transformation des responsabilités des enseignant-e-s à l'école primaire. Revue des Sciences de l'éducation, 41(1).

Sylvie Rayna

  • Rayna,, Sylvie,  Bouve, Catherine et Moisset, Pierre (2014). Un curriculum pour un accueil de qualité de la petite enfance. Toulouse : ERES.
  • Rayna, Sylvie et Bouve, Catherine (dir.) (2013). Petite enfance et participation. Une approche démocratique de l’accueil. Toulouse : ERES.

Marie-Thérèse Zerbato-Poudou

  • Amigues, René et Zerbato-Poudou, Marie-Thérèse (2000). Comment l'enfant devient élève. Les apprentissages à l'école maternelle. Paris : Retz.
  • Zerbato-Poudou, Marie-Thérèse (2007). Apprendre à écrire de la PS à la GS. Paris : Retz.

[1] Christine Passerieux et Gaël Pasquier ont été membres du groupe chargé de l'élaboration d'un projet de programme pour l'école maternelle sollicité par le Conseil Supérieur des Programmes en 2014, groupe coordonné par Pascale Garnier.

Lieux

  • Amphithéâtre, ESPE de l'académie de Créteil - Rue Jean Macé
    Bonneuil-sur-Marne, France (94380)

Dates

  • mercredi 30 septembre 2015

Mots-clés

  • éducation, enseignement, recherche, programme, maternelle, formation des enseignants, pédagogie

Contacts

  • Laura Talavera
    courriel : laura [dot] talavera [at] u-pec [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Laura Talavera
    courriel : laura [dot] talavera [at] u-pec [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les nouveaux programmes de l'école maternelle », Journée d'étude, Calenda, Publié le mardi 30 juin 2015, https://doi.org/10.58079/syg

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